L’action syndicale aura lieu le 27 janvier
Le syndicat français Solidaires Informatique a appelé à la grève au bureau parisien du développeur/éditeur Ubisoft. L’action revendicative, qui doit avoir lieu la semaine prochaine le vendredi 27 janvier, est organisée en réponse aux commentaires du PDG d’Ubisoft, Yves Guillemot, sur les récentes pertes financières de l’entreprise.
La nouvelle survient une semaine après qu’Ubisoft a annoncé qu’il retardait encore l’aventure des pirates Os du crâne, aux côtés de commentaires qui impliquaient que la société éprouvait des difficultés financières après une année particulièrement difficile pour ses ventes de jeux. Guillemot a noté qu’il espérait réduire les coûts du studio, en réduisant les dépenses d’environ 200 millions d’euros grâce à « une restructuration ciblée, la cession de certains actifs non essentiels et l’attrition naturelle habituelle ».
Dans un e-mail adressé à tout le personnel d’Ubisoft, cependant, Guillemot a suscité la colère de l’entreprise en blâmant le personnel pour la crise financière de l’entreprise. « Aujourd’hui plus que jamais », lit-on dans l’e-mail obtenu par Kotaku, « j’ai besoin de toute votre énergie et de votre engagement pour nous assurer de reprendre le chemin du succès […] Je demande également à chacun de vous d’être particulièrement prudent et stratégique dans vos dépenses et vos initiatives, afin de nous assurer que nous sommes aussi efficaces et légers que possible. »
« La balle est dans votre camp pour livrer cette programmation dans les délais et au niveau de qualité attendu, et montrer à tous ce que nous sommes capables de réaliser. »
?Ubisoft Paris – Appel à la grève
Vendredi 27 – après-midi
M. Guillemot veut mettre la pression à ses employés. Répondons-lui par la grève. ✊?APPEL À LA GRÈVE – VENDREDI 27 – Après-midi
M. Guillemot veut faire pression sur les salaires. Frappons. ✊ pic.twitter.com/1SaS5SdwFM— Solidaires Informatique Jeu Vidéo (@SolInfoJeuVideo) 17 janvier 2023
Les commentaires ont été accueillis avec dédain par certains chez Ubisoft, qui estiment que l’e-mail de Guillemot encourage des conditions de travail difficiles, tout en laissant entendre subtilement que c’est le personnel qui doit « intensifier » pour redresser la fortune de l’entreprise. Compte tenu des promesses de réduction des coûts susmentionnées, les travailleurs d’Ubisoft ressentent également un malaise quant à leur sécurité d’emploi et à la fragilité des studios filiales d’Ubisoft.
« A plusieurs reprises, M. Guillemot tente de rejeter la faute (encore une fois) sur les salariés ; il attend de nous que nous soyons mobilisés, pour ‘tout donner,’ être ‘aussi efficace et léger que possible‘, » écrit Solidaires Informatique dans son appel à l’action. « Ces mots veulent dire quelque chose : heures supplémentaires, pression managériale, burn-out, etc. M. Guillemot demande beaucoup à ses employés, mais sans aucune compensation.
« Et parce que M. Guillemot et sa clique ne comprennent que les rapports de force, Solidaires Informatique appelle les salariés d’Ubisoft Paris à faire grève ».
La grève devrait avoir lieu chez Ubisoft Paris le vendredi 27 janvier, de 14h00 à 18h00.