La Russie subit des revers militaires significatifs dans la mer Noire, une région stratégique pour son influence économique et politique. L’Ukraine a intensifié ses attaques, notamment avec des drones marins, perturbant le contrôle russe. Les experts affirment que la flotte russe est désormais affaiblie, obligeant Moscou à repenser sa stratégie maritime. En parallèle, la Norvège soutient l’Ukraine financièrement pour renforcer sa marine face aux menaces russes.
La Russie fait face à des revers militaires notables dans la mer Noire, une région d’une importance stratégique cruciale pour l’influence politique et économique de Moscou dans la Méditerranée et au-delà.
Importance stratégique de la mer Noire
La mer Noire constitue un passage essentiel vers la Méditerranée et le Moyen-Orient, servant de base pour les flottes navales russes et agissant comme un point névralgique pour le transit de gaz et de pétrole. Le contrôle de cette mer est devenu d’autant plus vital depuis qu’Ukraine a choisi de ne pas renouveler son accord de transit de gaz avec Gazprom, limitant ainsi les capacités de la Russie à approvisionner l’Europe en gaz. Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a qualifié cette décision d’« une des plus grandes défaites pour Moscou ».
En conséquence, la Russie est désormais contrainte de transporter son gaz à destination de ses clients européens restants via le gazoduc TurkStream, reliant Krasnodar Krai en Russie à Kıyıköy en Turquie, ce qui accentue l’importance de la mer Noire pour ses opérations énergétiques.
Les développements militaires récents
Le 31 décembre, le ministère ukrainien de la Défense a annoncé qu’un drone naval avait détruit un hélicoptère Mi-8 russe dans la mer Noire. Peu après, des rapports ont indiqué que deux autres hélicoptères avaient été détruits et un endommagé lors d’attaques similaires. Le Commandement stratégique ukrainien a également confirmé qu’une attaque le 25 décembre avait visé un poste de commandement de la 810e brigade d’infanterie navale russe, basée à Sébastopol.
Les revers militaires subis par la Russie dans la mer Noire ont été qualifiés de significatifs, amenant des experts comme Colin Flint à déclarer que la Russie a été « étonnamment vaincue » dans cette lutte pour le contrôle maritime. La flotte de la mer Noire, autrefois une force redoutable, pourrait être contrainte de déplacer sa base de Sébastopol en 2024 en raison des menaces posées par les drones ukrainiens.
En juillet, Tony Radakin, chef d’état-major de la défense du Royaume-Uni, a affirmé que malgré la différence de forces navales, l’Ukraine avait réussi à mettre la flotte russe « au pas ». Des déclarations antérieures avaient même décrit la flotte de la mer Noire comme étant « fonctionnellement inactive ».
Dans les mois qui ont suivi, l’Ukraine a intensifié ses attaques contre les actifs russes en mer Noire, utilisant des drones de surface pour cibler des plateformes gazières au large de la Crimée. Un blogueur militaire russe a souligné que les capacités démontrées de ces drones marins ont modifié la dynamique de la situation en mer, précisant que les navires russes peinent à se défendre contre ces menaces en mer ouverte.
Réactions et perspectives d’avenir
Colin Flint, professeur à l’Université d’État de l’Utah, a déclaré dans un article publié le 3 octobre : « La Russie a perdu le contrôle de la mer Noire. Elle ne peut plus naviguer dans ces eaux autrefois sécurisées, réduisant ainsi sa capacité à projeter sa puissance vers la Méditerranée. »
L’Institut pour l’étude de la guerre a noté dans une évaluation du 2 janvier, en relation avec l’attaque du 31 décembre : « L’augmentation des capacités offensives ukrainiennes dans la mer Noire menace probablement le contrôle russe sur la Crimée occupée. »
En décembre, la Norvège a annoncé un soutien financier de 242 millions de dollars à Kyiv pour « renforcer la marine ukrainienne » et protéger la population ainsi que les infrastructures contre les attaques de la flotte russe. Il est prévu que l’Ukraine continue de mettre la pression sur les forces russes restantes en mer Noire, où il n’y aurait plus qu’un seul navire de guerre russe en service actif.