dimanche, décembre 22, 2024

Les décideurs politiques mondiaux continuent de faire pression sur les CBDC malgré leurs échecs

Malgré les risques et les échecs associés aux monnaies numériques des banques centrales (CBDC), les décideurs politiques mondiaux s’efforcent d’en faire une réalité.

Rien qu’en novembre, des responsables du Fonds monétaire international (FMI), du Comité de Bretton Woods et de la Banque des règlements internationaux (BRI) ont lancé des appels de ralliement aux gouvernements pour qu’ils fassent avancer les CBDC avec courage et détermination. Mais plutôt que de redoubler d’efforts sur une mauvaise idée et de gaspiller davantage de ressources dans cette poursuite, les décideurs politiques devraient abandonner cette idée et se concentrer sur des réformes plus fondamentales qui créeraient un système financier plus libre.

La campagne CBDC de novembre a commencé lorsque la directrice générale du FMI, Kristalina Georgieva, a déclaré aux décideurs politiques : « Au contraire… nous devons accélérer [with CBDC development].» Le président du comité de Bretton Woods, Bill Dudley, a également appelé non seulement les États-Unis à développer une CBDC, mais également à la BRI d’établir une norme internationale pour les CBDC. Et Cecilia Skingsley, responsable du BIS Innovation Hub, a déclaré à l’auditoire que les CBDC ne devraient pas être considérées comme une « solution à la recherche d’un problème », car elles pourraient être utiles un jour.

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Ces appels arrivent à un moment étrange. Comme l’indique le CBDC Tracker de la Human Rights Foundation, neuf pays et les huit îles qui composent l’Union monétaire des Caraïbes orientales ont lancé des CBDC ; 38 pays et Hong Kong ont des programmes pilotes CBDC ; et 68 pays et 2 unions monétaires étudient les CBDC. Pourtant, aucun de ces projets ne s’est avéré rentable.

Activité CBDC par pays. Source : Fondation des Droits de l’Homme

Pourtant, certains gouvernements n’ont peut-être même pas l’argent à distribuer. En Thaïlande, les projets visant à donner aux citoyens 10 000 bahts (288 dollars) via une CBDC ont été retardés en partie parce que le gouvernement n’avait pas identifié d’où proviendraient les 548 milliards de bahts (15,8 milliards de dollars) nécessaires pour couvrir l’aide. Pire encore, d’autres ont prévenu que ce document n’était peut-être même pas légal. Ce n’est que plus tard que le Premier ministre a annoncé que le projet serait financé par des prêts gouvernementaux.

Ailleurs, l’expérience des CBDC a été bien pire. La CBDC du Nigeria a tellement eu du mal à être adoptée que le gouvernement nigérian a commencé à retirer de l’argent des rues. En quelques semaines, cela a créé une pénurie de liquidités si grave qu’elle a conduit à des manifestations devant les banques et à des émeutes dans les rues. Pourtant, l’adoption des CBDC n’a augmenté que de 0,5 % à 6 %.

Ainsi, au mieux, l’expérience des CBDC semble être celle d’un gaspillage gouvernemental. Au pire, l’expérience des CBDC est celle d’un contrôle gouvernemental. Et c’est dans ce contexte qu’il est difficile de comprendre pourquoi des organisations internationales comme le FMI, le Comité de Bretton Woods et la BRI continuent d’appeler les décideurs politiques à aller de l’avant avec les CBDC.

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Après avoir constaté les échecs dans la pratique et considéré les risques encore imminents, ni le gouvernement américain ni les gouvernements étrangers ne devraient lancer une CBDC. En termes simples, les coûts dépassent les avantages. Il ne fait aucun doute que les banques centrales et d’autres organisations ont investi leur temps, leurs ressources et leur réputation dans le développement des CBDC. Cependant, ce serait une erreur de laisser ces investissements devenir une raison pour devenir victime de l’erreur des coûts irrécupérables.

Cela dit, si les décideurs politiques sont désireux de transformer le système financier de manière à ce qu’il profite à tous, il y a beaucoup à faire pour créer un système financier plus libre, plus accessible et ouvert.

En fait, les idées de réforme politique ne manquent pas. Du renforcement de la protection de la confidentialité financière à l’établissement d’une surveillance des régulateurs fédéraux, il existe aujourd’hui de nombreuses opportunités pour réformer le système financier.

Par exemple, considérons simplement l’idée de régner sur la surveillance financière actuellement en vigueur. Les institutions financières américaines ont dépensé estimé 46 milliards de dollars pour se conformer aux exigences en matière d’information financière en 2022. Ce sont des coûts qui finissent par être répercutés sur les personnes qui tentent d’ouvrir des comptes ou d’obtenir des prêts. Plus encore, il y a aussi les coûts invisibles des retards dans les transferts et les paiements, alors que les institutions s’efforcent de vérifier les identités, les habitudes de dépenses et de remettre des rapports individuels au gouvernement. La réforme de la politique financière à elle seule peut permettre de créer un système financier moins cher et plus rapide.

Mieux encore, réformer la confidentialité financière ne nécessite pas de réinventer l’argent dans les poches de chacun.

Nicolas Antoine est analyste politique au Centre pour les alternatives monétaires et financières du Cato Institute. Il est l’auteur de L’attaque de la loi sur l’investissement dans les infrastructures et l’emploi contre la cryptographie : remettre en question la justification des dispositions sur la crypto-monnaie et Le droit à la confidentialité financière : créer un meilleur cadre pour la confidentialité financière à l’ère numérique.

Cet article est destiné à des fins d’information générale et n’est pas destiné à être et ne doit pas être considéré comme un conseil juridique ou en investissement. Les points de vue, pensées et opinions exprimés ici appartiennent uniquement à l’auteur et ne reflètent pas ou ne représentent pas nécessairement les points de vue et opinions de Cointelegraph.

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