L’article présente « Box Office Poison », un livre de Tim Robey qui explore les échecs majeurs du cinéma, y compris des films comme « Cutthroat Island ». Ce dernier, réalisé par Renny Harlin et mettant en vedette Geena Davis, a connu un budget exorbitant et un retour désastreux, entraînant la faillite de la société Carolco. L’extrait révèle les défis rencontrés pendant la production et comment ce film emblématique a marqué un tournant pour les carrières des acteurs impliqués.
Les échecs au box-office d’Hollywood sont souvent aussi célèbres que ses succès, une réalité que met en lumière un nouveau livre.
Écrit par le critique de cinéma Tim Robey, « Box Office Poison » explore les flops les plus marquants du cinéma, qu’il s’agisse de grands fiascos, de chefs-d’œuvre méconnus, de suites catastrophiques ou d’adaptations ratées. Robey examine comment ces échecs ont mis fin à des carrières, causé la faillite des studios et redéfini l’histoire du cinéma. Parmi les films analysés, on retrouve des titres comme « Dune » de David Lynch, « Speed 2 : Cruise Control », « Gigli », « Catwoman », « Pan » et, bien sûr, « Cats ».
Dans un extrait exclusif de l’ouvrage, prévu pour publication par Hanover Square Press le 5 novembre, Robey se penche sur le naufrage qu’a été « Cutthroat Island », réalisé par Renny Harlin et mettant en vedette Geena Davis. Ce film, dont le budget a dépassé les 115 millions de dollars, a presque disparu sans laisser de traces en 1995, ne rapportant que 18,5 millions de dollars à l’échelle mondiale, entraînant la chute d’une société de production alors prospère.
Geena Davis et Renny Harlin ont uni leurs destinées en septembre 1993, célébrant leur mariage avec des festivités originales incluant un bal masqué et une cérémonie au coucher du soleil. Leur rencontre six mois auparavant s’était faite autour de l’idée de faire un film d’action, un genre que Davis souhaitait explorer pour donner un nouvel élan à sa carrière. Harlin, qui n’était pas encore au sommet de sa carrière cinématographique, venait de connaître le succès avec « Die Hard 2 » et le film d’action « Cliffhanger », qui avait marqué son époque.
Le studio Carolco, sous la direction de Mario Kassar, avait enchaîné les succès, mais la pression financière commençait à se faire sentir. Après avoir vu des échecs précédents, Kassar avait besoin d’un gros succès pour sauver la société, et « Cutthroat Island » était devenue une dernière chance. Les embûches s’accumulaient lorsque Michael Douglas, initialement prévu pour co-stariser, abandonna le projet, menant à un casting difficile et à une production tumultueuse.
Le film devait démarrer avec un tournage ambitieux dans des lieux exotiques, mais des problèmes de production ne faisaient qu’ajouter à la tension. Harlin, soucieux de la qualité, dépensa même une partie de son propre argent pour améliorer le scénario. Cependant, le chaos sur le plateau n’a pas aidé, avec un directeur de la photographie se blessant lors des premiers jours de tournage et des disputes fréquentes entre l’équipe.
Au moment de la sortie en décembre, le film a été accueilli par une critique largement négative et n’a réussi qu’à se classer à la 11ème place au box-office américain. Les attentes étaient hautes, mais « Cutthroat Island » s’est avéré être un véritable désastre, éclipsé par des films comme « Toy Story » et « Jumanji ».
On a souvent cru que « Cutthroat Island » avait causé la chute de Carolco, mais les problèmes de la société se sont accumulés bien avant cela. La débâcle de ce film pourrait même être attribuée à la précipitation et à la lutte désespérée de la société pour retrouver un équilibre financier.
Malgré les temps difficiles, Harlin et Davis ont tenté de poursuivre leur carrière avec un projet ultérieur, « The Long Kiss Goodnight », qui bien que culte, n’a pas connu un succès commercial suffisant. Leur mariage s’est également terminé peu après, en raison de problèmes personnels, et chacun a suivi des chemins distincts dans l’industrie cinématographique.
« Cutthroat Island » rappelle que même dans l’univers des blockbusters, le succès n’est jamais garanti. Ce film, bien que critiqué, représente une partie fascinante de l’histoire du cinéma, où l’audace rencontre souvent l’échec.
Extrait d’une œuvre de Tim Robey, « Box Office Poison », utilisé avec autorisation de Hanover Square Press.