Le chancelier Olaf Scholz organise un sommet de l’industrie à la chancellerie, tandis que ses partenaires de coalition, le FDP et les Verts, se tiennent à l’écart. Cette division met en évidence des divergences économiques au sein de l’alliance Ampel. Le FDP a prévu une réunion concurrente pour discuter des enjeux économiques. Des critiques émergent, notamment de la part des sociaux-démocrates, qui appellent à une action unifiée face à la crise économique actuelle. Les entreprises demandent également une stratégie économique cohérente.
Le chancelier convie les acteurs industriels à un sommet, tandis que les membres de la coalition semblent se dissocier. L’initiative du FDP d’organiser un événement concurrent exacerbe les tensions entre le SPD et les libéraux.
Les divergences dans la politique économique entre les trois composantes de la coalition Ampel se manifestent clairement. Deux réunions prévues pour demain illustrent cette situation. D’un côté, le chancelier Olaf Scholz dirigera à la chancellerie un sommet de l’industrie, accueillant des fédérations industrielles, des syndicats et des responsables d’entreprises, dans le but d’explorer des solutions à la stagnation économique. De l’autre, le ministre de l’Économie Robert Habeck (Verts) et le ministre des Finances Christian Lindner (FDP) ne participeront pas à cet événement.
Parallèlement, le groupe parlementaire du FDP a convoqué une rencontre économique à laquelle seront conviées diverses organisations patronales telles que la BDA, la DIHK, et le ZDH, avec la présence de Lindner et Christian Dürr, le chef du groupe FDP au sein du Bundestag.
Esken : ‘Un comportement puéril’
Saskia Esken, coprésidente du SPD, a critiqué cette initiative alternative. Elle a reconnu l’importance pour les partis de dialoguer avec le secteur privé, mais a qualifié le choix de la date – coïncidant avec le sommet de Scholz – de quelque peu enfantin, comme elle l’a déclaré aux chaînes RTL/ntv. Concernant les investissements, elle a plaidé pour une augmentation des financements privés aux côtés des actions gouvernementales, soulignant que de nombreuses ressources en Allemagne restent inexplorées. En outre, Esken a préconisé une révision du frein à l’endettement afin de permettre à des investissements rentables d’être soutenus par des crédits.
Miersch et Dröge : appel à l’unité
Matthias Miersch, secrétaire général du SPD, a exhorté à une approche axée sur les solutions avant les discussions, appelant à mettre fin aux luttes de pouvoir. Il a indiqué qu’un vrai travail collaboratif pouvait mener à des avancées significatives. De son côté, Katharina Dröge, à la tête du groupe parlementaire des Verts, a accentué qu’il était impératif que les discussions au sein du gouvernement fédéral se fassent de manière unifiée, plutôt que de se diviser en cercles de dialogue concurrentiels.
L’idée d’un ‘gouvernement de transition’ est sous-jacente dans les conversations, chaque partenaire de la coalition ayant son propre angle d’approche.
Kubicki critique Scholz
Du côté du FDP, le sommet de l’industrie dirigé par Scholz est vivement contesté. Wolfgang Kubicki, vice-président du FDP, a défendu l’initiative de son parti, interrogeant même le savoir-faire du chancelier : ‘Dans un contexte où l’économie allemande traverse des moments difficiles, dialoguer avec le secteur est toujours pertinent’, a-t-il affirmé au Süddeutsche Zeitung. Il a souligné l’importance pour le FDP de mener de telles discussions, pour ne pas laisser cette responsabilité à des amateurs.
Christian Dürr a précisé à la ZDF qu’il ne s’agissait pas d’une ‘activité parallèle’. Il a exprimé la conviction que la perspective actuelle de la politique industrielle est peut-être trop étroite, tout en rejetant les demandes du SPD pour plus d’investissements publics. Selon Dürr, la clé est d’alléger les charges fiscales et de simplifier la bureaucratie. Il a rappelé que 90% des investissements proviennent de l’initiative privée, ce qui nécessite d’améliorer les conditions pour ces entreprises.
Merz critique un gouvernement épuisé
Friedrich Merz, chef de l’Union chrétienne-démocrate (CDU), a jugé que le gouvernement fédéral ‘joue à l’enfance’ à travers ces deux réunions distinctes, affirmant qu’il n’a plus la capacité d’agir et qu’il est épuisé. Il prévoit une confirmation de ce constat dans les jours à venir avec les sommets et autres événements.
Chaque intervention de Scholz au Bundestag est désormais attendue avec impatience de la part des sociaux-démocrates.
Les entreprises appellent à une stratégie unifiée