Les citoyens des pays qui remboursent les taxes sur le carbone ne sont pas au courant du remboursement

Agrandir / Concept de vecteur isométrique de la taxe sur le carbone.

L’un des moyens les plus simples de réduire les émissions de carbone consiste à leur attribuer un prix, en augmentant progressivement le prix pour induire une conversation et des technologies sans émissions. À son tour, la façon la plus simple d’imposer ce prix est de taxer les émissions. Mais les impôts sont généralement impopulaires, car les gens sont très sensibles à l’argent qu’ils extraient.

Un plan de remboursement parallèlement aux taxes sur le carbone rend ces taxes moins douloureuses. Plutôt que d’injecter le revenu de la taxe dans le budget national, le revenu est divisé et restitué aux citoyens. La division se fait souvent sur une base par habitant, ce qui s’avère progressif, puisque les personnes à faible revenu ont tendance à produire moins d’émissions de carbone mais à obtenir une part égale de la remise.

Bien qu’un rabais sonne bien sur le papier, seuls quelques pays l’ont réellement essayé. Une nouvelle étude examine ces pays de plus près et constate que la plupart des citoyens sous-estiment le remboursement dont ils bénéficient et que les opinions sur les taxes sont devenues politisées.

Le cas au Canada

Le Canada est l’un des pays avec un programme d’impôt et de dividendes, bien que le programme soit compliqué. Chacune de ses provinces a la possibilité de mettre en place son propre programme de tarification des émissions de carbone, et plusieurs provinces l’ont fait. Mais, en l’absence de cela, un plan fédéral d’impôts et de dividendes entrera en vigueur. Pour compliquer encore les choses, au moins une province (l’Alberta) a lancé son propre programme, l’a révoqué, puis est passé par défaut au système fédéral.

Le remboursement de la taxe est effectué par ménage (une seule personne par ménage reçoit le paiement) mais est basé sur le nombre total de personnes dans le ménage. La remise n’apparaît jamais comme un paiement réel ; au lieu de cela, il est accordé sous forme de crédit sur les impôts annuels sur le revenu. Selon sa structure, 80 % des ménages canadiens obtiennent un remboursement supérieur à ce qu’ils ont payé via la taxe sur le carbone.

Les chercheurs à l’origine de ces nouveaux travaux ont mené des sondages auprès de Canadiens dans quatre provinces. L’un était le Québec (qui a un système provincial de plafonnement et d’échange) et l’autre était l’Alberta (qui a modifié son système au cours de la période d’étude). Mais les chercheurs ont également sondé en Ontario et en Saskatchewan, qui ont tous deux utilisé le plan fédéral d’impôt et de dividendes.

Deux ou trois choses étaient claires. La première est que le soutien au programme est fortement politisé. Plus de 75 % des électeurs du Parti libéral ont appuyé les programmes fédéraux dans les deux provinces qui l’utilisaient. Parmi les électeurs du Parti conservateur, le soutien n’était que de 32 % en Ontario et d’un tout petit 13 % en Saskatchewan. Le contrôle du montant d’impôt que les gens avaient payé n’a eu que peu d’effet sur ces chiffres.

Le deuxième point qui était évident, c’est que les gens ne faisaient vraiment pas attention à la partie remise des choses. Dans les provinces où des remises ont été accordées, 17 % des Canadiens étaient incapables de se rappeler s’ils en avaient reçu une. Les chiffres étaient encore plus élevés dans les provinces sans remboursement, où plus de 10 % des répondants ont affirmé qu’ils eu reçu le remboursement.

Les personnes qui avaient effectivement reçu le remboursement ont systématiquement sous-estimé le montant qu’elles ont reçu, les résidents de l’Ontario étant inférieurs de 9 % et ceux de la Saskatchewan, en moyenne de 29 % inférieurs à la valeur réelle. En d’autres termes, seulement 20 % environ des Canadiens qui ont reçu des remises ont pu deviner le montant à moins de 100 $ CA (79 $). Malheureusement, le fait d’informer les gens de ce qu’était réellement leur remboursement n’a pas changé les niveaux de soutien au système de taxe et de remboursement.

Encore une fois, le problème était politisé : les personnes qui soutiennent le Parti conservateur étaient plus susceptibles de sous-estimer leurs remises et étaient plus susceptibles de continuer à le faire même après avoir été informées de son montant réel.

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