Le Festival du film de Thessalonique a dévoilé sa section Compétition internationale, qui présente 12 films de réalisateurs émergents du monde entier. La sélection comprend « Julie Keeps Quiet », qui est la candidature de la Belgique aux Oscars, et « Under the Volcano », qui est la candidature de la Pologne.
Sont également sélectionnés « Arcadia », qui a remporté le prix du meilleur réalisateur à Sarajevo pour Yorgos Zois ; « Happy Holidays », qui a remporté le prix du meilleur scénario à Venice Horizons pour Scandar Copti ; « On Falling », qui a remporté le prix du meilleur réalisateur à Saint-Sébastien pour Laura Carreira ; et « Pierce », qui a remporté le prix du meilleur réalisateur à Karlovy Vary pour Nelicia Low.
Le jury est composé de la cinéaste et productrice Sara Driver, du cinéaste Denis Côté et du producteur Konstantinos Kontovrakis.
Le premier prix est l’Alexandre d’Or du meilleur long métrage, accompagné d’un prix en espèces de 10 000 euros. Il y a aussi le Silver Alexander de la meilleure réalisation, accompagné d’un prix en espèces de 5 000 euros ; les prix du meilleur acteur et actrice ; et le prix du meilleur scénario et de la meilleure réalisation artistique. En outre, le jury peut choisir de décerner jusqu’à deux mentions spéciales.
Voici les films en compétition :
« Arcadia », réalisé par : Yorgos Zois, Grèce-Bulgarie
La neurologue Katerina doit faire face à ses pires soupçons alors qu’elle accompagne Yannis, un ancien médecin très respecté, pour identifier la victime d’un accident de voiture dans une station balnéaire hors saison. Ensemble, mais aussi lors de ses propres excursions nocturnes dans un mystérieux bar de plage rustique, ils dévoilent une histoire obsédante d’amour, de perte, d’acceptation et de lâcher prise.
« Viande », réalisé par : Dimitris Nakos, Grèce
Dans un village de la campagne grecque, Takis prépare l’ouverture de sa nouvelle boucherie. La veille, son fils Pavlos tue le voisin qui revendique une partie de leur terrain. Le seul témoin est Christos, un jeune Albanais qui travaille pour Takis depuis son enfance. Takis doit décider qui assumera la responsabilité.
« She Loved Blossoms More », réalisé par : Υannis Veslemes, Grèce-France
Trois frères construisent une machine à remonter le temps inhabituelle afin de redonner vie à leur mère décédée depuis longtemps. Lorsque leur père délirant entre en scène, les expériences tournent mal et ils sombrent dans un paysage infernal psychédélique où le passé et le présent fusionnent dans cette exploration comique mais profondément troublante du deuil.
« Edge of Night », réalisé par : Türker Süer, Allemagne-Turquie
Sinan, lieutenant dans l’armée turque, est chargé d’escorter son frère, également officier, devant le tribunal militaire. Cette mission semble être le test ultime d’obéissance pour Sinan, d’autant plus que le renvoi honteux et la fin tragique de leur père jettent encore une ombre sur ses perspectives de carrière par ailleurs impeccables. Cependant, les choses prennent une tournure dangereuse lorsque, pendant le transfert, la Turquie plonge dans une nuit de profonds troubles et troubles politiques. Avec pour toile de fond la tentative de coup d’État ratée du 15 juillet 2016, le premier réalisateur Türker Süer crée un thriller mature qui fait des comparaisons avec le cinéma de Michael Mann. Dans le monde de « Edge of Night », même la lumière du jour ne peut dissiper l’obscurité de l’incertitude, où chaque décision pourrait se transformer en une erreur catastrophique. Un film profondément ancré dans l’esthétique des années 80, doté d’une bande-son évocatrice et envoûtante.
« Joyeuses fêtes », réalisé par : Scandar Copti, Palestine-Allemagne-France-Italie-Qatar
Quatre personnages interconnectés partagent leurs réalités uniques, soulignant les complexités entre les genres, les générations et les cultures. Rami, un Palestinien de Haïfa, est aux prises avec le revirement soudain de sa petite amie juive à propos de son projet d’avortement. Sa mère, Hanan, est confrontée à une crise financière et se retrouve confrontée à des complications alors qu’elle demande réparation pour l’accident de sa fille Fifi. Miri est obligée de faire face à la dépression de sa fille tout en s’efforçant de compromettre la grossesse de sa sœur avec Rami. Fifi est aux prises avec la culpabilité d’avoir caché un secret qui met en danger la réputation de sa famille et sa relation naissante avec le Dr Walid.
«Julie Keeps Quiet», réalisé par Leonardo Van Dijl, Belgique-Suède
La vie de Julie, en tant que talent le plus prometteur d’une prestigieuse académie de tennis, tourne entièrement autour du sport auquel elle se consacre depuis son enfance. Mais tout change lorsque la nouvelle choquante du suicide d’un jeune athlète perturbe la routine du club. Peu de temps après, l’entraîneur de Julie fait l’objet d’une enquête policière et est immédiatement suspendu de l’académie. L’incident pousse les autres athlètes à se manifester et à partager leurs histoires, mais Julie choisit de garder le silence. Le premier film de Leonardo Van Dijl, l’un des films les plus marquants du Festival de Cannes de cette année, capture la lutte écrasante qu’il faut mener pour briser le silence en tant que victime d’abus.
« On Falling », réalisé par : Laura Carreira, Royaume-Uni-Portugal
Aurora, immigrante portugaise, travaille comme préparatrice d’entrepôt dans un vaste centre de distribution en Écosse. Coincée entre les limites de son lieu de travail et de sa colocation, Aurora cherche à résister à la solitude, à l’aliénation et aux bavardages qui s’ensuivent qui commencent à menacer son estime de soi. Dans un paysage dominé par une économie des petits boulots basée sur des algorithmes et conçue pour nous séparer, « On Falling » explore la lutte pour trouver un sens et une connexion.
« Pierce », réalisé par : Nelicia Low, Singapour-Taiwan-Pologne
Zijie est un jeune escrimeur désireux de renouer avec son ancien frère aîné Zihan, qui revient mystérieusement après sept ans de prison pour mineurs pour avoir tué un adversaire lors d’un match d’escrime. Zijie croit à l’insistance de Zihan sur son innocence et décide secrètement de l’aider, défiant les efforts de leur mère pour effacer Zihan de leur vie. En retour, Zihan commence à entraîner Zijie à l’escrime et Zijie s’améliore énormément, étant sélectionné pour participer aux prochains championnats nationaux. Alors que les frères se rapprochent, leur mère découvre qu’ils se sont réunis et est furieuse contre Zijie, mais Zijie reste obstinément aux côtés de son frère. Mais le passé hostile de Zihan est déclenché après une dispute, laissant Zijie se demander enfin si son frère bien-aimé pourrait être un sociopathe violent après tout.
« September Says », réalisé par Ariane Labed, Irlande-Royaume-Uni-Allemagne
Le premier long métrage d’Ariane Labed est une adaptation du roman gothique « Sisters » de Daisy Johnson, qui fut la plus jeune auteure jamais nominée pour le Man Booker Prize. Dans une atmosphère envoûtante et mystérieuse, le film raconte l’histoire de deux sœurs inséparables qui ont créé leur propre univers à la fois fascinant et sombre. « September Says » explore les complexités de l’adolescence à travers la relation intense entre July et September, deux sœurs aux personnalités très différentes. Malgré leur lien, la tension croissante entre les frères et sœurs et avec leur mère célibataire s’intensifie lorsqu’ils se réfugient dans une vieille maison de campagne en Irlande. Ici, July commence à ressentir un changement dans sa relation avec September, un changement qu’elle a du mal à comprendre ou à contrôler. Alors que des rencontres surréalistes repoussent les limites de la famille, le film plonge profondément dans la dynamique de l’identité, de l’indépendance et de l’amour fraternel.
« Vers une terre inconnue », réalisé par : Mahdi Fleifel, Royaume-Uni-Palestine-France-Grèce-Pays-Bas-Allemagne-Qatar-Arabie Saoudite
Chatila et Reda économisent pour payer de faux passeports pour sortir d’Athènes. Mais lorsque Reda perd leur argent durement gagné à cause de sa dangereuse toxicomanie, Chatila élabore un plan extrême, qui les oblige à se faire passer pour des passeurs et à prendre des otages dans le but de les sortir, lui et son meilleur ami, de leur environnement désespéré avant qu’il ne soit trop tard. .
« Sous le volcan », réalisé par : Damian Kocur, Pologne
Une famille ukrainienne profite de ses vacances en Espagne lorsqu’elle reçoit soudain la nouvelle de l’invasion de son pays par la Russie. Incapables de retourner à Kiev, ils passent du jour au lendemain de touristes à réfugiés, luttant pour accepter leur nouvelle réalité. Ce drame social subtil, presque à la manière d’Antonioni dans sa représentation de la paralysie émotionnelle, explore les effets traumatisants d’un événement tragique sur les relations et les liens de personnes qui ont l’impression que le sol a disparu sous leurs pieds. Avec un ton mélancolique qui visualise magnifiquement le psychisme fracturé des personnages, une atmosphère élégiaque et une profonde sensibilité, « Under the Volcano » aborde les thèmes du chagrin et de l’aliénation émotionnelle. Il présente une perspective inattendue sur la guerre en Ukraine : au lieu des champs de bataille, des cadavres et des bâtiments en ruine, il plonge dans le monde intérieur dévasté de ceux qui n’ont nulle part où retourner.
« Went Up the Hill », réalisé par : Samuel Van Grinsven, Nouvelle-Zélande-Australie
Abandonné lorsqu’il était enfant, Jack se rend dans la Nouvelle-Zélande isolée pour assister aux funérailles de son ex-mère Elizabeth. Là, il rencontre sa veuve, Jill, qui a ses propres questions. Au cours des nuits qui suivent, Elizabeth revient et possède Jack et Jill, utilisant chacun de leurs corps pour parler à l’autre. Jill fait face au suicide d’Elizabeth, tandis que Jack fait face à son abandon. Alors qu’ils apprennent qu’elle est piégée dans les limbes, Jack commence à douter de la raison pour laquelle Elizabeth est revenue. Pris dans une danse nocturne mettant leur vie en danger, Jack et Jill doivent trouver un moyen de lâcher l’emprise d’Elizabeth avant qu’elle ne les pousse à bout.
Le film est un drame psychologique inspiré des souvenirs du scénariste/réalisateur Samuel Van Grinsven de son enfance sur l’île du Sud de la Nouvelle-Zélande. Il s’agit d’une histoire de fantômes intime et moderne qui explore les extrémités du chagrin dans notre quête du lâcher prise.