« Les Canadiens semblent être motivés par le désir de cacher, pas de dépenser de l’argent »
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La pandémie n’a pas sonné le glas de l’argent liquide comme beaucoup le soupçonnaient. En fait, la demande de devises fortes en tant que véhicule d’épargne est allée dans la direction opposée, la demande ayant atteint son plus haut niveau en 60 ans.
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Les retraits en espèces ont bondi au début de la pandémie, les billets en circulation ayant augmenté deux fois plus que prévu en 2020 et sont restés élevés l’année suivante, selon un Rapport de la Banque du Canada du 14 avril.
La Banque Royale du Canada a noté dans un Rapport du 9 mai que l’argent était davantage utilisé comme véhicule d’épargne que pour les transactions. La Banque du Canada transactions de suivi des données ont constaté que le volume des achats au comptant avait chuté de 54 % en 2009 à seulement 22 % en 2020.
L’analyste de RBC, Josh Nye, a plusieurs raisons pour lesquelles les Canadiens s’accrochent à l’argent liquide : d’une part, il existe une corrélation globale avec les crises et la nécessité d’avoir de l’argent comptant à portée de main. Nye a écrit que la demande d’argent liquide avait été prononcée il y a plus de 20 ans alors que l’on craignait que le bogue de programmation Y2K anéantisse le réseau mondial de guichets automatiques et de systèmes de paiement numériques. Cette « ruée vers l’argent » a également refait surface lors de la crise financière mondiale de 2008, lorsque les consommateurs ne savaient pas si les banques pouvaient rester à flot.
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« Sur cette base, les Canadiens semblent être motivés par un désir de planquer, pas de dépenser de l’argent », a écrit Nye.
Nye a ajouté que les taux d’intérêt bas, qui ont été en jeu pendant la pandémie, ont également motivé la demande de billets plus gros comme réserve de valeur. Depuis 2014, la majeure partie de la demande de devises (en pourcentage du produit intérieur brut) a été absorbée par des billets de 50 dollars. Le rapport ajoute que le billet de 100 dollars représente désormais 60 % de toutes les devises en circulation, contre 50 % en 2010.
Bien que le Canada compte le deuxième plus grand nombre de guichets automatiques parmi les pays de l’Organisation de coopération et de développement économiques, ce nombre diminue régulièrement depuis 2017, les dépôts et les retraits diminuant encore plus rapidement, selon RBC.
Aucun consommateur ne devrait se voir refuser le droit de payer en espèces
Steven Meitin
Alors que les Canadiens affluaient en ligne pendant la pandémie pour tout, des opérations bancaires aux achats, et tout le reste, la cybercriminalité était également devenue une préoccupation plus forte. Pour certains Canadiens, garder de l’argent en caisse est une forme de cybersécurité en soi.
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La hausse des taux d’intérêt et l’inflation atteignant des sommets depuis plusieurs décennies pourraient réduire la demande de liquidités en tant que véhicule d’épargne, mais cela ne supprimera pas toute la demande de si tôt.
Les Canadiens qui comptent de plus en plus sur le commerce électronique alors que le monde est fermé ont suscité de nombreuses inquiétudes quant au fait que le Canada se passerait d’argent liquide. C’était une préoccupation particulière pour les organisations dépendantes de l’argent comme l’Association canadienne du transport sécurisé. En décembre 2020, CAST avait fait appel aux détaillants de continuer à accepter les espèces comme mode de paiement.
« Les billets de banque ont cours légal au Canada, et de nombreux citoyens comptent sur l’argent liquide pour obtenir des biens et services essentiels, ce qui est devenu plus important que jamais dans le contexte de la pandémie de COVID-19 et de ses répercussions sociales et économiques continues », a déclaré le président de CAST. Steven Meitin dans un communiqué de presse à l’époque. « Aucun consommateur ne devrait se voir refuser le droit de payer en espèces. »
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Cependant, la plupart des Canadiens prévoient garder de l’argent liquide, 62 % des répondants au sondage de la Banque du Canada déclarant avoir effectué une transaction en espèces au cours de la semaine précédente et 81 % déclarant qu’ils n’avaient pas l’intention de se passer d’argent liquide.
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L’engagement du Canada envers l’argent liquide a des implications économiques : un rapport de 2019 du Groupe de conseil de Boston ont constaté que le passage à un modèle sans espèces pourrait ajouter environ un point de pourcentage au PIB annuel des économies matures comme le Canada. Bien qu’il s’agisse d’un avantage, Nye a noté que ce chiffre pourrait être une surestimation pour le Canada étant donné son ratio liquidités/PIB inférieur à celui d’autres pays de l’OCDE.
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Une économie de plus en plus numérique soulève des questions sur le rôle que la banque centrale du Canada pourrait jouer dans l’argent public. Cette conversation sur la numérisation de l’argent survient alors que la Banque du Canada explore sa propre monnaie numérique de banque centrale (CBDC), une monnaie numérique émise par une banque centrale plutôt que par une entreprise privée.
Plus récemment, le sous-gouverneur de la Banque du Canada, Timothy Lane, a déclaré à un panel du Financial Times fin avril qu’il voyait la Banque établir un format de base avant que le secteur privé n’ajoute des innovations au produit.
Nye a noté que la préférence pour l’utilisation des espèces comme véhicule d’épargne pourrait renforcer les arguments en faveur d’un hybride entre un contrat à terme en espèces et une CBDC tout en tenant compte de cette baisse des espèces comme mode de paiement.
« À mesure que la monnaie forte devient moins pertinente comme méthode de paiement, la Banque du Canada risque de perdre son rôle de fournisseur de paiement, un rôle qui pourrait s’avérer précieux si des acteurs privés venaient à dominer le marché des paiements numériques.
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