Kim Moody : Il est préférable d’abandonner le plan, mais les Canadiens ont besoin de suffisamment de temps pour demander conseil une fois que les fiscalistes ont pleinement assimilé les détails.
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C’est presque la saison estivale, où nous pouvons profiter des barbecues, du camping, nager dehors et travailler notre bronzage pendant une très courte période de temps. Mais attendez. N’y a-t-il pas une date importante en juin qui aura des répercussions sur le portefeuille fiscal de millions de Canadiens?
En effet, il y en a. Le 25 juin 2024, pour être exact. C’est le jour où le taux d’inclusion des gains en capital passera de 50 pour cent actuellement à deux tiers pour les sociétés, les fiducies et tout particulier dont les gains en capital annuels dépassent 250 000 $, comme l’a annoncé le gouvernement dans son budget du 16 avril.
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Malheureusement, le budget ne contenait pas de projet de loi détaillé expliquant spécifiquement comment cette proposition fonctionnerait et nous ne disposons toujours pas de tels détails.
Du 16 avril au 24 juin, le gouvernement a misé et budgétisé sur le fait que les Canadiens déclencheraient frénétiquement des gains anticipés sur les immobilisations afin de bloquer leurs gains sous un taux d’inclusion inférieur. Le documents budgétaires On estime que le montant des recettes fiscales supplémentaires que le gouvernement percevra grâce à cette mesure sera d’environ 7 milliards de dollars.
En plus de trouver ce chiffre scandaleux, je trouve horrible que le gouvernement s’attende à ce que les Canadiens laissent la fiscalité faire bouger le chien des investissements. Cela va à l’encontre de toutes les théories fondamentales de l’investissement et va à l’encontre de ce que j’ai prêché au cours de toutes mes années en tant que conseiller fiscal. En d’autres termes, oui, l’impôt est important, mais ce n’est qu’un élément à prendre en compte lorsqu’il s’agit de décider s’il faut monétiser ou déclencher artificiellement des gains. Les analyses du seuil de rentabilité et de la période de récupération sont également très importantes.
Depuis le 16 avril, les fiscalistes ont répondu à un nombre incessant de questions de personnes se demandant quoi faire. Malheureusement, les fiscalistes et leurs clients planifient dans le noir. Vous pourriez penser qu’une loi visant à modifier le taux d’inclusion des gains en capital devrait être assez simple à rédiger. Mais vous auriez tort. Les détails comptent.
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Par exemple, comment fonctionnera désormais le report de pertes en capital ? Le gouvernement permettra-t-il un choix unique — à compter du 25 juin — comme il l’a fait lorsqu’il a abrogé l’ancienne déduction pour gains en capital de 100 000 $ (entrée en vigueur le 22 février 1994) pour effectuer des dispositions ? Ou respectera-t-il uniquement les dispositions légales ? Comment exactement les gains déclenchés interagiront-ils avec l’impôt minimum alternatif nouveau/modifié ?
Ces types de questions ne font qu’effleurer la surface. Il existe de nombreuses autres questions détaillées dont les fiscalistes ont besoin pour conseiller correctement leurs clients.
Mais attendez. Notre illustre ministre des Finances la semaine dernière annoncé que le paquet législatif sera publié avant l’ajournement de la Chambre pour les vacances d’été du 21 juin. C’est bien, n’est-ce pas ? Eh bien non, ce n’est pas le cas. Si le projet de loi est publié, disons, le 14 juin, cela laisse aux praticiens cinq jours ouvrables pour assimiler les détails et essayer de donner des conseils appropriés à un grand nombre de personnes. Pas bon.
Le 1er mai 2024, le Comité mixte sur la fiscalité de l’Association du Barreau canadien et de CPA Canada (un comité non partisan dont le rôle n’est pas de défendre mais de commenter des questions techniques en matière de fiscalité… J’ai été coprésident de ce comité ) a envoyé un lettre au ministère des Finances, qui a formulé de nombreuses recommandations intéressantes sur la façon dont les nouvelles règles devraient être conçues.
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Il s’agissait notamment pour le gouvernement d’offrir une disposition facultative (comme indiqué ci-dessus) et de déplacer la date d’entrée en vigueur au 1er janvier 2025, afin de permettre aux contribuables de mieux se préparer. CPA Canada a publié un lettre de suivi le 15 mai, exprimant sa vive inquiétude quant au fait que le projet de loi n’a pas été publié et a également recommandé de déplacer la date d’entrée en vigueur de la proposition au 1er janvier 2025.
Même si je suis d’accord avec le report de la date de mise en œuvre au 1er janvier, ma première préférence est que l’augmentation du taux d’inclusion des gains en capital soit supprimée. C’est mauvais pour le Canada, surtout à une époque où notre pays a désespérément besoin d’encourager l’entrepreneuriat, les investissements au Canada et de récompenser les gens qui prennent des risques calculés avec leur capital.
Le gouvernement se trompe ouvertement en continuant de prétendre que cette mesure ne touchera que 0,13 pour cent des contribuables. C’est de la foutaise et, heureusement, de nombreux autres experts s’opposent à une statistique aussi fallacieuse.
Je serai heureux de débattre avec tout universitaire ou économiste qui pense que cette proposition sera bonne pour le Canada. Mais attention : si vous acceptez mon défi, vous devrez vous munir d’exemples concrets de la façon dont l’augmentation du taux d’inclusion des gains en capital améliorera la vie du Canadien moyen, investisseur, entrepreneur et retraité.
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En d’autres termes, je suis vraiment intéressé de savoir comment une telle proposition contribuera à atteindre l’équité et la justice, contribuera à atteindre « l’équité intergénérationnelle », comment prendre l’argent des personnes « âgées et qui ont déjà gagné leur argent » (ce sont tous des arguments vides de sens que le premier ministre Justin Trudeau a claironnés en faveur du changement) est utile pour le Canada et comment une telle proposition encouragera les gens à investir au Canada.
Je ne suis pas intéressé par les théories, formules et études académiques qui ne sont pas testées par rapport au changement de comportement et aux exemples réels. Je vis la vraie vie tous les jours et même si je suis certainement ouvert à différents points de vue et expériences, mon expérience réelle (combinée à une solide connaissance de la théorie et de la politique) de l’impact négatif des politiques fiscales et économiques sur les Canadiens ordinaires est assez convaincante.
Comme le disait le philosophe allemand des années 1700 Emmanuel Kant a écrit : « L’expérience sans théorie est aveugle, mais la théorie sans expérience n’est qu’un simple jeu intellectuel. » Très sage et vrai.
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Malgré la réaction massive, les Canadiens devront peut-être attendre des élections et un changement de gouvernement pour que la bonne chose soit faite (en abandonnant l’augmentation du taux d’inclusion des gains en capital). Entre-temps, il faudrait au minimum suivre les recommandations du comité mixte et de CPA Canada en reportant la mise en œuvre au 1er janvier 2025, afin de donner aux Canadiens suffisamment de temps pour demander conseil une fois que les fiscalistes auront pleinement assimilé les détails.
Planifier dans le noir n’est jamais une bonne chose.
Kim Moody, FCPA, FCA, TEP, est la fondatrice de Moodys Tax/Moodys Private Client, ancienne présidente de la Fondation canadienne de fiscalité, ancienne présidente de la Society of Estate Practitioners (Canada) et a occupé de nombreux autres postes de direction au sein du secteur canadien. communauté fiscale. Il est joignable au [email protected] et son profil LinkedIn est https://www.linkedin.com/in/kimmoody.
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