Une montagne de nouveaux projets de loi fiscale du ministère des Finances ne fait rien pour simplifier le système fiscal
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Les fiscalistes canadiens se sont réveillés de leur sommeil estival le 12 août avec une montagne de nouvelles projet de loi fiscale à examiner, un ensemble volumineux de documents contenant des modifications techniques complexes visant à mettre en œuvre de nombreuses nouvelles propositions fiscales.
Les principales dispositions étaient des amendements visant à clarifier la nouvelle augmentation du taux d’inclusion des gains en capital, à préciser si les « fiducies nues » doivent toujours être déclarées après la débâcle qu’a été la saison de déclaration des fiducies de 2023 (elles le doivent, mais pas pour 2024 et il existe maintenant un tas de nouvelles exclusions dans le but de réduire le nombre de fiducies touchées), divers amendements aux nouvelles règles de restriction de déductibilité des intérêts et des modifications techniques à l’impôt minimum de remplacement.
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Il y avait aussi des détails sur le nouveau Mesure incitative pour les entrepreneurs canadiens (malgré quelques « améliorations » par rapport à l’annonce initiale du budget d’avril 2024 à ce sujet, les améliorations ne sont pas suffisantes pour faire de cela un changement radical), des amendements à l’impôt minimum mondial proposé et une série d’autres changements, y compris un amendement surprise et bienvenu qui devrait être utile dans l’administration des successions de personnes décédées.
Le ministère des Finances était occupé, tout comme l’Agence du revenu du Canada. Elle a récemment publié des directives sur les modifications à apporter à la loi complexe et vaste divulgation obligatoire Règles — une lecture essentielle pour les fiscalistes.
J’ai discuté avec une vingtaine de fiscalistes de partout au Canada au sujet des documents publiés par le gouvernement. Ces conversations endormiraient la plupart des gens en un rien de temps, étant donné la nature technique des échanges. Néanmoins, ces conversations sont importantes pour comprendre les points de vue et les interprétations des autres fiscalistes sur les projets de loi et les directives administratives connexes.
Il est toutefois apparu clairement que le niveau de tolérance des praticiens face à l’ampleur des changements et à la complexité de la fiscalité a atteint un point critique. La complexité de la fiscalité n’est pas nouvelle (je crois que l’étude de la fiscalité et de la politique fiscale est l’un des sujets les plus difficiles que l’homme connaisse), mais le volume massif de documents publiés en si peu de temps incite de nombreux professionnels de la comptabilité et du droit à abandonner la pratique de la fiscalité.
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Par exemple, lorsque les règles de divulgation obligatoire ont été introduites pour la première fois, de nombreux membres de la communauté fiscale ont été choqués par l’ampleur de leur application, leur complexité et les lourdes pénalités qui pouvaient changer leur vie en cas de non-respect (même dans les cas de « faute professionnelle »). Plutôt que de s’y résigner, certains praticiens chevronnés ont décidé de mettre un terme à leur activité et de se retirer de la pratique active ou de modifier ou de réduire considérablement leur pratique.
Je connais une quinzaine de fiscalistes chevronnés et talentueux qui ont fait de même. Je connais aussi des jeunes qui ont décidé de se spécialiser dans d’autres domaines du droit et/ou de la comptabilité lorsqu’ils ont compris l’ampleur de certains des changements récents. Certains pourraient prétendre que les nouvelles règles ont atteint leur objectif à l’époque, mais c’est une vision cynique et à courte vue de ce qui se passe.
À une époque où il y a une pénurie importante de comptables, le pays peut difficilement se permettre de voir des fiscalistes abandonner la profession et de ne pas avoir suffisamment de jeunes pour les remplacer. Notre pays peut difficilement se permettre que le Canadien moyen n’ait pas une compréhension de base de notre système fiscal et qu’il dépense des sommes énormes en productivité gaspillée simplement pour se conformer aux exigences.
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J’aime toujours regarder à quel point le système fiscal canadien est complexe par rapport à celui d’autres pays et ce qu’il en coûte aux citoyens pour s’y conformer. organisations qui suivent ce genre de chose a placé le Canada au sommet de la complexité comparative. étude conclut que le Canada a un niveau de complexité moyen, mais qu’il est encore légèrement supérieur à la moyenne des autres pays de l’Organisation de coopération et de développement économiques.
Un récent rapport Une étude réalisée par l’Institut Fraser conclut que le coût total de conformité associé à la production des déclarations de revenus des particuliers canadiens de 2022 s’élevait à 4,2 milliards de dollars, soit l’équivalent de 0,15 % du produit intérieur brut. Ce chiffre n’inclut évidemment pas les coûts de conformité des sociétés et des fiducies. Une autre étude récente rapport estime que la complexité fiscale coûte à l’économie américaine 546 milliards de dollars par an, un chiffre stupéfiant.
Adam Smith, l’économiste et philosophe écossais, a énoncé ses quatre principes fondamentaux d’un système fiscal sain dans son ouvrage de référence de 1776, La Richesse des nations :
- Équité : l’imposition des personnes doit être proportionnelle à leurs revenus ;
- Certitude : le système doit être clair et transparent ;
- Commodité : le calendrier et le système de paiement doivent être pratiques pour les contribuables ;
- Economie : les coûts d’administration et de collecte des impôts devraient être minimisés.
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Le Canada a encore beaucoup de travail à faire sur tous les points mentionnés ci-dessus, mais il devrait être évident que le quatrième point doit être considérablement amélioré.
Les récentes publications du ministère des Finances contiennent des dispositions clarifiantes qui sont utiles aux fiscalistes, mais il faut garder à l’esprit la situation dans son ensemble. De telles dispositions sont terriblement complexes, s’ajoutent à un système fiscal déjà terriblement complexe et ne contribuent en rien à améliorer la capacité des Canadiens à s’y conformer.
Je pense que John Oakey, vice-président de la fiscalité chez CPA Canada, l’a bien exprimé dans un Publication sur LinkedIn la semaine dernière, lorsqu’il a déclaré que « les règles compliquées visant à atténuer l’impact de règles compliquées ne rendent aucun service à notre système fiscal ».
C’est exactement ça. La solution, bien sûr, consiste pour notre pays à s’engager délibérément dans des efforts significatifs pour simplifier notre système et à introduire ce que l’économiste Jack Mintz appelle « une réforme fiscale radicale pour réveiller l’économie ».
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En d’autres termes, il est temps de repenser et de réformer en profondeur notre système fiscal.
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Cela ne sera peut-être possible qu’avec un changement de gouvernement.
Kim Moody, FCPA, FCA, TEP, est le fondateur de Moodys Tax/Moodys Private Client, ancien président de la Fondation canadienne de fiscalité, ancien président de la Society of Estate Practitioners (Canada) et a occupé de nombreux autres postes de direction au sein de la communauté fiscale canadienne. Vous pouvez le joindre au [email protected] et son profil LinkedIn est https://www.linkedin.com/in/kimgcmoody.
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