dimanche, décembre 22, 2024

Les Canadiens doivent décider si les préjudices causés en ligne sont dus à la bureaucratie ou à l’application de la loi, selon le DPB.

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OTTAWA — Il appartient aux Canadiens de décider s’ils croient que la proposition du gouvernement de créer un nouvel organisme de réglementation des préjudices en ligne équivaut à de la bureaucratie ou à un outil d’application nécessaire, suggère le directeur parlementaire du budget, Yves Giroux.

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Plus tôt cette année, le gouvernement a présenté un projet de loi visant à réduire l’exposition aux contenus préjudiciables en ligne, notamment la victimisation sexuelle des enfants, le partage de contenus intimes sans autorisation et les contenus qui encouragent la haine, la violence ou l’extrémisme.

Le projet de loi, baptisé Loi sur les préjudices en ligne, créerait une commission de sécurité numérique chargée de l’application de la loi, un médiateur pour aider les Canadiens et un nouveau bureau administratif pour soutenir les deux.

Patrimoine canadien estime qu’il faudra plus de 300 personnes pour doter ces entités, et la semaine dernière, M. Giroux a publié un rapport suggérant que cela coûterait environ 201 millions de dollars sur cinq ans.

Le ministre de la Justice, Arif Virani, affirme que la loi est nécessaire pour obliger les entreprises de médias sociaux à mieux protéger les Canadiens, en particulier les mineurs.

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Mais le chef conservateur Pierre Poilievre a promis d’abandonner la législation, soulignant l’estimation des coûts de Giroux comme preuve que la loi ne fait que créer davantage de bureaucratie.

Il a dénoncé le projet de loi comme une tentative de censure de la part du gouvernement du Premier ministre Justin Trudeau, bien que Virani et des responsables de la justice aient déclaré qu’il respecterait le droit à la liberté d’expression garanti par la Charte.

« On peut dire que c’est plus de bureaucratie ou… que cela donne du mordant à la loi en s’assurant qu’il y a un organe d’application qui est là pour s’assurer que la loi est respectée », a déclaré Giroux lors d’une entrevue lundi.

« Mais le fait est que, selon le gouvernement, il leur faudra 330 employés.[…]On peut dire que ce sont des bureaucrates. On peut dire que ce sont les outils nécessaires. »

Le projet de loi a été présenté en février, mais le débat venait à peine de commencer le mois dernier lorsque la Chambre des communes a suspendu ses travaux pour ses vacances d’été.

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L’un des experts consultés par le gouvernement pour élaborer le projet de loi a déclaré que le fait de fixer un prix pour la création d’un nouveau régulateur allait toujours susciter la controverse.

« C’est un coût inévitable », a déclaré Emily Laidlaw, titulaire de la chaire de recherche du Canada en droit de la cybersécurité à l’Université de Calgary, dans une interview.

« Nous ne remettons pas en question l’existence du Bureau de la concurrence ou du Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes. Nous savons que nous en avons besoin et c’est la même chose aujourd’hui pour la réglementation des plateformes et les préjudices en ligne. »

Michelle Rempel Garner, la députée conservatrice qui a demandé à Giroux de faire l’estimation des coûts, a écrit dans un article en ligne la semaine dernière que le coût du nouveau système est encore plus insultant en raison de ce qu’elle décrit comme le sous-financement de la police pour faire respecter les lois existantes.

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Les conservateurs ont déclaré qu’ils démantèleraient la loi libérale si elle était adoptée et qu’ils veilleraient plutôt à ce que les lois existantes soient appliquées et mises à jour pour tenir compte du fait que les Canadiens ont une vie numérique et sont confrontés à des réalités telles que le harcèlement en ligne.

Laidlaw a déclaré qu’elle reconnaissait que des changements plus sévères au Code criminel étaient nécessaires, mais a ajouté que de telles réformes ne suffisaient pas à elles seules.

« Comment réglementer concrètement ces gigantesques entreprises numériques qui ont un impact considérable sur notre société ? », a-t-elle demandé.

« D’autres pays mettent en place des organismes de réglementation parce que c’est la seule façon de faire face à ces problèmes, et le Canada suit donc vraiment le même exemple. »

Le projet de loi donnerait au nouveau régulateur le pouvoir d’infliger des amendes aux entreprises qui enfreignent ses règles. Il obligerait notamment les entreprises à supprimer les images d’abus sexuels sur mineurs ou les images intimes partagées sans consentement dans un délai de 24 heures.

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Les entreprises devraient également fournir des plans de sécurité décrivant les mesures qu’elles prennent pour réduire l’exposition des utilisateurs à d’autres contenus, comme le contenu lié au terrorisme ou pouvant être utilisé pour intimider un enfant.

Giroux a déclaré que le régulateur pourrait compenser certains de ses coûts par des amendes ou en facturant des frais, mais cela n’a pas été pris en compte dans son analyse car il n’y a pas suffisamment de détails sur la façon dont cela fonctionnerait.

Il a déclaré que les chiffres du ministère suggèrent qu’il faudrait probablement au moins deux ans avant que les organismes d’application de la loi soient opérationnels, mais a ajouté que les coûts pourraient être plus élevés si une proposition visant à permettre à la Commission canadienne des droits de la personne d’entendre les plaintes était mise en œuvre.

« Il pourrait également y avoir des frais juridiques s’ils devaient intenter des poursuites ou avoir besoin de conseils juridiques pour se lancer dans ce domaine relativement nouveau pour eux. »

Les conservateurs de l’opposition et les défenseurs de la société civile préviennent que le rétablissement de la capacité de la commission à entendre les plaintes liées aux discours de haine en ligne pourrait conduire à un afflux de cas qui alourdiraient sa charge de travail et risqueraient de freiner la liberté d’expression.

Les responsables de la justice affirment que seuls les exemples de discours les plus extrêmes seraient susceptibles d’être examinés.

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