Jackie Cook, directrice de la gérance de l’équipe Sustainalytics de Morningstar, a déclaré que les actionnaires utilisent désormais le processus de vote par procuration pour faire avancer le programme anti-ESG. Il y a eu récemment une recrudescence de ce type d’activisme actionnarial aux États-Unis. As You Sow, un groupe de défense des actionnaires, a constaté qu’à la mi-février, il y avait au moins 40 résolutions anti-ESG de ce type soumises au vote dans les entreprises publiques américaines, contre seulement 27 à la même période l’an dernier.
« Lors de nos engagements avec des entreprises canadiennes, nous entendons dire qu’elles ont peur des trucs américains. »
Mais Cook a déclaré que les propositions d’InvestNow sont les premières qu’elle voit au Canada.
Matt Price, directeur exécutif de l’engagement des entreprises chez Investors for Paris Compliance, a affirmé que les propositions sont davantage motivées par l’idéologie que par la demande du marché. Le rapport As You Sow n’a calculé que 3,5 % de soutien moyen aux propositions anti-ESG l’année dernière, ce qui n’atteint pas le seuil aux États-Unis pour que les actionnaires soumettent à nouveau la résolution au vote l’année suivante.
Malgré le faible soutien des actionnaires, les partisans anti-ESG ont eu un certain succès aux États-Unis. En décembre, Vanguard, basée en Pennsylvanie, qui gère plus de 7 000 milliards de dollars d’actifs, arrêter l’alliance mondiale Net Zero Asset Managers (NZAM) suite à des pressions politiques. L’organisation faîtière de l’alliance – la Glasgow Financial Alliance for Net Zero, lancée par l’ancien banquier central et président de Brookfield Asset Management Mark Carney – a également été confrontée repousser sur des critères jugés trop stricts par certains membres.
Au Canada, les banques ont conseillé aux actionnaires de voter contre les propositions anti-désinvestissement de Pappano. Ils ont fait valoir que même s’ils se sont engagés à lutter contre le changement climatique et à atteindre des émissions nettes nulles d’ici 2050, le désinvestissement ne fait pas partie de leurs plans de transition. Leur approche consiste plutôt à continuer de financer les sociétés pétrolières et gazières pour les aider à se décarboner.
Certes, les banques canadiennes ne montrent aucun signe d’abandon du secteur des combustibles fossiles. RBC a été le plus important bailleur de fonds du secteur l’an dernier, fournir plus de 42 milliards de dollars, contre environ 40,4 milliards de dollars l’année précédente, selon le rapport annuel Banking on Climate Chaos. La Banque Scotia et la TD se sont classées parmi les 10 premières pour leur financement des combustibles fossiles, contribuant respectivement à 29,5 milliards de dollars américains et 29 milliards de dollars américains.