mardi, novembre 26, 2024

Les banques averties concernant les politiques sur le changement climatique signalent que le changement est dans l’air

Kevin Carmichael : Un effort conjoint des secteurs public et privé pourrait atténuer l’avenir sombre annoncé par les modèles de la Banque du Canada

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Nous n’en sommes qu’à deux semaines, mais il semble que 2022 pourrait être l’année où les chefs d’entreprise et les dirigeants politiques du Canada prendront enfin au sérieux le changement climatique.

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Devenir sérieux si tard dans le jeu n’est pas nécessairement quelque chose à applaudir, mais comme le dit le dicton : le meilleur moment pour planter un arbre était il y a 20 ans. Le deuxième meilleur moment est maintenant.

L’une des raisons de penser que les tergiversations sur le changement climatique sont sur le point de s’arrêter est que le régulateur bancaire fédéral a averti les institutions qu’il supervise de prouver qu’on peut leur faire confiance pour s’adapter de manière adéquate aux risques financiers posés par le changement climatique. S’ils ne le font pas, le Bureau du surintendant des institutions financières le fera pour eux en les obligeant à conserver plus de capital dans leurs fonds pour les mauvais jours.

« L’accent est mis sur la construction d’une infrastructure de gestion des risques », a déclaré Ben Gully, surintendant adjoint du BSIF, aux journalistes lors d’une conférence de presse virtuelle le 14 janvier. « Nous considérons cela comme approprié et important car le capital ne remplace pas la gestion des risques, et nous devons mettre en place une gestion des risques.

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Il a ajouté : « À court terme, c’est la gestion des risques. À plus long terme, une fois que cela arrivera à maturité, nous entrerons dans l’arène de la capitale.

En d’autres termes, si les plus grandes institutions financières peuvent convaincre le BSIF qu’elles appliquent les mêmes normes strictes au risque climatique qu’elles appliquent aux prêts aux petites entreprises, elles seront probablement en mesure d’éviter des exigences de capital onéreuses. Les banques se voient offrir une fenêtre pour affronter le changement climatique selon leurs propres conditions plutôt que celles dictées par Ottawa. Il y a tout lieu de penser qu’ils le prendront.

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Ne vous méprenez pas : le coût du capital pour les plus gros pollueurs augmentera quoi qu’il arrive, et l’impact économique sera important parce que ces pollueurs sont les principaux moteurs de l’économie canadienne.

Les directives du BSIF sur l’orientation de la politique de réglementation s’appuient sur recherche conjointe avec la Banque du Canada montrant qu’il n’y a nulle part où se cacher des effets du changement climatique. Une analyse basée sur un modèle de quatre scénarios possibles de la façon dont les choses pourraient se dérouler au cours des 30 prochaines années – statu quo; une réponse lente qui n’atteindra pas les objectifs climatiques actuels avant 2100 ; une réponse différée qui nécessite un rattrapage pour atteindre les objectifs actuels d’ici 2100 ; et une adoption plus vigoureuse du net zéro d’ici 2050 – tous ont conclu que des industries telles que le pétrole et le gaz auront plus de mal à gagner de l’argent et que la croissance économique au Canada en souffrira.

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«Ce sont des scénarios de simulation», a déclaré Toni Gravelle, sous-gouverneur à la Banque du Canada, lors de la conférence de presse. « Plus la politique qu’il faudrait mettre en place (pour atteindre les objectifs d’émissions) serait forte, plus la politique de rattrapage à mettre en place serait forte, plus le risque de transition augmenterait. »

L’analyse de scénarios annonce le rôle que la Banque du Canada et le BSIF joueront dans la lutte contre le changement climatique à l’avenir. La banque centrale a peu de pouvoir réglementaire, mais c’est de loin l’institution de recherche économique la plus influente du pays, et ses travaux promettent de devenir une référence neutre en matière de politique environnementale. Le BSIF, quant à lui, n’a pas la capacité de la banque centrale de faire la une des journaux, mais il exerce une influence considérable sur Bay Street en tant que surveillant de l’oligopole bancaire canadien.

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Le duo a le potentiel de devenir le centre de gravité du débat sur le climat, puisque les discussions les plus importantes commenceront inévitablement à partir des repères établis par le gouverneur de la Banque du Canada, Tiff Macklem, et/ou Peter Routledge, le chef du BSIF.

Que leur travail respectif sur le changement climatique fasse une différence dépendra du reste d’entre nous. La politique reste désordonnée. Par exemple, les champions politiques de l’industrie pétrolière sont souvent plus farouchement opposés au changement que l’industrie elle-même. Mais les versions cartoon des dirigeants politiques du pays qui apparaissent chaque jour sur Twitter sont plus alignées dans la vraie vie. Tous les grands partis ont approuvé une version d’une taxe sur le carbone lors des dernières élections, et les libéraux et les conservateurs ont déclaré que le Canada avait besoin d’une agence avec les moyens de financer la recherche théorique sur les plus grands problèmes du monde.

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Le changement climatique serait une cible évidente pour une telle agence, selon un essai de Robert Asselin et Sean Speer, experts en politiques qui ont respectivement servi les gouvernements libéral et conservateur, publié dans le Financial Post le 10 janvier. Tous deux sont influents auprès des chefs d’entreprise. et politiciens : Asselin, qui a travaillé pour l’ancien ministre des Finances Bill Morneau et BlackBerry Ltd., est maintenant chef des politiques au Conseil canadien des affaires, une association de chefs d’entreprise de premier plan; et Speer est le boursier de la Banque Scotia en compétitivité stratégique au Forum des politiques publiques, un groupe de réflexion avec un conseil d’administration composé de cadres et de hauts fonctionnaires.

Un effort conjoint des secteurs public et privé pourrait atténuer l’avenir sombre annoncé par les modèles de la Banque du Canada. La banque centrale a basé son analyse sur la technologie actuelle car il est difficile de modéliser l’ingéniosité humaine. Une percée technologique ou deux inverseraient la tendance. Des forces se rassemblent qui pourraient permettre que cela se produise.

• Courriel : [email protected] | Twitter: carmichaelkevin

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