Ces décennies d’observations ont révélé beaucoup de choses sur la vraie nature de ce monde mystérieux. Les astronomes ont pu sonder la composition chimique de Neptune et observer une vaste tempête de la taille d’une planète faire rage dans son atmosphère.
Les données du survol de Voyager 2 ont également confirmé la présence d’un système d’anneaux faibles et d’une collection de bandes poussiéreuses appelées arcs, qui auraient été sculptées et maintenues par l’influence gravitationnelle de la lune voisine Galatea.
Maintenant, une nouvelle image capturée par le puissant télescope spatial James Webb nous a donné la meilleure vue des anneaux de Neptune depuis que Voyager 2 a visité le monde lointain il y a 30 ans.
La nouvelle image a été capturée à l’aide de la caméra proche infrarouge de Webb (NIRCam). Dans la partie infrarouge du spectre lumineux, les anneaux de Neptune se révèlent comme une collection de halos bien définis encerclant la planète fantomatique, ponctués d’une population de bandes de poussières diffuses.
Sept des lunes de Neptune peuvent également être vues parsemant l’image, y compris la forme brillamment lumineuse de Tritan, qui domine la partie supérieure de la vue. Le plus grand satellite naturel de Neptune se déplace autour de sa planète hôte dans la direction opposée aux autres satellites de la géante des glaces sur ce que l’on appelle une orbite rétrograde.
Les scientifiques pensent que Tritan était autrefois un planétoïde itinérant qui parcourait la ceinture de Kuiper, un champ de débris glacés lointain qui entoure notre étoile. Cependant, à un moment donné dans le passé antique, le vagabond est passé trop près de Neptune et a été capturé par sa puissante attraction gravitationnelle.
De nos jours, Triton est recouvert d’une couche d’azote gelée, ce qui lui permet de réfléchir environ 70 % de la lumière solaire qui frappe sa surface. Pour cette raison, il est capable de surpasser le puissant Neptune, bien qu’il soit plus petit que la lune terrestre.
La matité apparente de Neptune dans la nouvelle image est également due à sa composition atmosphérique. Le méthane présent dans sa haute atmosphère est très apte à absorber la lumière rouge et infrarouge de notre Soleil et à réfléchir d’autres longueurs d’onde. C’est pourquoi la planète apparaît bleue sur les images en lumière visible prises par le télescope spatial Hubble.
Cependant, ces mêmes qualités d’absorption infrarouge rendent la majorité de la surface de Neptune relativement sombre dans le nouveau portrait JWST. Cela dit, des bandes lumineuses de nuages à haute altitude et une tempête proéminente peuvent être vues serpentant à travers le visage du monde extraterrestre.
Une bande subtile de lumière infrarouge plus brillante peut également être vue près de l’équateur, délimitant la région où les nuages de glace atmosphérique tombent vers la surface et se réchauffent.
Le JWST devrait à nouveau tourner son regard vers Neptune plus tard cette année. Assurez-vous de consulter la page scientifique de l’IGN pour vous tenir au courant de tous les développements les plus importants et les plus étranges de l’exploration spatiale.
Anthony Wood est rédacteur scientifique indépendant pour l’IGN