Les anciens combattants du Canada continuent de faire face au cauchemar de l’invalidité

Écrivain invité étoile de Windsor,

11 mars 2022

Alors que le monde suit les événements explosifs en Ukraine, une décision importante vient d’être prise qui impactera les vétérans bien plus près de chez eux.

Le gouvernement fédéral a annoncé qu’il engagera 140 millions de dollars pour éliminer l’arriéré de demandes d’invalidité des anciens combattants.

Cela semble être une aubaine pour nos anciens combattants, n’est-ce pas ?

Pas si vite.

Si vous avez suivi cette situation, vous savez peut-être qu’il s’agit d’un progrès, de la même manière que lancer un sac de glace à quelqu’un après l’avoir frappé sur la tête est un progrès.

La manière dont les anciens combattants canadiens ont été traités est honteuse. Avec des arriérés allant jusqu’à 20 000 demandes d’invalidité et un système de santé mentale élimé, les hommes et les femmes courageux qui ont servi leur pays n’ont pas eu la faveur de revenir, au lieu de cela, ils ont souvent été mis de côté en cas de besoin.

Je pense que les résultats sont pires que jamais pour les anciens combattants canadiens.

Comparativement à la population générale et aux anciens combattants de la Seconde Guerre mondiale et de la guerre de Corée, ils éprouvent des problèmes de santé prononcés, notamment des taux élevés de douleur chronique, d’hypertension artérielle et d’invalidité à long terme, le tout aggravé par les cicatrices psychologiques de leur service.

Nos anciens combattants souffrent de manière disproportionnée de dépression, d’anxiété et du syndrome de stress post-traumatique.

Les taux de suicide chez les anciens combattants canadiens sont 50 % plus élevés que dans la population générale chez les hommes et le double chez les femmes.

Ils ont souvent du mal à trouver un emploi après avoir quitté les forces armées et se retrouvent sans abri à des taux beaucoup plus élevés que les non-anciens combattants. Dans de nombreux cas, en raison des obstacles physiques et psychologiques auxquels ils sont confrontés, beaucoup ne sont pas en mesure de travailler en premier lieu.

C’est là que les prestations d’invalidité des anciens combattants, qui fournissent un soutien financier, médical et de logement, sont censées intervenir et, en théorie, où l’injection de 140 millions de dollars du gouvernement devrait faire une différence.

Mais le problème est bien plus important que cela.

D’une part, l’arriéré des demandes d’invalidité des anciens combattants n’est pas simplement une question de personnel. Le processus de candidature lui-même est lourd, alambiqué et nécessite une refonte pour les candidats et les administrateurs.

Dans l’état actuel des choses, on pourrait penser que le processus a été conçu avec les arriérés comme objectif.

Il souffre également d’un manque de coordination entre Anciens Combattants et les organismes externes, comme les cliniques médicales et les cabinets de médecins, qui fournissent la documentation nécessaire à l’approbation de chaque demande.

En d’autres termes, servir les anciens combattants canadiens de manière efficace et rapide nécessite des changements fondamentaux au processus de demande, ainsi que l’établissement de relations soutenues entre Anciens Combattants, les anciens combattants et les organisations externes.

Ce n’est pas quelque chose qui peut être réalisé avec 140 millions de dollars pour du personnel ponctuel. Cela demande du temps, un engagement à long terme et un véritable intérêt pour le bien-être des hommes et des femmes qui ont servi dans les Forces armées canadiennes.

Cela nécessite également de reconnaître et d’aborder la réalité selon laquelle, pour de nombreux anciens combattants, dépendre de l’aide aux personnes handicapées est le produit d’avoir déjà été abandonnés par d’autres parties du système.

Avec seulement neuf cliniques pour traumatismes liés au stress professionnel pour une population de 600 000 anciens combattants à travers le pays, les anciens combattants canadiens doivent faire face à des attentes prononcées et de plus en plus longues pour recevoir des services de santé mentale – certains étant obligés d’attendre jusqu’à sept mois après en avoir fait la première demande.

Ces retards permettent aux problèmes psychologiques liés au service de s’aggraver, les rendant plus résistants au traitement et approfondissant l’impact qu’ils ont sur tous les aspects de la vie, y compris la capacité de trouver et de conserver un emploi.

Le traitement des problèmes physiques qui entravent le retour au travail dépend aussi considérablement de la possibilité pour une personne d’avoir déjà accès aux mesures de soutien offertes par le biais de ses prestations d’invalidité.

Faute de soutiens appropriés – et avec leurs prestations d’invalidité dans les limbes administratives – nos anciens combattants qui pourraient potentiellement retourner au travail à un moment donné et alléger le système sont voués à l’échec dans cette quête.

Cela contribue à l’énorme arriéré de demandes qui pèse actuellement sur Anciens Combattants et qui, même s’il est traité efficacement à court terme, resurgira jusqu’à ce que le gouvernement reconnaisse qu’il ne s’agit que d’un symptôme d’un problème plus fondamental.

Ainsi, pendant que vous suivez les événements tragiques qui se déroulent en Ukraine, prenez le temps de vous rappeler également qu’il y a encore de nombreux Canadiens qui se battent ici, chez nous.

Spencer van Vloten est un défenseur des personnes handicapées basé à Vancouver, tout en étant également rédacteur en chef de BC Disability, une ressource en ligne sur les personnes handicapées.

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