Intel fait face à une action collective intentée par certains de ses propres actionnaires, dans une affaire qui désigne spécifiquement le PDG d’Intel Pat Gelsinger et le directeur financier David Zinsner parmi les accusés. L’affaire allègue qu’Intel s’est livrée à une « fraude » en omettant d’informer les investisseurs de l’ampleur des pertes subies par son activité de fonderie de puces.
Le cours de l’action Intel a connu une période difficile ces derniers temps, passant de 47,80 dollars début 2024 à seulement 19,64 dollars actuellement, avec une chute particulièrement marquée après l’annonce de ses résultats financiers du deuxième trimestre 2024, ainsi que d’un plan de licenciement de plus de 15 000 salariés. Pendant ce temps, les meilleurs processeurs de jeu fabriqués par Intel doivent être réparés par des mises à jour de microcode pour éviter qu’ils ne plantent.
Cette affaire particulière a été déposée devant le tribunal fédéral de San Francisco par le Construction Laborers Pension Trust of Greater St. Louis, qui affirme avoir acheté 35 700 actions Intel le 2 janvier 2024 pour 43,34 $ chacune, et porte désormais l’affaire « au nom de tous les acheteurs d’actions ordinaires d’Intel entre le 25 janvier 2024 et le 1er août 2024 inclus ».
Selon le dossier, l’essentiel de l’affaire est qu’Intel a fait des « déclarations matériellement fausses et trompeuses » pour cacher aux actionnaires les problèmes financiers de son activité de fonderie, ce qui constitue un « stratagème frauduleux allégué ici ». Selon le dossier, « à l’insu des investisseurs… l’activité de fonderie d’Intel était en difficulté, coûtant des milliards de dollars de plus que ce que les investisseurs avaient été amenés à croire ».
Le dossier indique qu’en réalité, « l’unité de fonderie d’Intel avait subi une marge d’exploitation négative de 37 % en 2023 et était à des années de contribuer positivement aux marges bénéficiaires de la société », et qu’« Intel était en retard de plusieurs années sur ses objectifs de rentabilité à long terme déclarés de 60 % de marges brutes et de 40 % de marges d’exploitation », alors que « ces objectifs manquaient de base factuelle raisonnable ».
Selon le dossier, Gelsinger et Zinsner sont spécifiquement nommés comme défendeurs parce que, en tant qu’individus, ils « ont été impliqués dans la rédaction, la production, la révision et/ou la diffusion des déclarations et informations fausses et trompeuses alléguées dans le présent document, et étaient au courant, ou ont imprudemment ignoré, les déclarations fausses et trompeuses émises à propos d’Intel et ont approuvé ou ratifié ces déclarations, en violation des lois fédérales sur les valeurs mobilières ». Le dossier exige un procès devant jury.
Par ailleurs, la nouvelle gamme de processeurs de bureau Intel Arrow Lake devrait être lancée plus tard cette année.