L’entreprise : études sur la vie du commerce lugubre


Thomas Lynch est un célèbre poète et essayiste américain, et pourtant il a en plus le rôle inhabituel d’entrepreneur de pompes funèbres. En tant que tel, The Undertaking: Life Studies from the Dismal Trade est un livre unique, plein d’idées profondes et de prose lyrique construite autour du travail de Lynch en tant que propriétaire et exploitant d’une maison funéraire dans sa ville natale de Milford, Michigan. Au premier abord, on pourrait penser que The Undertaking parle du « métier lugubre » d’entrepreneur de pompes funèbres, mais le sous-titre « Life studies from the dismal trade » est plus proche du sujet. Le livre n’a pas de thème ou de point unique, mais est plutôt une série de leçons de vie construites autour de la mort, du mourir et de la communauté.

Le titre même du livre suggère l’ambiguïté sous-jacente du sujet traité, car « entreprendre » est à la fois un verbe décrivant l’activité d’un entrepreneur de pompes funèbres et un nom désignant un voyage ou une tâche entreprise. Et cette ambiguïté se reflète dans les douze chapitres du livre. Le chapitre 1, « L’entreprise », présente au lecteur Thomas Lynch, sa famille, son métier, son enfance et les différents décès survenus dans sa région. L’objectif principal du chapitre est de démontrer que la mort est importante pour les vivants mais pas pour les morts. Lynch met l’accent sur les caractéristiques profondément sociales et communautaires de la mort, qui comptent parmi les aspects les plus marquants et les plus significatifs de la fin de la vie humaine.

Le chapitre 2, Gladstone, retrace la vie et la mort du père de Thomas Lynch, sa passion pour l’entreprise et l’expérience de Thomas en suivant le chemin de son père. Lynch y exprime son regret de voir un monde plus sain et plus commercial oublier le lien profond entre la vie et la mort que son père comprenait si bien. Le chapitre 3, Crapper, aborde la nécessité d’éviter la mort et son importance dans la vie de nombreuses personnes.

Le chapitre 4, La main droite du père, est une méditation sur la dualité que représentent pour lui la foi de sa mère et la peur de la mort de son père, et sur la façon dont il est l’enfant de ces deux inclinations, oscillant entre la croyance et l’incrédulité en Dieu. Le chapitre 5, Les mots faits chair, continue de développer ce thème, en s’appuyant notamment sur l’idée de Dieu et la relation entre l’amour et la mort. Le chapitre 6, Le golfatorium, est ostensiblement l’histoire de l’idée de Thomas Lynch de combiner un terrain de golf et un cimetière, mais il se lit à un niveau plus profond comme une réflexion sur la simultanéité souvent méconnue de la légèreté de la vie et de la gravité de la mort.

Chapitre 7, Mary et Wilbur, aborde l’idée de vénérer la mort et de voir le rituel profond qui y est associé, représenté par la tentative de Mary Johnson de faire reconstruire le pont d’Oak Grove afin que son cortège funèbre n’ait pas à passer par la partie commerciale de Milford. Chapitre 8, Sweeney, aborde la vie de l’ami et collègue poète de Lynch, Matthew Sweeney, son hypocondrie et son obsession constante de la mort et de la fin de vie. Chapitre 9, All Hallows’s Eve, est un récit de la tentative de Thomas Lynch de déterminer quand il allait mourir, ce qu’il a décidé d’avoir découvert en identifiant un moment précis de « milieu de vie » où l’on est aussi loin de la naissance que de la mort, reliant à nouveau la vie et la mort comme une caractéristique continue de l’existence humaine.

Le chapitre 10, Uncle Eddie, Inc., critique le suicide assisté au motif que, comme d’autres idées culturelles, il banalise la mort et enlève ainsi quelque chose de profond à l’humanité. Le chapitre 11, Jessica, le chien et le commerce des cercueils, aborde le symbolisme des cercueils et de la manière dont ils sont intégrés à la vie sociale de la communauté. Enfin, le chapitre 12, Tract, contient les instructions de Lynch sur la façon d’organiser ses propres funérailles, avec la mise en garde que ses funérailles sont en réalité la possession de ceux qui l’ont connu et aimé.



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