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OTTAWA — La responsable d’une enquête fédérale sur l’ingérence étrangère a déclaré qu’elle n’identifierait pas publiquement les parlementaires soupçonnés par l’organisme de surveillance des services d’espionnage d’interférer dans les affaires canadiennes.
Le Comité des parlementaires sur la sécurité nationale et le renseignement a fait sourciller cette année avec la publication d’une version publique d’un rapport secret selon lequel certains parlementaires participaient « à moitié ou à moitié » aux efforts d’États étrangers visant à s’immiscer dans la politique canadienne.
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Bien que le rapport du NSICOP ne mentionne pas les noms des personnes, ses conclusions sans équivoque ont suscité une vague d’inquiétudes quant au fait que des membres sciemment impliqués dans des ingérences pourraient toujours être actifs en politique.
La commission d’enquête a ensuite accepté d’examiner les conclusions de l’enquête.
Alors que les audiences de l’enquête reprenaient lundi, la commissaire Marie-Josée Hogue a indiqué qu’elle et son personnel avaient identifié et examiné les rapports de renseignement mentionnés dans les versions classifiées et publiques du rapport du CPSNR.
La commission a ensuite demandé et obtenu les informations et renseignements constituant la base de ces rapports. Elle les a examinés et a ensuite demandé et obtenu des informations et renseignements complémentaires relatifs aux événements.
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Forte de toutes ces informations et de tous ces renseignements, la commission a procédé à l’interrogatoire à huis clos de hauts responsables du gouvernement et des agences de renseignement, a ajouté M. Hogue. Ces témoins seront à nouveau entendus lors d’audiences publiques.
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Mais Hogue a averti que les allégations du rapport du NSICOP sont basées sur des informations classifiées, ce qui signifie que l’enquête ne peut ni les rendre publiques, ni même les divulguer aux personnes concernées.
En conséquence, la commission d’enquête ne sera pas en mesure d’offrir aux individus une véritable opportunité de se défendre, a-t-elle déclaré.
« Le Canada est un État de droit qui reconnaît et protège les droits fondamentaux de chaque individu, y compris le droit de se défendre pleinement contre les accusations », a déclaré M. Hogue.
L’équité procédurale consacre un principe similaire, a-t-elle déclaré.
De plus, la Loi sur les enquêtes interdit expressément à la commission de tirer une conclusion défavorable à l’encontre d’une personne — en d’autres termes, une conclusion qui jetterait le discrédit sur cette personne ou ternirait sa réputation — à moins que cette personne n’ait été avisée et n’ait eu pleinement la possibilité d’être entendue au sujet des allégations, a déclaré M. Hogue.
Toutefois, a-t-elle ajouté, la commission prévoit de répondre aux allégations du NSICOP et de faire des recommandations dans la version classifiée du rapport final de l’enquête.
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« Certaines informations ne peuvent être révélées publiquement sans mettre en danger la sécurité nationale », a déclaré M. Hogue lundi en français devant la commission d’enquête. « Cela étant dit, je suis convaincu que les informations qui seront divulguées seront suffisantes pour permettre au public de comprendre les conclusions que je tirerai et les recommandations que je proposerai. »
Le premier ministre Justin Trudeau et des responsables clés du gouvernement ont participé aux premières audiences d’enquête de la commission au printemps dernier sur les allégations d’ingérence étrangère dans les élections fédérales de 2019 et 2021.
Le rapport intérimaire de Hogue, publié début mai, indique que l’ingérence étrangère de la Chine n’a pas affecté les résultats globaux des deux élections générales.
Le rapport indique que même si les résultats dans un petit nombre de circonscriptions ont pu être affectés par l’interférence, cela ne peut être dit avec certitude.
Dans la deuxième partie de la phase factuelle de la commission, les audiences publiques porteront sur la capacité des agences fédérales à détecter, à dissuader et à contrer l’ingérence étrangère. Ces audiences, qui doivent se poursuivre jusqu’au 16 octobre, auront une portée assez large, examinant les institutions démocratiques et les expériences des communautés de la diaspora.
Trudeau, des membres de son entourage proche et de hauts responsables de la sécurité devraient comparaître à nouveau devant l’enquête cet automne.
À partir du 21 octobre, la commission tiendra ensuite une semaine de consultations politiques, notamment une série de tables rondes avec des experts, pour aider Hogue à élaborer des recommandations. Son rapport final est attendu d’ici la fin de l’année.
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