Ed Miliband, à la COP29 en Azerbaïdjan, a exprimé des espoirs pour un changement climatique significatif, mais l’absence de leaders mondiaux a terni cet événement. Malgré son plaidoyer pour l’énergie propre, des doutes persistent sur la sincérité des engagements, accentués par le lien du directeur de la COP29 avec l’industrie gazière. Au Royaume-Uni, les promesses de décarbonisation d’ici 2030 sont conditionnelles et le gouvernement peine à apaiser les inquiétudes des citoyens sur la crise énergétique actuelle, avec des implications économiques préoccupantes.
Ed Miliband à la COP29 : Une Opportunité Manquée ?
Ed Miliband s’est précipité à la Conférence des Nations Unies sur le changement climatique en Azerbaïdjan, qu’il envisageait comme une expérience fascinante, comparée à « jouer aux échecs en 200 dimensions ». Pour cet homme politique souvent perçu comme éloigné des préoccupations des citoyens, ce sommet climatique COP29 représente son festival personnel, semblable à un Glastonbury. Le fervent défenseur de l’écologie et actuel secrétaire à l’énergie a qualifié cet événement de « chance annuelle pour mettre les dirigeants mondiaux face à leurs responsabilités concernant le changement climatique ». Cependant, cette occasion s’est révélée décevante.
Les véritables leaders des grandes puissances, tels que la Chine, les États-Unis, l’Inde et l’UE, étaient absents, tandis que des représentants des talibans étaient présents, apportant une touche d’ironie avec leur propre version de la terreur écologique. Malgré l’enthousiasme de Miliband et son plaidoyer pour une énergie propre, le climat général était pesant. Même Greta Thunberg a choisi de ne pas s’y rendre, dénonçant l’hypocrisie de permettre à un pays pétrolier d’accueillir un sommet sur le climat. Son point de vue est renforcé par des révélations montrant que le directeur exécutif de la COP29, Elnur Soltanov, était impliqué dans des discussions sur des investissements dans des champs gaziers, ce qui soulève des doutes quant à la sincérité des engagements pris lors de ces rencontres.
Les Défis de la Transition Énergétique au Royaume-Uni
Le rapport récemment publié par l’Opérateur national du système énergétique, que Miliband a mis en avant, prétend que le Royaume-Uni peut atteindre ses objectifs de décarbonisation d’ici 2030. Toutefois, ce rapport est truffé de conditions, avec des « SI » qui soulignent les incertitudes : si le Royaume-Uni peut attirer 40 milliards de livres d’investissements annuels, si les projets peuvent avancer rapidement, et si la population peut changer ses habitudes de consommation d’énergie. Les récents jours de grisaille, témoins d’une météo capricieuse, rappellent que Miliband n’a pas encore le contrôle sur les éléments.
La réponse du gouvernement aux préoccupations des citoyens face à la crise énergétique actuelle reste floue. Sir Keir Starmer a tenté de rassurer en affirmant que la transition vers une énergie propre ne se traduirait pas par des restrictions sur le mode de vie des Britanniques. Pourtant, avec l’ombre des élections américaines et les préoccupations économiques pressantes des électeurs, il est évident que les préoccupations immédiates, comme le coût de la vie, dominent les pensées des citoyens. Miliband avait promis des économies sur les factures d’énergie, mais le verbe « économiser » est désormais accompagné de la réserve « jusqu’à », ce qui modifie considérablement la perception.
Le véritable enjeu de cette campagne pour l’énergie verte sera de mesurer l’impact réel sur les finances des Britanniques d’ici 2030. Les prévisions économiques laissent présager une croissance plus faible et une inflation accrue, ce qui pourrait rendre les ambitions de décarbonisation de Miliband coûteuses et difficiles à réaliser. Bien que la COP29 puisse permettre à Miliband de revendiquer un leadership mondial en énergie propre, cette position sera mise en question si elle est atteinte alors que les autres grandes économies se retirent du jeu pour des raisons légitimes. Ce pari ambitieux du gouvernement pourrait s’avérer risqué et potentiellement désastreux pour l’économie britannique.