« Ces drapeaux et la rhétorique hyper-agressive qui les accompagne souvent normalisent lentement la rage et nuisent à notre démocratie »
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Pour couronner une année tumultueuse qui l’a vu défenestré en tant que chef conservateur, Erin O’Toole a exprimé cette semaine le souhait écrit que les Canadiens abandonnent tous les drapeaux «f—k Trudeau».
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« Ces drapeaux et la rhétorique hyper-agressive qui les accompagne souvent normalisent lentement la rage et nuisent à notre démocratie », a écrit O’Toole dans un article de blog de fin d’année présentant ses vœux pour la nouvelle année.
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Les drapeaux – qui ont commencé à apparaître sérieusement lors des manifestations anti-mandat du Freedom Convoy – restent presque omniprésents dans de nombreuses régions les plus conservatrices du Canada, comme l’Alberta ou la Saskatchewan.
Une recherche rapide sur Amazon.ca montre près de 50 produits arborant une variante de «f—k Trudeau», y compris des casquettes, des autocollants pour pare-chocs, des sweats à capuche et même des décorations de Noël.
Mais O’Toole a déclaré que les drapeaux « normalisaient la rage », « nuisaient à notre démocratie » et étaient « l’antithèse même de ce que signifie être conservateur ».
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O’Toole a fait référence à l’idée de « liberté ordonnée », un principe né du 19e le conservatisme britannique du siècle dernier, qui soutient que la liberté individuelle doit toujours respecter le besoin d’ordre dans la société et éviter les «actions irréfléchies» ou les «conduites désordonnées».
C’est cette vision du conservatisme qui a particulièrement séduit le premier ministre canadien fondateur, John A. Macdonald, et formé la base pour une grande partie de l’architecture constitutionnelle fondatrice du Canada.
« C’est pourquoi la rage sous-jacente aux drapeaux me dérange autant en tant que conservateur de la liberté ordonnée et pourquoi j’espère en voir moins dans la nouvelle année », a écrit O’Toole.
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Le député de 49 ans a été évincé lors d’une révolte du caucus le 2 février, en partie parce qu’il était considéré comme peu disposé à adopter une ligne plus dure contre le gouvernement Trudeau, en particulier lors d’une vague de manifestations anti-mandat dirigées par des camionneurs qui ont balayé le pays début 2022.
Certains députés conservateurs, notamment le successeur d’O’Toole, Pierre Poilievre, ont ouvertement défendu les objectifs des camionneurs à la Chambre des communes. Mais l’une des rares déclarations publiques d’O’Toole au sujet de la manifestation était de dénoncer un cadre de manifestants vu danser au sommet du Mémorial de la guerre du Canada.
O’Toole était le principal adversaire de Trudeau lors de l’élection de 2021 au cours de laquelle les conservateurs ont obtenu une pluralité du vote populaire, mais ont finalement remporté un caucus de seulement 119 contre 160 pour les libéraux.
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L’élection avait été remarquable pour avoir présenté l’une des plates-formes les plus modérées de l’histoire récente des conservateurs, O’Toole n’ayant fourni que peu ou pas d’opposition sur une grande variété de questions qui étaient auparavant au cœur de la rhétorique conservatrice.
O’Toole s’est engagé à ne pas s’opposer aux interdictions libérales d’armes à feu, a soutenu la tarification du carbone et a proposé un budget avec des dépenses plus élevées que les libéraux ou le NPD. « Il a fait volte-face sur les politiques fondamentales de notre parti dans la même semaine, le même jour et même dans la même phrase », a lu une pétition anti-O’Toole de janvier par Denise Batters, une sénatrice conservatrice qui a aidé à mener la campagne pour son éviction.
L’essai d’O’Toole du 29 décembre s’ajoute à une petite collection de commentaires publics de vétérans conservateurs dénonçant ce qu’ils considèrent comme l’évolution du parti vers un populisme plus en colère.
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En juin, l’ancienne sénatrice conservatrice Marjory LeBreton a exprimé ses craintes lors d’une interview télévisée que les conservateurs « se fracturent de façon irréparable ». À peu près à la même époque, la députée de Calgary Michelle Rempel Garner a rédigé un long essai avertissant que le mouvement conservateur canadien était de plus en plus en proie à des « effondrements publics » et à des « combats physiques presque manqués ».
Même Jason Kenney – qui a passé des années à être considéré comme l’un des membres les plus idéologiques du cercle restreint conservateur – a mis en garde contre la «polarisation» après avoir été évincé du poste de premier ministre de l’Alberta par un coup d’État radical similaire à celui qui a coulé O’Toole.
« Je suis préoccupé par le fait que notre vie démocratique s’éloigne du débat prudentiel ordinaire vers une polarisation qui sape nos institutions et nos principes fondamentaux », a-t-il écrit dans un Lettre de novembre démissionner de l’Assemblée législative de l’Alberta.