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Voici donc mon problème avec la littérature gothique : elle est si habituellement grotesque que c’est prévisible.
S’il n’y a pas d’inceste, il y a une femme folle dans le grenier. S’il n’y a pas une femme folle dans le grenier, il y a un fils illégitime meurtrier qui n’a pas raison. Ou des jumeaux siamois. Ou la malédiction d’un gitan mourant. Ou quelque chose d’aussi troublant.
Donc, même si vous devinez mal le HEP Big Secret, quoi qu’il en soit, cela ne fera pas une brèche. B/c vous avez déjà imaginé le pire. B/c gothique.
AUSSI . . . Je n’aime pas ça.
Si je vivais à l’époque des spectacles de monstres itinérants, je n’y assisterais pas. Pas mon sac.
Tu: Alors pourquoi l’avoir lu ?
Moi: B/c n’a pas réalisé que c’était gothique jusqu’à ce que je l’aie déjà commencé.
Tu: Pourquoi n’as-tu pas démissionné ?
Moi:
SCHADENFREUDE
. #le combat est réel
De plus, le concept est foutrement incroyable : l’auteure la plus aimée d’Angleterre, qui a écrit 56 romans en 56 ans, a jalousement protégé sa vie privée. Elle a fait de son nom de plume son nom légal et a menacé tous les biographes potentiels de poursuites judiciaires jusqu’à ce qu’ils reculent.
L’interviewer est devenue une sorte de rite de passage pour les journalistes, car elle donne une version différente de sa vie à chacun d’entre eux. <------comme c'est cool?
Mais maintenant, elle est en train de mourir, alors elle contacte notre MC (Margaret), une biographe amateur qui a grandi dans la librairie de livres rares de son père (le rêve d’un bibliophile), et emploie Margaret pour écrire l’histoire de sa vie avant qu’elle ne quitte cette bobine mortelle.
Après c’est quand ça devient bizarre. Et grossier. Et effrayant. Et foiré.
Homme vivant, ces gens sont FOU.
Comprenant Margaret, qui a une fixation malsaine sur sa sœur jumelle décédée peu après la naissance.
Mis à part les préférences de genre, il est indéniable qu’il s’agit d’un livre magnifiquement écrit :
Il y a quelque chose dans les mots. Entre des mains expertes, manipulées adroitement, elles vous font prisonnier. S’enroulent autour de vos membres comme de la soie d’araignée, et quand vous êtes tellement captivé que vous ne pouvez pas bouger, ils transpercent votre peau, pénètrent dans votre sang, engourdissent vos pensées. En vous, ils opèrent leur magie.
C’est aussi incroyablement intelligent.
La frontière entre la maladie mentale et le surnaturel est si mince, si fragile, si indéchiffrable, que même maintenant, quelques jours plus tard, je ne peux m’empêcher d’y penser : les fantômes étaient-ils réels ou n’existaient-ils que dans son esprit ?
JE NE. SAVOIR. *EDVARD MUNCH VISAGE*
LE TREIZIÈME CONTE de Diane Setterfield n’est pas un livre que l’on lit puis que l’on oublie. Il reste avec vous, occupe de l’espace dans votre cerveau, chuchote sans cesse, comme les cinq notes d’une chanson que vous ne pouvez pas placer, mais dont vous ne pouvez pas vous échapper. C’est beau et terrible. Et même si vous évitez les romans gothiques comme moi, celui-ci . . . Celui-ci mérite de faire exception. Fortement recommandé (avec appréhension).
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