Le temps du héros


L’un des plus grands romanciers latino-américains du XXe siècle, Mario Vargas Llosa appartient à un groupe d’écrivains qui ont fait sortir la fiction latino-américaine du marasme régionaliste du XIXe siècle et l’ont portée à l’attention du monde. Ce groupe comprend Jorge Luis Borges, Gabriel García Márquez, Julio Cortazar et Carlos Fuentes. Vargas Llosa, parfois considéré comme la conscience nationale du Pérou, a fait carrière dans l’adaptation d’événements personnels et historiques, sans se soucier de l’exactitude, au roman en utilisant des techniques très sophistiquées de non-linéarité et de points de vue multiples.

Son premier roman, lauréat du Premio Biblioteca Breve (1962) et du Premio de la Critica Espanola (1963), La ville et les chiens (littéralement « la ville et les chiens » mais publié en anglais sous le titre Le temps du héros) a mis à profit sa propre expérience à l’Académie Leoncio Prado. Le roman était si précis dans son portrait de l’académie que les autorités de l’académie en ont brûlé 1 000 exemplaires et ont condamné le livre comme un plan de l’Équateur visant à dénigrer le Pérou. Un tel accueil a garanti les ventes du livre mais son contenu en a fait le plus grand roman latino-américain de l’adolescence : c’est l’histoire de jeunes hommes péruviens en transition vers la virilité.

Le temps du héros raconte une histoire de meurtre : un cadet qui crie doit être réduit au silence par un gang appelé The Circle. Les raisons invoquées par The Circle, ainsi que la rationalisation des autorités pour excuser la mort comme un accident, révèlent le processus de transformation des garçons en hommes dans un monde dominé par l’armée. L’académie n’enseigne pas les fondamentaux ; il enseigne aux garçons comment exister dans des structures de commandement hiérarchiques et à ne jamais crier. Les personnages principaux souffrent d’une académie militaire mais les personnages mineurs décrivent un parcours non militaire. Bien qu’il s’agisse d’un microcosme de la société péruvienne, les thèmes du roman sont universels : la masculinité, le secret et l’armée.



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