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Le Québec envisage de retirer des milliards de dollars de ses fonds pour les mauvais jours pour réduire ses besoins d’emprunt après que son ministre des Finances a publié des documents budgétaires qui prévoient des déficits beaucoup plus importants dans les années à venir.
La deuxième plus grande province du Canada s’attend à un déficit budgétaire de 11 milliards de dollars au cours de l’exercice qui débute le 1er avril, soit 8 milliards de dollars de plus qu’elle prévoyait il y a seulement quatre mois. La lenteur de la croissance économique pèsera sur les recettes fiscales des sociétés, et la masse salariale du gouvernement augmente après la négociation d’un nouveau contrat avec les employés du secteur public.
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Le ministre des Finances, Éric Girard, entend donc retirer 4,4 milliards de dollars du Fonds des générations du Québec — qui épargne et investit les redevances des vastes installations hydroélectriques de la province — et retirera également 2,5 milliards de dollars d’un fonds de réserve d’épargne-retraite.
Le plan financier du Québec suscite l’attention des sociétés de notation des obligations. Le gouvernement estime qu’il émettra 36,5 milliards de dollars de nouveaux titres de dette au cours de l’exercice 2024-2025. Sans l’utilisation des fonds de réserve, ce montant aurait atteint plus de 43 milliards de dollars. « Nous devons être honnêtes avec cela, un déficit plus important augmente le besoin d’emprunt », a déclaré Girard dans une interview.
Le déficit du Québec augmente à un moment où les taux d’intérêt demeurent élevés en raison des craintes d’une inflation persistante.
Cette semaine, la province a vendu pour 600 millions de dollars d’obligations arrivant à échéance en 2033 avec un rendement de 4,215 pour cent — bien au-dessus du coût moyen actuel de sa dette, qui est d’environ 3,7 pour cent. Le Québec est classé au troisième rang par Moody’s Investors Service et au deuxième rang par S&P Global Ratings et Fitch Ratings.
Douglas Offerman, analyste chez Fitch, a déclaré que le retour d’importants déficits budgétaires dans la province francophone était une « grosse affaire ». Mais le Fonds des générations et d’autres véhicules d’épargne agissent comme des « amortisseurs très importants », réduisant ainsi les inquiétudes potentielles. Moody’s et Morningstar DBRS ont indiqué dans des notes distinctes que les perspectives à moyen terme restreindront la flexibilité financière du Québec dans le cadre de ses cotes de crédit actuelles.
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