Le Québec demande à la France des conseils sur l’application des lois sur la laïcité dans le système éducatif

Satisfait des propos du premier ministre français Gabriel Attal sur la laïcité en avril, le gouvernement Legault explore les « meilleures pratiques » du pays dans l’application de ses lois

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QUÉBEC — Le gouvernement Legault demande conseil au gouvernement français sur la manière de garantir le respect de sa loi sur la laïcité, le projet de loi 21, dans le système éducatif.

Trois semaines après le visite du Premier ministre français Gabriel Attal, qui a défendu avec passion la laïcité dans un discours à l’Assemblée nationale, le ministre responsable de la laïcité du Québec, Jean-François Roberge, donne suite.

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Roberge a sollicité une rencontre avec le ministre français de l’Intérieur, Gérald Darmanin, pour obtenir des conseils sur les « bonnes pratiques » de la France dans l’application de sa loi sur la laïcité, beaucoup plus stricte que celui du Québec.

Il en fait la demande dans une lettre. Initialement obtenu par Radio-Canada, le bureau de Roberge a publié vendredi une copie de la lettre à The Gazette.

« Même si le modèle de laïcité québécois ne va pas aussi loin que celui de la France, je suis d’avis que nous avons beaucoup à apprendre de l’expérience française en matière d’application de la laïcité d’État et des défis que cela pose y compris dans le domaine de l’éducation. », écrit Roberge.

« Je suis convaincu de la pertinence de travailler ensemble… pour relever les défis que nous allons relever. »

La lettre de Roberge a été publiée un jour après Le gouvernement de la Coalition Avenir Québec adopte le projet de loi 52la loi qu’il a déposée en février pour renouveler l’utilisation de la clause dérogatoire de la Constitution protégeant le projet de loi 21 des contestations judiciaires pendant cinq ans supplémentaires.

La loi a été adoptée par 83 voix contre 26, les députés libéraux du Québec et Québec solidaire présents votant contre.

La loi québécoise est différente de celle La loi française. La loi québécoise interdit aux fonctionnaires en position d’autorité – enseignants, policiers, juges – de porter des symboles religieux tels que le hijab, le crucifix, le turban ou la kippa au travail.

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Le La loi française adoptée en 2004 étend également ces règles à tous les étudiants, leur interdisant de porter « des signes ou des tenues par lesquels les étudiants montrent ostensiblement une appartenance religieuse » comme des foulards, des turbans ou des kippas.

Joint vendredi, un proche de Roberge a déclaré que le ministre ne propose pas de rouvrir la loi québécoise, adoptée en 2019, pour la rendre plus stricte ou une copie de la loi française.

« Il s’agit simplement d’un échange, d’un partage de nos expériences », a déclaré l’assistant. « Nous sommes au stade d’engager un dialogue avec la France sur le sujet, comme l’ont demandé les deux dirigeants (Attal et le premier ministre François Legault).

«C’est un dialogue qui pourrait déterminer quelles sont les meilleures pratiques qui pourraient inspirer le Québec dans le cadre législatif existant.»

L’assistant a ajouté que le Québec n’a pas eu de problèmes particuliers dernièrement pour appliquer les règles du projet de loi 21, un loi contestée devant la Cour suprême par la Commission scolaire English-Montréal et le syndicat des enseignants de la Fédération autonome de l’enseignement (FAE).

Il y a eu des incidents en France. En mars Attal, ancien ministre de l’Éducation, a dû intervenir dans une affaire où une élève refusait de retirer son voile en classe. Elle a ensuite accusé le directeur de l’école de l’avoir bousculée.

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Attal a pris la défense du proviseur qui a reçu des menaces de mort après l’incident. Il a déclaré que l’État allait porter plainte contre l’étudiant pour avoir faussement accusé le directeur.

Mais il est clair que le gouvernement Legault a été satisfait et inspiré par ce qu’Attal a dit dans son discours devant l’Assemblée législative le 11 avril, le premier prononcé par un Premier ministre français en 40 ans, et souhaite poursuivre la discussion.

Dans son discours, Attal a lancé un discours émouvant en faveur de la laïcité.

« À ceux qui s’obstinent à ne pas comprendre ce qu’est la laïcité, qui tentent de la déformer, de faire croire qu’elle est en quelque sorte une arme anti-religieuse, de faire croire qu’elle est une forme de négation de la religion, de dire que c’est une forme de discrimination, nous répondons que la laïcité est une condition de liberté, d’égalité et de fraternité », a déclaré Attal dans son discours.

Dans ses commentaires cette semaine lors du débat sur le renouvellement de la clause dérogatoire, Roberge a fait l’éloge du discours d’Attal.

« Quelle belle façon d’exprimer les principes de laïcité », a déclaré Roberge à l’Assemblée législative. « Ils ont en France un modèle de laïcité qui leur appartient, ce qui est extrêmement intéressant. »

Dans sa lettre à Darmanin, Roberge affirme reconnaître que la laïcité est un « vecteur positif permettant de créer des conditions gagnantes pour unir » la société.

Le Le site Internet du ministère de l’Éducation nationale décrit des mesures spécifiques le pays a pris pour faire respecter sa loi, ce qui pourrait donner matière à réflexion au Québec dans ses discussions.

Les Français, par exemple, ont créé un « conseil des sages sur la laïcité », qui se réunit pour conseiller le gouvernement sur les moyens concrets de garantir le bon fonctionnement de la loi.

Chaque école dispose d’une « équipe des valeurs de la République », composée d’enseignants et d’employés pour former le personnel sur la « manière appropriée de réagir » s’il est témoin d’infractions à la loi.

Au début de chaque année scolaire, les écoles reçoivent des kits contenant des documents de référence traitant de la laïcité afin de garantir que les principes soient compris et enseignés en classe.

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twitter.com/philipauthier

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