Le Québec affirme qu’il ne limitera pas les soins de santé en anglais et est ouvert à une directive « clarifiante »

La députée de la région de Montréal, Anna Gainey, a déclaré que « la confusion et l’incertitude créées par la directive sont susceptibles d’avoir des conséquences néfastes qui ne peuvent être ignorées ».

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MONTRÉAL — Le gouvernement du Québec se dit prêt à apporter des changements à une directive controversée qui soulève des inquiétudes quant à la possibilité que la province limite l’accès aux soins de santé en anglais.

Dans une lettre ouverte publiée vendredi, trois ministres provinciaux insistent sur le fait que le gouvernement ne limite pas la disponibilité des services de santé dans des langues autres que le français.

« Le gouvernement du Québec n’impose absolument aucune condition linguistique dans les milieux de soins avant de fournir des soins de santé en anglais à quiconque en fait la demande », peut-on lire dans la lettre, signée par Jean-François Roberge, ministre de la Langue française, Éric Girard, ministre responsable des Relations avec les Québécois d’expression anglaise, et le ministre de la Santé, Christian Dubé.

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« Nous sommes ouverts à clarifier la directive pour préciser qu’il n’y aura jamais d’exigences linguistiques au Québec pour traiter un patient. »

Les ministres ont indiqué qu’ils rencontreraient des représentants de la communauté anglophone pour entendre leurs préoccupations et les rassurer.

La lettre ouverte est la dernière tentative du gouvernement pour apaiser les inquiétudes concernant la directive de 23 pages, publiée le mois dernier, qui énonce des exemples précis de situations où l’anglais peut être utilisé dans les milieux de soins de santé.

Cette semaine, les députés libéraux fédéraux ont commencé à exprimer leurs inquiétudes au sujet du document. Dans une déclaration publiée mercredi sur la plateforme de médias sociaux X, la députée de la région de Montréal Anna Gainey a déclaré que « la confusion et l’incertitude créées par la directive sont susceptibles d’avoir des conséquences néfastes qui ne peuvent être ignorées ». Elle a dit avoir parlé avec le ministre de la Santé Mark Holland à ce sujet.

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S’exprimant vendredi à Halifax lors d’une réunion du Conseil des ministres sur la francophonie canadienne, M. Roberge a affirmé que la directive « concerne l’administration du système de santé » et non les soins de santé de première ligne.

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« Je tiens à affirmer de façon très, très claire, sans aucune ambiguïté, que le gouvernement du Québec n’a posé aucun geste, et ne posera aucun geste, qui remet en cause le droit des anglophones du Québec d’être accueillis, d’être traités dans la langue de leur choix, c’est-à-dire en anglais », a-t-il déclaré.

Le ministre fédéral des Langues officielles, Randy Boissonnault, également présent à Halifax, a déclaré qu’après avoir rencontré Roberge, il avait été rassuré que le problème serait résolu.

S’adressant aux journalistes vendredi à Québec, M. Holland a déclaré qu’il était essentiel que les gens puissent avoir accès à des soins de santé dans leur langue maternelle. « Il est très clair pour moi que l’intention du gouvernement du Québec est de s’assurer que les services soient disponibles dans les deux langues », a-t-il déclaré.

Dans leur lettre, les ministres québécois ont déclaré que la directive « ne limite pas les circonstances dans lesquelles les usagers ont le droit de recevoir des services de santé et des services sociaux en anglais » et que « toute suggestion contraire est fausse ».

Toutefois, la directive suggère qu’une autre langue que le français ne soit utilisée que dans des situations exceptionnelles, lorsque « la santé, la sécurité publique ou les principes de justice naturelle l’exigent », y compris en cas d’urgence.

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La directive demande aux professionnels de la santé de toujours communiquer en français en premier lieu et énumère un certain nombre d’exemples très précis où l’anglais peut être utilisé. Dans l’un d’eux, un garçon de 10 ans a besoin de soins médicaux d’urgence. Dans ce cas, les professionnels de la santé sont autorisés à demander le consentement de son père anglophone en anglais.

La directive stipule également que les membres de la communauté anglophone historique du Québec doivent fournir un certificat prouvant leur admissibilité à fréquenter l’école anglaise de la province s’ils souhaitent recevoir tous les services médicaux exclusivement en anglais. Roberge a suggéré que cela concerne principalement les communications administratives, bien que cela ne soit pas mentionné dans le document.

« Les organismes du réseau de la santé et des services sociaux ne demandent pas de documentation ou de preuve aux usagers pour la prestation de soins dans une langue particulière », écrivent les ministres dans leur lettre.

Selon la directive, les immigrants dans la province ne sont admissibles à recevoir des soins de santé dans une langue autre que le français que pendant les six premiers mois suivant leur arrivée.

André Pratte, ancien sénateur et président du comité politique du Parti libéral du Québec, demande au gouvernement de retirer la directive, qui fait suite au projet de loi 96, la loi controversée de 2022 visant à protéger la langue française au Québec.

« La directive est un exemple clair de l’approche tatillonne et déshumanisante que le libellé du projet de loi 96 nous laissait craindre », a-t-il écrit dans un long message sur la plateforme de médias sociaux X.

Ce rapport de La Presse Canadienne a été publié pour la première fois le 9 août 2024.

— Avec des dossiers de Keith Doucette à Halifax et de Thomas Laberge à Québec

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