samedi, décembre 28, 2024

Le projet de loi libéral sur le streaming en ligne pourrait poser des problèmes de confidentialité, témoigne le commissaire

Le CRTC pourrait avoir besoin des renseignements personnels des créateurs numériques pour évaluer si leur contenu est admissible comme canadien, a déclaré Philippe Dufresne à un comité sénatorial

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Certaines parties de la loi controversée sur la diffusion en ligne du gouvernement libéral visant à forcer les plateformes en ligne à promouvoir le contenu canadien pourraient avoir une incidence sur la vie privée des Canadiens, a déclaré mercredi le commissaire fédéral à la protection de la vie privée aux sénateurs.

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Philippe Dufresne a déclaré lors d’une comparution devant le comité sénatorial des transports et des communications, qui examine le projet de loi C-11, la législation sur la diffusion en ligne, que des problèmes de confidentialité pourraient émerger autour des dispositions de découverte du projet de loi.

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Le CRTC, qui en vertu de C-11 pourra obliger les diffuseurs à rendre le contenu canadien plus visible et visible, pourrait avoir besoin des renseignements personnels des créateurs numériques pour évaluer si leur contenu est admissible comme canadien.

« Bien que le projet de loi précise que ce faisant, le CRTC ne pourrait pas exiger l’utilisation d’un algorithme informatique ou d’un code source spécifique, les conditions de découvrabilité pourraient néanmoins potentiellement nécessiter l’adaptation d’algorithmes existants qui s’appuient sur des renseignements personnels ou l’analyse de renseignements personnels pour déterminer si le contenu généré par les utilisateurs est canadien », a déclaré Dufresne.

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Les impacts sur la vie privée dépendront de divers facteurs, notamment la manière dont le CRTC exerce ses nouveaux pouvoirs et la manière dont les plateformes « répondent aux nouvelles obligations par leur collecte et leur analyse de renseignements personnels ».

Il a déclaré « qu’il sera important que ces demandes de protection de la vie privée soient pleinement évaluées et atténuées avant que le CRTC n’impose ces conditions ».

La loi sur la diffusion en ligne met en place le CRTC pour réglementer les plateformes en ligne comme Netflix, mais a été entravée par des inquiétudes concernant l’octroi au CRTC d’un pouvoir de réglementation sur le contenu des utilisateurs. Les sénateurs du comité des transports étudieront le projet de loi cet automne et ont prédit que des modifications à la législation seraient probables.

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Matt Hatfield, directeur de campagne du groupe de défense OpenMedia, a déclaré que le gouvernement devrait se débarrasser du langage autour de la découvrabilité. « Conserver le libellé demandant aux plateformes de présenter du contenu canadien serait un compromis raisonnable. Ce changement pourrait permettre aux utilisateurs d’explorer facilement le contenu culturel canadien quand nous le voulons, mais sans que nos flux soient écrasés par le contenu que le gouvernement choisit pour nous partout où nous allons en ligne », a-t-il déclaré.

Les créateurs numériques ont déjà averti que les dispositions sur la découvrabilité pourraient se retourner contre eux, car si la réglementation oblige le contenu canadien à être poussé vers les utilisateurs qui ne s’y intéressent pas, et que ces utilisateurs ne le regardent pas ou n’interagissent pas avec, les algorithmes des plateformes numériques pénaliseront les créateurs de ce contenu. Ils préviennent que cela pourrait réduire l’accès aux auditoires mondiaux – la cible de nombreux créateurs – au détriment de la promotion au Canada, qui est un marché minuscule en comparaison.

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Hatfield a déclaré : « Cela témoigne vraiment de la vision appauvrie que ce projet de loi a de ce qu’est le marché du contenu culturel canadien. Cette vision selon laquelle seules les personnes au Canada pourraient s’intéresser à ce que nous faisons. Et nous devons nous battre si fort pour préserver cette petite bulle.

John Lawford, directeur exécutif du Centre pour la défense de l’intérêt public, a suggéré au gouvernement d’abandonner les mandats de découverte « intrusifs » impliquant des algorithmes et l’IA, tels que ceux qui inséreraient CanCon dans les lectures automatiques de contenu. Au lieu de cela, l’objectif de la politique « pourrait être satisfait par une bannière sur YouTube » sur laquelle un consommateur pourrait cliquer pour sélectionner du contenu canadien, a-t-il déclaré.

Les sénateurs ont également entendu mercredi des responsables du commerce des Affaires mondiales, le sénateur Leo Housakos s’enquérir des informations selon lesquelles les États-Unis étaient préoccupés par le projet de loi. La Presse canadienne a rapporté en juillet, citant un rapport du gouvernement américain, que la représentante américaine au Commerce, Katherine Tai, avait « exprimé sa préoccupation concernant… une législation en instance au Parlement canadien qui pourrait avoir une incidence sur les services de diffusion numérique » lors d’une réunion avec la ministre du Commerce international, Mary Ng.

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« Étant donné que le gouvernement vante les contributions requises d’un milliard de dollars de la part de plateformes étrangères, dont la majorité sont bien sûr basées aux États-Unis, comment les témoins perçoivent-ils leur risque de représailles ? » demanda Housakos.

Darren Smith, directeur exécutif des barrières techniques et de la réglementation d’Affaires mondiales Canada, a déclaré que les dispositions du projet de loi C-11 sont conformes à l’Accord Canada-États-Unis-Mexique (ACEUM).

« Le projet de loi a été élaboré de manière à essayer d’éviter toute sorte de différences discriminatoires entre les fournisseurs de services canadiens et étrangers.

Smith a également déclaré qu’il y avait eu « un engagement entre les responsables canadiens et américains sur cette question » et que les États-Unis recherchaient principalement des informations sur le processus législatif et des éclaircissements sur l’intention du projet de loi.

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« Je pense que les responsables américains recherchent naturellement une meilleure compréhension afin de pouvoir fournir la certitude et la prévisibilité à leurs parties prenantes à cet égard. Et c’est la caractérisation générale du dialogue jusqu’à présent.

Il a noté que les États-Unis n’ont jamais mis en place de réponse de représailles à la politique culturelle du Canada, « et nous ne pensons pas que le projet de loi C-11 le fera nécessairement non plus ».

Interrogé sur les informations selon lesquelles Tai avait exprimé son inquiétude, Smith a répondu : « Je pense qu’il est juste de dire que les Américains veulent faire savoir qu’ils prêtent attention à cette initiative législative. »

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