Le prince héritier saoudien a « crié » à un haut responsable américain à propos du meurtre de Jamal Khashoggi, selon un rapport

Prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane – Bandar Algaloud/Reuters

Le prince héritier saoudien Mohammed bin Salman aurait crié au conseiller principal de Joe Biden à propos du meurtre de Jamal Khashoggi et aurait déclaré qu’il ne voulait plus jamais en parler.

Jake Sullivan, le conseiller américain à la sécurité nationale, a évoqué le meurtre du chroniqueur du Washington Post lors d’une rencontre avec le dirigeant de facto du royaume lors d’une réunion en septembre dernier, selon le le journal Wall Street.

Le prince héritier, connu sous le nom de MBS, aurait également déclaré à M. Sullivan qu’il rejetterait la demande américaine d’augmenter la production de pétrole, une demande que les responsables américains ont récemment répétée afin d’aider l’Occident à éliminer progressivement les importations russes de pétrole et de gaz.

Les informations sur l’incident surviennent au milieu de relations de plus en plus tendues entre MBS et M. Biden, qui a déclaré lors de la campagne électorale de 2020 que le royaume « payerait le prix » de la mort du journaliste.

Khashoggi, un journaliste saoudien qui a critiqué la direction du pays, a été tué après être entré dans un consulat saoudien à Istanbul en 2018.

Conseiller à la sécurité nationale Jake Sullivan - Alex Brandon/AP

Conseiller à la sécurité nationale Jake Sullivan – Alex Brandon/AP

Le mois dernier, il est apparu que le prince héritier avait refusé de répondre à un appel du président américain alors que Washington demandait l’aide de l’Arabie saoudite pour réduire les revenus énergétiques de Moscou.

Les États-Unis ont également exhorté le royaume à pomper davantage de pétrole brut pour réduire la hausse des prix du gaz qui nuit à M. Biden chez lui.

Au milieu des tensions croissantes, des responsables saoudiens auraient interrompu une délégation militaire de haut niveau à Washington l’été dernier.

Ils ont également annulé une visite prévue du secrétaire américain à la Défense Lloyd Austin à l’automne dernier et une visite prévue le mois dernier par le plus haut diplomate de M. Biden, Antony Blinken.

Selon le le journal Wall Streetle prince héritier a rencontré M. Sullivan dans son palais en bord de mer en septembre dernier.

MBS, en short, semblait détendu au début de la réunion mais a mis fin au dialogue en criant à M. Sullivan.

Les responsables américains craignent que l'Arabie saoudite ne s'aligne plus étroitement sur Vladimir Poutine - Susan Walsh/AP

Les responsables américains craignent que l’Arabie saoudite ne s’aligne plus étroitement sur Vladimir Poutine – Susan Walsh/AP

Le prince héritier a déclaré à M. Sullivan « qu’il ne voulait plus jamais discuter de la question », a rapporté le journal.

Il a ajouté que les États-Unis pourraient « oublier leur demande d’augmenter la production de pétrole », a-t-il déclaré.

M. Biden, qui a imputé la faible production de pétrole de l’Arabie saoudite à la hausse des prix pour les Américains à la pompe, n’a pas encore rencontré ni parlé directement avec le prince héritier.

Cependant, des informations font état d’un désaccord entre les collaborateurs de la Maison Blanche sur la manière de traiter avec l’Arabie saoudite, au milieu des craintes que le royaume ne s’aligne plus étroitement sur la Chine et la Russie.

Les plus grandes exportations de pétrole du royaume sont désormais destinées à la Chine, ce qui change le calcul de son dirigeant.

Pendant ce temps, les responsables saoudiens auraient été irrités par l’approche de Washington face à ses problèmes de sécurité, en particulier dans son conflit avec les rebelles houthis au Yémen.

Les États-Unis ont retiré leur classification des Houthis soutenus par l’Iran en tant qu’organisation terroriste et ont réduit leur soutien à la campagne militaire saoudienne au Yémen.

Le coordinateur de la Maison Blanche pour le Moyen-Orient, Brett McGurk, serait parmi les défenseurs de l’administration pour l’amélioration des relations avec l’Arabie saoudite.

M. McGurk, qui a effectué plusieurs voyages dans le royaume pour améliorer les relations, pense qu’une relation solide avec l’Arabie saoudite est essentielle pour stabiliser les prix du pétrole et les relations diplomatiques dans la région.

La Maison Blanche aurait cessé de demander aux Saoudiens de pomper plus de pétrole alors que la guerre de la Russie en Ukraine se poursuit.

Boris Johnson a échangé des messages WhatsApp avec MBS - BANDAR AL-JALOUD/AFP

Boris Johnson a échangé des messages WhatsApp avec MBS – BANDAR AL-JALOUD/AFP

Le Telegraph a rapporté le mois dernier que Boris Johnson faisait face à des appels à intervenir sur la question.

On pense que M. Johnson a une relation personnelle plus étroite avec MBS que M. Biden, le couple ayant déjà échangé des messages sur WhatsApp.

Washington et Riyad ont tous deux démenti les informations faisant état d’un incident de cris entre MBS et M. Sullivan.

Adrianne Watson, porte-parole du Conseil de sécurité nationale de la Maison Blanche, a affirmé que M. Sullivan n’avait pas discuté de la production de pétrole avec le prince Mohammed lors de leur réunion de septembre et qu' »il n’y avait pas eu de cris ».

Un responsable saoudien de l’ambassade du royaume à Washington a déclaré au le journal Wall Street que la relation américano-saoudienne reste forte.

Le responsable a déclaré que la rencontre entre M. Sullivan et le prince était cordiale et respectueuse.

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