Le personnel d’Ubisoft à Paris va faire grève sur les conditions de travail

C’est au tour d’Ubisoft de faire face aux grèves des développeurs de jeux mécontents. Solidaires Informatique Jeu Vidéo a appelé que les salariés d’Ubisoft Paris fassent grève le 27 janvier pour réclamer de meilleures conditions de travail. Le syndicat veut une augmentation de salaire « immédiate » de 10% pour tenir compte de l’inflation et de l’amélioration des horaires qui incluent une semaine de travail de quatre jours. Solidaires Informatique souhaite également une plus grande transparence sur les changements d’effectifs, ainsi que des engagements pour éviter les licenciements à peine déguisés et les pratiques de gestion « abusives » qui poussent le personnel à démissionner.

Le plan de grève vient en réponse à l’e-mail interne du PDG d’Ubisoft, Yves Guillemot, suite à l’annonce que la société annulait trois jeux et était par ailleurs aux prises avec des conditions économiques difficiles. Comme Joueur sur PC notes, Guillemot a appelé les travailleurs à être « particulièrement prudents » avec les dépenses et a mis en garde contre les mesures qui incluaient une « restructuration ciblée » et « l’attrition naturelle ». Pour Solidaires Informatique, l’exécutif tente de « rejeter la faute » sur le personnel tout en faisant allusion de manière pas si subtile à des licenciements, des réductions de salaire et des fermetures discrètes de studios.

Ubisoft Paris a refusé de commenter à Engadget. Ce n’est pas la première fois que Solidaires Informatique reproche à Ubisoft son comportement. Le groupe syndical a poursuivi Ubisoft en 2021 pour avoir prétendument favorisé une culture de « harcèlement sexuel institutionnel » où il était plus facile de tolérer un comportement horrible que de le réparer. L’entreprise avait déjà licencié des cadres clés accusés d’inconduite, mais d’autres sont restés en place.

L’appel à l’action rejoint un mouvement syndical croissant dans le monde du jeu vidéo. Microsoft vient de reconnaître le plus grand syndicat de l’industrie du jeu, tandis que de plus en plus de travailleurs d’Activision Blizzard remportent des votes syndicaux. Cela s’ajoute à un abandon progressif des longues heures de temps critique qui ont souvent défini le développement de jeux. Les studios québécois d’Eidos ont commencé des semaines de quatre jours en 2021, et les talents sont parfois partis pour former des studios indépendants où le crunch est interdit. Autrement dit, les employés ne sont plus disposés à accepter le statu quo.

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