lundi, décembre 23, 2024

Le nouveau patron de TF1, Rodolphe Belmer, à l’occasion du lancement d’un service de streaming financé par la publicité, les opportunités de croissance en Europe les plus populaires à lire absolument Inscrivez-vous aux newsletters variées Plus d’informations sur nos marques

Directeur général de Canal+ pendant plus d’une décennie, Rodolphe Belmer a poussé le géant de la télévision payante à créer des contenus scénarisés originaux. Un pari qui s’est avéré payant avec des émissions primées comme « Spiral » et « Les Revenants ». Alors, que prévoit-il chez TF1, la chaîne de télévision française qu’il a reprise l’année dernière ?

Depuis son bureau situé au dernier étage d’un gratte-ciel de 14 étages, avec une vue panoramique incluant la Tour Eiffel et La Défense au loin, Belmer révèle que TF1 espère étendre sa présence dans d’autres pays européens, tout en lançant une plateforme financée par la publicité. service de streaming le 8 janvier.

« Nous souhaitons pénétrer tous les marchés francophones, y compris la Belgique », précise-t-il. « N’oublions pas que le français est la cinquième langue la plus parlée au monde. »

Et Belmer reconnaît que TF1 a essuyé quelques déboires. Son projet de fusion avec M6, la deuxième chaîne de télévision privée du pays, n’a pas réussi à obtenir l’approbation des autorités antitrust en 2022. TF1 s’est également retirée de Salto, un streamer par abonnement qu’elle a créé avec France Télévisions et M6, après que le service n’ait pas réussi à décoller. .

« Le conseil antitrust a dit non, nous l’avons donc barré », explique Belmer. « Nous nous concentrons désormais sur notre service de streaming gratuit car nous pensons qu’il existe une grande opportunité stratégique de créer de la valeur pour TF1. »

Certains ont rêvé de créer un géant européen du streaming à l’échelle de Netflix, mais Belmer, réaliste et obsédé par les chiffres, regarde dans une autre direction. Il prédit que le lancement de TF1+, un service AVOD, début 2024, permettra à l’entreprise d’exploiter le marché en plein essor de la publicité vidéo numérique – et également d’attirer en masse une clientèle qui délaisse la télévision traditionnelle.

Belmer, qui agrémente ses propos d’une quantité vertigineuse de données et peut se montrer très granulaire dans son analyse, note que le marché de la vidéo numérique vaut 2 milliards d’euros, mais que la part de TF1 ne représente que 5 % de ce montant.

« Notre idée est d’augmenter notre part de marché à deux chiffres, afin de réinvestir une partie de ces revenus supplémentaires dans le contenu », explique Belmer.

Le catalogue inaugural de TF1+ comprendra 80 % des contenus de la programmation linéaire du groupe TF1, dont 250 séries et 800 téléfilms. Les 20 % restants seront composés de 200 films, principalement des films américains destinés au public familial, des films d’action et d’aventure, ainsi que des comédies françaises populaires, ainsi que des contenus liés à l’actualité et au sport.

Le service AVOD conservera les contenus de TF1 pendant une durée comprise entre 30 jours et 48 mois après la première diffusion, soit bien plus longue que la période de sept jours accordée à son service de rattrapage, MyTF1.

« Nous avons renégocié tous nos droits dès mon arrivée l’été dernier », explique Belmer, ajoutant que « les séries télévisées sont les reines du streaming ». TF1 vient de commander le reboot de « Plus belle la vie », l’un des feuilletons quotidiens les plus regardés et les plus anciens de France, « pour booster le binge-watching sur TF1+ où toutes les saisons seront disponibles au lancement », précise Belmer.

Outre les séries et les films, TF1+ mettra l’accent sur l’information, qui constitue déjà un élément fort de la ligne éditoriale du groupe réseau. « Cela fait partie de notre mission et nous voulons continuer à informer les gens dans un monde numérique. Nous avons donc développé une liste d’informations dédiée, adaptée à la consommation à la demande », explique Belmer, soulignant que les émissions d’information sont rarement conçues pour les streamers.

Le point fort de l’offre originale de TF1+ sera Top Info, un format d’analyse et de reportage sur les grands titres du moment. Chaque sujet sera traité quotidiennement en cinq minutes environ et sera réalisé par la rédaction interne de TF1.

TF1+ présentera également de nouveaux outils basés sur l’IA, comme Top Chrono, conçus pour permettre aux utilisateurs de regarder des matchs de sport pendant la durée qu’ils souhaitent. Autre outil innovant lancé par TF1+ : un algorithme qui prendra en compte les recommandations gustatives de tous les téléspectateurs.

Des accords de distribution ont déjà été conclus avec Orange, premier groupe télécom français, ainsi qu’avec SFR, Bouygues, Apple, Amazon, Hisense et tous les téléviseurs Google.

TF1+ sera entièrement financée par la publicité, avec une offre initiale de 15 000 heures de programmes. « C’est moins que Netflix qui, je pense, revendique 40 000 heures de programmes en France, mais c’est comparable à ce qu’ont Amazon et Disney, et ce n’est pas mal », estime Belmer. « En plus, nous serons libres ! »

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