lundi, novembre 25, 2024

Le nouveau cabinet de Trump : un assemblage intrigant avec quatre interrogations.

Donald Trump, lors de sa campagne, a attaqué les « globalistes » tout en nommant des figures controversées comme Scott Bessent et Howard Lutnick à des postes clés. Malgré des critiques passées, Trump choisit des alliés politiques atypiques pour renforcer son programme, notamment en nommant Lori Chavez-DeRemer au ministère du Travail pour séduire les syndicats. Des divergences apparaissent aussi dans ses choix de politique étrangère, avec des candidats comme Tulsi Gabbard et Mike Waltz. Les tensions internes et les promesses de campagne restent au cœur de sa stratégie.

Au cours de sa campagne électorale, Donald Trump a souvent dirigé ses attaques contre les « globalistes » et l’« élite ». Son futur vice-président, J. D. Vance, a exprimé lors de la convention républicaine de juillet : « Nous avons tourné le dos à Wall Street. Notre priorité est désormais de servir les travailleurs. » Cependant, Trump a récemment nommé le banquier Howard Lutnick comme ministre du Commerce et le gestionnaire de fonds spéculatifs Scott Bessent en tant que ministre des Finances.

Bessent est connu pour son mariage avec un homme et pour avoir géré des fonds pour le milliardaire George Soros, un contributeur majeur aux démocrates, souvent dépeint par la droite américaine comme le « globaliste » le plus détesté. Malgré cela, Trump valorise Bessent comme un « investisseur brillant » et semble avoir un penchant pour ceux qui changent de camp politique. Vance, quant à lui, a également été un critique de Trump par le passé.

Nommer un ministre du Travail pro-syndicat

Scott Bessent a l’intention de réduire les réglementations, de diminuer les impôts et d’alléger la dette publique. En ce qui concerne les augmentations de droits de douane mises en avant par Trump, il semble hésitant, même s’il admet leur utilité. Pour envoyer un message positif aux syndicats, Trump a nommé la députée Lori Chavez-DeRemer comme ministre du Travail. Cette républicaine, qui a le soutien même de quelques démocrates, est soutenue en coulisses par Sean O’Brien, le leader du syndicat des travailleurs des transports.

Autrefois, les républicains étaient considérés comme le bastion des grandes entreprises. Aujourd’hui, la classe ouvrière représente une part toujours croissante de l’électorat. Trump a su, lors de cette élection, attirer davantage les minorités ethniques issues de la classe ouvrière. Avec la nomination de Chavez-DeRemer, il récompense ce segment de l’électorat.

Par ailleurs, Trump s’efforce de récompenser les acteurs clés de sa coalition victorieuse. Un exemple en est Robert F. Kennedy Jr., qui, après avoir envisagé de défier Joe Biden lors des primaires démocrates, s’est finalement présenté comme candidat indépendant avant de soutenir Trump. Il est pressenti pour occuper le poste de ministre de la Santé, ce qui le rapproche des préoccupations de nombreux partisans de Trump, bien qu’il soit en désaccord sur le droit à l’avortement.

Une équipe diversifiée : traditionalistes et nationalistes

Des divergences idéologiques se dessinent également parmi les choix pour les postes liés à la politique étrangère et à la sécurité. Mike Waltz, le conseiller en sécurité nationale proposé par Trump, a récemment exprimé des doutes sur l’aide à l’Ukraine, alors qu’il plaidait auparavant pour un soutien militaire accru. Bien qu’il semble ouvert à un compromis avec Moscou, il est peu probable qu’il abandonne complètement le soutien à l’Ukraine. La même dynamique s’applique au sénateur Marco Rubio, pressenti pour le poste de ministre des Affaires étrangères.

Ces candidats traditionnels sont en contraste avec Tulsi Gabbard et Pete Hegseth. Gabbard, anciennement candidate présidentielle démocrate, critique désormais les démocrates comme une « élite belliciste » et représente une voix pour les partisans de Trump qui sont fatigués des conflits. Elle est pressentie pour devenir directrice des services de renseignement nationaux. Hegseth, de son côté, est envisagé pour le poste de ministre de la Défense. Bien qu’il n’ait pas eu un grand rôle pendant la campagne, son passé et ses opinions font de lui un choix intéressant pour Trump.

Trump cherche-t-il à créer une façade d’efficacité tout en contentant les différents groupes de sa coalition ? C’est peu probable. Il semble également vouloir tenir ses promesses de campagne, notamment sur le plan intérieur. En nommant des figures clés, il vise à soutenir son programme politique. Trump a clairement indiqué son intention de s’attaquer aux généraux « woke » et de mobiliser l’armée pour des expulsions massives de migrants, un objectif que Hegseth semble prêt à soutenir.

La ministre de la Justice désignée, Pam Bondi, a critiqué les accusations portées contre Trump, notamment celles portant sur des violations liées aux documents de renseignement. Elle a même évoqué des représailles contre les procureurs si les républicains reprenaient la Maison Blanche, affirmant que des enquêtes seraient menées pour les tenir responsables.

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