Le miel pourrait être le prochain matériau utilisé pour créer des puces informatiques ressemblant à des cerveaux. Son caractère pratique éprouvé marque une nouvelle étape vers la création de processeurs efficaces et renouvelables pour les systèmes informatiques neuromorphiques, en utilisant des produits biodégradables.
Les ingénieurs de recherche de l’école d’ingénierie et d’informatique de la WSU, Feng Zhao et Brandon Sueoka, ont d’abord transformé le miel en un solide. Ensuite, ils l’ont coincé entre deux électrodes, en utilisant une conception de structure similaire à celle d’une synapse humaine. Ils sont connus sous le nom de « memristors » et sont capables d’apprendre et de retenir des informations, tout comme les neurones humains.
En imitant le cerveau, ces memristors peuvent fonctionner plus efficacement, traitant et stockant des données à l’aide de techniques informatiques neuromorphiques.
L’informatique neuromorphique n’est pas une nouveauté. IBM et Intel ont tous deux des puces qui utilisent cette structure de type cerveau, qui a le potentiel de remplacer l’architecture von Neumann dans la plupart des systèmes informatiques d’aujourd’hui. Et en concevant ces systèmes avec du miel, nous recherchons une solution beaucoup plus écologique, efficace et durable que les puces non renouvelables d’aujourd’hui, qui sont fabriquées à partir de matériaux toxiques.
« Le miel ne se gâte pas », explique Zhao. « Il a une très faible concentration d’humidité, de sorte que les bactéries ne peuvent pas y survivre. Cela signifie que ces puces informatiques seront très stables et fiables pendant très longtemps. »
Non seulement cette solution à l’informatique neuromorphique a le potentiel de fonctionner plus froide et plus efficacement que les puces traditionnelles, mais les puces informatiques à base de miel peuvent être éliminées en les dissolvant simplement dans l’eau. Cette approche biodégradable aiderait à réduire les 22 millions de tonnes (ou plus) de déchets électroniques qui s’accumulent d’année en année.
Actuellement, chaque memristor a la taille d’un cheveu humain, bien que l’équipe de Zhao envisage de passer de la micro-échelle à la nano-échelle, ce qui rend les memristors 1/1000 de cette taille. L’équipe prévoit également de vérifier le potentiel des sucres et des protéines d’aloe vera pour la même application.
Ainsi, il pourrait s’agir de miel ou d’aloe vera à l’intérieur des futures puces informatiques. Ce n’est pas quelque chose que nous avons vu venir, mais cela ressemble à une solution assez douce pour un avenir technologique plus respectueux de l’environnement… Si cette technologie peut sortir du laboratoire, bien sûr.