mardi, décembre 3, 2024

Le Mali : un avenir prometteur pour l’industrie minière après l’arrestation d’un dirigeant de Resolute Mining

Au Mali, les tensions entre le gouvernement militaire et les entreprises occidentales s’accentuent, illustrées par l’arrestation du PDG de Resolute Mining, Terry Holohan, et de deux autres dirigeants. Cette décision, qui a provoqué une chute de la valeur boursière de l’entreprise, s’inscrit dans un contexte où le gouvernement cherche à augmenter ses revenus miniers, suite à l’adoption d’une nouvelle loi. Les relations avec les entreprises restent tendues, malgré un désir de maintenir des partenariats économiques.

Au Mali, la tension entre le gouvernement militaire dirigé par le président Assimi Goïta et les entreprises occidentales s’intensifie. Récemment, l’entreprise minière australienne Resolute Mining, qui gère la mine d’or de Syama, a été au cœur d’un incident majeur.

Les autorités maliennes ont procédé à l’arrestation de son PDG, Terry Holohan, ainsi que de deux autres dirigeants de l’entreprise, la semaine dernière à Bamako. Cette action a entraîné une chute de plus d’un tiers de la valeur boursière de Resolute Mining, selon les médias.

Contexte des arrestations

Le gouvernement malien n’a pas encore précisé les raisons de ces arrestations. Sur le site de l’entreprise, il est mentionné que les dirigeants ont été appréhendés de manière inattendue après avoir discuté avec les autorités maliennes sur des « exigences » relatives à l’entreprise. Aucun détail supplémentaire n’a été fourni, et il reste flou pourquoi les trois dirigeants demeurent en détention trois jours après leur arrestation.

D’après des sources locales, Terry Holohan aurait été interrogé par une unité spéciale spécialisée dans les infractions économiques et de corruption. Ces thèmes sont souvent utilisés par le gouvernement malien pour justifier des actions contre des partenaires commerciaux.

En septembre, les autorités avaient déjà arrêté quatre employés d’une autre entreprise minière internationale, la société canadienne Barrick Gold, accusée d’avoir des arriérés fiscaux s’élevant à environ 500 millions de dollars, ce que l’entreprise conteste. Malgré cela, Barrick Gold a récemment exprimé son espoir de parvenir à un accord avec le gouvernement malien d’ici la fin de l’année.

Selon l’experte en sécurité Beverly Ochieng, ces arrestations sont liées à la volonté du gouvernement malien de maximiser ses revenus du secteur minier. En août 2023, une nouvelle loi minière a été adoptée, permettant au gouvernement d’augmenter sa part dans les entreprises minières internationales de 20 à 35 pour cent. Actuellement, environ 15 entreprises minières étrangères opèrent au Mali, tandis que de nombreuses mines artisanales parsèment le pays.

Impacts économiques et vérification des licences

L’exploitation de l’or est cruciale pour l’économie malienne, ce métal représentant plus de 80 % des exportations nationales, avec une valeur atteignant 9 milliards de dollars. Le Mali produit entre 60 et 70 tonnes d’or par an, le plaçant parmi les cinq premiers producteurs d’Afrique.

Beverly Ochieng souligne que les négociations entre le gouvernement malien et les entreprises occidentales sont tendues en raison des incertitudes entourant l’application de la nouvelle loi minière. « Elle est censée ne concerner que les licences nouvellement attribuées », explique Ochieng.

Bien que les contrats en cours bénéficient d’une garantie d’existence, le gouvernement a commencé à vérifier les licences valides et à les adapter aux nouvelles régulations, même si aucune nouvelle licence n’est délivrée en raison d’un moratoire. Cela pourrait être à l’origine des désaccords concernant les montants que les entreprises étrangères pourraient devoir à l’État.

Cependant, Ochieng ne pense pas que l’État malien cherche à expulser les entreprises occidentales du marché, même s’il s’est rapproché de la Russie depuis le coup d’État militaire. Les relations avec les anciens partenaires occidentaux sont tendues, notamment avec la France, l’ancienne puissance coloniale. Malgré cela, Ochieng affirme que le Mali souhaite maintenir ses relations économiques avec les entreprises occidentales, tout en s’assurant d’en tirer un meilleur profit, surtout dans un contexte économique déjà affaibli par le coup d’État.

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