La coalition de l’Ampel projette de prolonger jusqu’à fin 2028 le controversé encadrement des loyers, mais cette réglementation ne lutte pas contre la pénurie de logements. Malgré les demandes croissantes en raison de l’afflux urbain et de la hausse des taux d’intérêt, la construction de nouveaux logements reste insuffisante. Les loyers continuent d’augmenter, particulièrement pour les appartements meublés, aggravant la situation financière de nombreux locataires. La solution réside dans la création de nouvelles unités de logement.
La coalition Ampel envisage de prolonger jusqu’à fin 2028 les mesures controversées relatives à l’encadrement des loyers. Bien que le premier projet de loi soit en préparation, cette réglementation ne suffira pas à résoudre la crise du logement. Seule une augmentation de la construction de nouveaux logements peut véritablement répondre à ce problème.
Le logement est un sujet sensible qui concerne tout le monde, qu’il s’agisse de locataires ou de propriétaires. L’accès au logement devrait être abordable pour tous, mais la situation s’est aggravée ces dernières années. De nombreux aspirants propriétaires se plaignent des prix exorbitants qui ont suivi la récente hausse du marché immobilier. Les coûts des terrains et de construction ont considérablement augmenté, aggravés par la montée des taux d’intérêt des prêts. Actuellement, même les personnes dont les revenus sont confortables n’ont plus les moyens de se procurer une maison ou un appartement, selon les analystes du marché immobilier. Et bientôt, la location pourrait devenir tout aussi inaccessible.
Face à la montée des prix, de nombreux acheteurs se voient contraints de rester locataires, ce qui pèse davantage sur un marché déjà tendu. La population continue d’affluer vers les grandes villes, où de plus en plus de personnes vivent seules ou en couples, augmentant le nombre de ménages. De plus, la construction de nouveaux logements, dont la nécessité est urgente, stagne presque complètement. Par conséquent, bien que les prix de vente se soient stabilisés, les loyers continuent d’exploser dans de nombreux endroits. Selon les statistiques de l’Office fédéral de la statistique, les loyers ont augmenté de 8 % entre 2020 et 2024. Par rapport à 2015, de nombreux locataires se retrouvent à payer près de 30 % de plus, et dans les grandes villes, les augmentations sont encore plus marquées.
Un facteur préoccupant est que les salaires réels n’ont pas suivi cette tendance. En tenant compte de l’inflation, les citoyens allemands gagnent le même montant qu’il y a huit ans. En revanche, les loyers, ainsi que les coûts de l’électricité et du gaz, ont grimpé, entraînant une augmentation des dépenses totales de logement d’environ 50 %, et les prix des aliments ont également augmenté d’environ 20 %. En valeur nominale, les revenus n’ont crû que de 21 %, un chiffre bien inférieur à l’augmentation des coûts du logement. Ce décalage a entraîné une augmentation du taux d’endettement des locataires, comme l’indiquent plusieurs instituts de recherche économique.
Une pression financière croissante pour beaucoup de locataires
En moyenne, les ménages en Allemagne dépensent environ 28 % de leur revenu net sur le loyer et les charges, excluant l’électricité et le chauffage. Pour environ trois millions de foyers, cette part dépasse 40 %, plaçant ainsi ces ménages dans une situation financière précaire. Cela représente environ 16 % de tous les ménages locataires. Parmi les ménages d’une personne, un sur quatre dépasse même ce seuil critique, et un tiers des familles monoparentales se trouve dans la même situation. Près de 50 % des personnes à faibles revenus ne peuvent plus faire face à leur loyer, qui engloutit plus de 40 % de leur budget.
Face à ces réalités, limiter les hausses de loyers semble être une solution judicieuse. Le gouvernement fédéral a donc proposé de prolonger l’encadrement des loyers jusqu’à fin 2028. Selon cette réglementation, pour les nouvelles locations, le loyer ne peut dépasser de plus de 10 % le tarif local moyen. De plus, une limitation interdit d’augmenter les loyers existants de plus de 15 % tous les trois ans. Cependant, ces mesures ne répondent pas fondamentalement au problème.
Les logements meublés aggravent encore la situation
Un des principaux défis de l’encadrement des loyers est qu’il ne s’applique pas aux nouveaux bâtiments ni aux appartements meublés. À l’époque où l’encadrement a été introduit, environ 3,5 % des appartements loués dans les grandes villes étaient meublés. Aujourd’hui, ce chiffre a grimpé à près de 20 %, et dans certaines villes comme Munich et Stuttgart, cela représente presque un appartement sur trois. Les propriétaires demandent souvent en moyenne 38 % de plus pour les appartements meublés, qui ne contiennent souvent qu’un mobilier de base.
De plus, les nouveaux bâtiments se vend