Sergey Mikheyev, politologue russe, a alerté sur la possibilité que le Kremlin cible trois capitales européennes de l’OTAN, en réponse à la révision de la politique américaine sous Trump concernant l’Ukraine. Cette situation survient alors que les États-Unis signalent une priorité à leur sécurité nationale, ce qui pourrait inciter les alliés européens à accroître leur soutien militaire. Les tensions continuent d’augmenter depuis l’invasion de l’Ukraine par la Russie et des discussions de paix sont anticipées.
Sergey Mikheyev, un politologue russe, a récemment exprimé ses inquiétudes sur les chaînes de télévision d’État, soulignant que le Kremlin pourrait envisager de cibler trois capitales européennes des pays membres de l’OTAN. Ce scénario est survenu à la suite d’un changement significatif dans la politique américaine vis-à-vis de l’OTAN sous l’ère Trump.
Les enjeux en jeu
Depuis le début de son mandat, Donald Trump a fait part d’une révision majeure de la politique des États-Unis concernant l’Ukraine, un allié important qui bénéficie d’une aide militaire considérable en pleine guerre contre la Russie.
La Maison Blanche a insinué que l’adhésion de l’Ukraine à l’OTAN est peu probable, tout en mettant l’accent sur la priorité de la sécurité nationale américaine et la protection des frontières, par rapport aux engagements envers l’OTAN et la défense de l’Europe.
Face à cette évolution, la Russie semble réévaluer ses stratégies politiques en réponse à la nouvelle posture américaine.
Points essentiels à retenir
La politique étrangère de l’administration Trump marque une rupture avec les engagements précédents des États-Unis et pourrait influencer la position stratégique de l’Ukraine à long terme. Au cours des trois dernières années, environ 50 pays ont alloué plus de 126 milliards de dollars à l’aide militaire pour soutenir Kyiv. Cependant, la redéfinition des priorités américaines pourrait contraindre les alliés européens à augmenter leur soutien.
Depuis l’invasion à grande échelle de l’Ukraine par la Russie en février 2022, qui a engendré de lourdes pertes humaines, des sanctions internationales contre Moscou et une crise humanitaire prolongée, les tensions n’ont cessé de croître. De plus, la Russie avait déjà annexé la Crimée en 2014.
Lors d’une déclaration au siège de l’OTAN à Bruxelles, le secrétaire à la Défense Pete Hegseth a affirmé que ‘retourner aux frontières de l’Ukraine d’avant 2014 est un objectif irréaliste.’
Trump a également exhorté les nations européennes à prendre en charge la majorité du soutien à la défense de l’Ukraine, y compris la mise en place d’une force de maintien de la paix sans troupes américaines.
Mikheyev a commenté sur la télévision d’État russe que le changement d’attitude des États-Unis envers la Russie et l’Ukraine est ‘certainement une bonne nouvelle. C’est radicalement différent de ce que nous avons vu auparavant,’ selon une vidéo traduite par la journaliste Julia Davis.
Il a mentionné que la rhétorique de l’équipe de Trump diffère grandement de celle de Biden, affirmant qu’il n’y a plus d’isolement, y compris du côté américain.
Il a aussi souligné que la position de l’administration Trump concernant les forces américaines et l’article 5 de l’OTAN est désormais différente, laissant entendre que ‘nous pouvons réellement frapper Bruxelles, Londres et Paris… Nous pouvons ignorer l’article 5 et le soutien américain.’
L’article 5 stipule que si un membre de l’OTAN est attaqué, tous les autres membres considéreront cela comme une attaque contre eux et agiront en conséquence.
La Belgique, le Royaume-Uni et la France font partie de l’OTAN.
Réactions des acteurs clés
Le secrétaire à la Défense Pete Hegseth a déclaré : ‘Pour être clair, dans le cadre de toute garantie de sécurité, il n’y aura pas de troupes américaines déployées en Ukraine.’
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a exprimé sur X (anciennement Twitter) : ‘La Fédération de Russie ne cherche pas à mettre fin à la guerre et augmente les tensions mondiales. Le soutien militaire américain est crucial pour l’Ukraine. C’est ainsi que nous pourrons atteindre une paix juste et durable.’
Le porte-parole du Kremlin, Dmitry Peskov, a déclaré : ‘D’une manière ou d’une autre, l’Ukraine participera aux négociations,’ et a ajouté qu’il y aurait un dialogue bilatéral russo-américain impliquant l’Ukraine.
Le sénateur Roger Wicker a commenté : ‘Hegseth sera un excellent secrétaire à la Défense, même s’il n’était pas mon choix. Cependant, il a fait une erreur en atténuant certaines de ses déclarations à Bruxelles.’
À quoi s’attendre dans l’avenir
Trump a déjà eu des discussions avec le président russe Vladimir Poutine et le président ukrainien Volodymyr Zelensky concernant la fin du conflit entre les deux pays. Selon plusieurs médias, le secrétaire d’État américain Marco Rubio devrait engager des pourparlers de paix en Ukraine avec des responsables russes en Arabie Saoudite.
Le président français Emmanuel Macron a convoqué une réunion d’urgence entre les dirigeants européens pour aborder la situation en Ukraine et le rôle des États-Unis, prévue pour lundi, selon The Guardian.