jeudi, novembre 14, 2024

Le groupe qui conseille la Banque du Canada sur les marchés de la dette est furieux de la décision de Freeland de supprimer les obligations ajustées à l’inflation

Les minutes du Forum canadien sur les titres à revenu fixe montrent que les membres expriment leur frustration face à une décision que peu ont vu venir

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Un groupe d’investisseurs en titres à revenu fixe supervisé par la Banque du Canada est furieux de la décision de la ministre des Finances, Chrystia Freeland, d’annuler une série d’obligations protégées contre l’inflation.

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Le procès-verbal de la dernière réunion du Forum canadien sur les titres à revenu fixe déclarent explicitement que les membres « n’étaient pas d’accord avec les raisons du gouvernement » pour mettre fin à l’émission d’obligations à rendement réel (ORR), qui constituent une couverture utile contre l’inflation pour les fonds de pension et autres investisseurs institutionnels car le rendement est lié aux variations de l’indice des prix à la consommation.

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« Tous (les membres) sont tout à fait d’accord sur le fait que les obligations indexées sur l’inflation sont une catégorie d’actif très importante qui joue un rôle crucial en permettant aux investisseurs canadiens de gérer leur exposition à l’inflation et, dans un marché qui fonctionne bien, fournit aux banques centrales et aux participants aux marchés des une mesure importante des anticipations d’inflation », a déclaré le groupe dans le procès-verbal de sa réunion du 29 novembreque la Banque du Canada a publié sur son site Web le 16 décembre.

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« Avec la décision d’éliminer les nouvelles émissions d’ORR, les acteurs du marché ont perdu un moyen d’exprimer leur point de vue sur l’inflation et certains membres ont déclaré que la décision pourrait donner l’impression que le gouvernement n’aurait peut-être pas pleinement confiance dans la maîtrise de l’inflation. »

Le Canada est maintenant le seul pays du G7 à ne pas émettre de nouvelles obligations souveraines indexées sur l’inflation

Minutes

Le procès-verbal indique clairement que les responsables de la Banque du Canada se sont retirés de la discussion sur les ORR parce que la banque centrale gère la stratégie de la dette du gouvernement fédéral. Les membres de Bay Street, en revanche, semblent s’être présentés à la réunion d’humeur à exprimer leurs frustrations face à une décision que peu ont vu venir.

« Pour les investisseurs particuliers et institutionnels, l’annulation supprime une sécurité sans risque qui les aide à gérer les risques d’inflation à court et à long terme », indique le procès-verbal. « Plusieurs membres ont noté que la demande d’ORR a augmenté tout au long de la courbe dans le contexte actuel d’inflation élevée et qu’elle devrait encore augmenter avec le vieillissement de la population canadienne. Ils soulignent également le fait que le Canada est désormais le seul pays du G7 à ne pas émettre de nouvelles obligations souveraines indexées sur l’inflation.

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Le comité est coprésidé par le sous-gouverneur de la Banque du Canada, Toni Gravelle, et Jim Byrd, chef mondial de la négociation des taux chez RBC Capital Markets, la division des services bancaires d’investissement de la Banque Royale du Canada. Au total, la liste des membres comprend 15 personnes, dont des représentants de la Banque Toronto-Dominion, de la Banque de Nouvelle-Écosse, de la Banque Canadienne Impériale de Commerce, de Bank of America et de la division des investissements de la Compagnie des chemins de fer nationaux du Canada.

La dette protégée contre l’inflation est un élément important du système financier moderne, car les institutions financières fondent leurs prêts sur le prix et la disponibilité d’actifs sans risque. Cela n’a pas empêché Freeland d’annuler brusquement le programme d’obligations à rendement réel du gouvernement du Canada avec peu d’explications dans sa mise à jour financière de novembre.

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« Le gouvernement a décidé de cesser l’émission d’obligations à rendement réel avec effet immédiat », a déclaré le ministère des Finances dans une mise à jour de son stratégie de gestion de la dette. « Cette décision reflète la faible demande pour ce produit et permettra au gouvernement de promouvoir la liquidité en consolidant le financement au sein de nos principaux secteurs de financement. »

La faible demande était probablement liée à la longue période d’inflation modérée qui a suivi la Grande Récession. Les banques centrales ont maintenu les taux d’intérêt de référence proches de zéro pendant une bonne partie de la décennie, craignant qu’une faible croissance économique ne se transforme en désinflation prolongée. Les investisseurs n’avaient guère besoin de payer un supplément pour se protéger contre l’inflation alors qu’il n’y en avait pas.

Mais le contexte a maintenant changé. L’inflation globale au Canada a grimpé à 8,1 % en juin et continue de se situer autour de 7 %, les niveaux les plus élevés depuis le début des années 1980.

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« Les membres n’étaient pas d’accord sur le fait que la liquidité des ORR était un problème suffisamment important pour annuler le programme », indique le procès-verbal. «La plupart ont noté que même si c’est un peu pire que la liquidité des obligations nominales (du gouvernement du Canada), ils sont toujours en mesure d’effectuer des transactions dans les quantités dont ils ont besoin. Certains membres ont estimé que la liquidité des RRB est généralement meilleure par rapport aux obligations indexées sur l’inflation dans plusieurs autres juridictions, par exemple au Royaume-Uni. »

Le procès-verbal de la discussion relative aux ORR occupe une page entière, tandis que la plupart des autres préoccupations ne nécessitent qu’un paragraphe.

«De nombreux membres» du comité ont exprimé leur «préoccupation majeure» face au manque de consultation et de transparence sur les raisons pour lesquelles la décision a été prise. Un membre a déclaré que le ministère des Finances venait de terminer une consultation sur la stratégie de la dette et qu’aucune question sur la fin du programme RRB n’avait été posée. Les membres ont décrit la caractérisation des ORR dans la mise à jour financière comme « trop négative » et un reflet inexact des vues de Bay Street.

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Le comité a « convenu à l’unanimité » que Freeland devrait reconsidérer, car la suppression soudaine des ORR à la suite de la décision « inattendue » du gouvernement de cesser d’émettre des obligations ultra longues plus tôt cette année pourrait saper la confiance dans le marché de la dette canadienne.

Certains membres estimaient que la gestion par Freeland de la stratégie d’endettement du gouvernement «pourrait entraîner une baisse de la demande ou de la participation à l’ensemble du marché obligataire (du gouvernement du Canada) à l’avenir, et entraîner en fin de compte des coûts d’emprunt plus élevés pour le gouvernement que toute économie potentielle qu’il pourrait obtenir. avec la cessation de l’émission d’ORR.

• Courriel : [email protected] | Twitter: carmichaelkevin

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