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OTTAWA — Des données de modélisation fédérales récemment publiées suggèrent que la tarification du carbone pour les consommateurs et les grandes industries réduira ensemble les émissions de gaz à effet de serre de plus de 12 pour cent par an d’ici 2030 et réduira de 0,9 pour cent le PIB national.
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Le gouvernement s’est montré réticent à partager ces données parce que les chiffres ne tiennent pas compte des comparaisons, notamment du coût du changement climatique ou du potentiel de croissance économique des investissements climatiques.
Les chiffres sont publiés aujourd’hui au moment même où la Chambre des communes s’apprête à débattre d’une motion conservatrice demandant la divulgation de l’information.
L’existence de ces données a été révélée la semaine dernière lorsque le directeur parlementaire du budget, Yves Giroux, a déclaré qu’Environnement Canada les avait fournies afin de pouvoir mettre à jour sa propre analyse.
Giroux a récemment été contraint d’admettre que ses analyses de 2022 et 2023 étaient erronées car elles prétendaient examiner uniquement l’impact de la tarification du carbone pour les consommateurs alors qu’elles incluaient également les coûts du prix industriel.
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Les conservateurs ont accusé les libéraux de cacher une analyse qui prouverait que le prix du carbone est économiquement préjudiciable, mais les libéraux affirment qu’il s’agit de données brutes et non d’analyses.
Les chiffres se présentent sous la forme de feuilles de calcul qui modélisent le PIB et les émissions sur la base de données économiques et climatiques brutes.
Ils montrent que la tarification du carbone – à la fois la taxe à la consommation et le système industriel – a contribué à réduire les émissions de 25 millions de tonnes l’année dernière.
Ce chiffre devrait augmenter chaque année jusqu’en 2030, lorsque le prix du carbone devrait atteindre 170 dollars la tonne et que les réductions d’émissions qui y sont attribuées atteindront 78 millions de tonnes.
Les émissions totales seraient inférieures de 12 pour cent à ce qu’elles seraient sans la tarification du carbone et représenteraient un tiers des réductions totales que le Canada doit effectuer pour atteindre son objectif de 2030.
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Les données montrent également que le PIB du pays devrait être inférieur d’environ 25 milliards de dollars en 2030 en raison de la tarification du carbone à ce qu’il serait autrement, soit 0,9 % de moins que ce qu’il devrait être sans la tarification du carbone.
Mais ces chiffres ne tiennent pas compte de certains facteurs qui pourraient également avoir un effet sur l’économie, notamment les avantages potentiels découlant des réductions de carbone dépensées par les Canadiens ou des investissements que font les entreprises pour réduire leurs émissions et éviter de payer autant de prix sur le carbone.
Les remises carbone accordées aux familles représentent 90 pour cent des revenus générés, un détail qui n’est pas reflété dans les feuilles de calcul.
Cette année, les rabais devraient totaliser 11 milliards de dollars, versés sous forme de paiements trimestriels aux familles des huit provinces qui utilisent le système fédéral.
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L’analyse de Giroux conclut que les rabais dépassent le coût du prix du carbone pour environ huit familles sur dix. Il a constaté que l’approche est progressiste dans la mesure où plus le revenu d’une famille est faible, plus l’avantage est important.
En effet, les remises sont réparties de manière égale et ne sont pas basées sur les coûts du prix du carbone d’une famille individuelle. Les familles à faible revenu ont tendance à dépenser globalement moins et ont donc des factures carbone moins élevées.
Les familles les plus riches, qui sont plus susceptibles de conduire des véhicules plus gros ou plus nombreux, de prendre plus de vacances, de vivre dans des maisons plus grandes et d’acheter plus de biens, auront en conséquence une facture carbone plus élevée.
Giroux et les libéraux se disputent ses analyses sur l’impact de la tarification du carbone sur les revenus des familles.
Ses rapports indiquent que même si les remises sur le carbone accordées à la plupart des familles au Canada dépassent le coût direct de la tarification du carbone, ces avantages disparaissent lorsque les impacts économiques sur les emplois et les salaires sont pris en compte.
Les libéraux ont déclaré que les analyses de 2022 et 2023 étaient trompeuses parce que Giroux n’a pas comparé ses conclusions à ce qui arriverait aux revenus familiaux en raison du changement climatique.
Un rapport de 2022 de l’Institut canadien du climat révèle que d’ici l’année prochaine, le coût du changement climatique pourrait ralentir la croissance économique du Canada jusqu’à 25 milliards de dollars par an.
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