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OTTAWA — Le gouvernement libéral fédéral ne semble pas pressé de terminer un examen parlementaire légalement requis de la loi canadienne sur l’aide médicale à mourir, qui est déjà en retard de 18 mois.
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Les retards répétés ont conduit certains critiques à conclure que le gouvernement préférerait attendre que les décisions de justice lui forcent la main, plutôt que de se plonger dans les questions potentiellement politiquement explosives que l’examen parlementaire était censé explorer.
Ces questions comprennent si les mineurs matures ou les Canadiens souffrant uniquement de maladies mentales devraient être admissibles à l’aide médicale à mourir et si les personnes atteintes de démence et d’autres conditions érodant la compétence devraient pouvoir faire des demandes préalables pour la procédure alors qu’elles ont encore la capacité mentale de consentir.
L’examen par une commission parlementaire mixte de députés et de sénateurs devait commencer en juin 2020, mais la commission n’a été formée qu’au printemps dernier.
Il n’a tenu que trois réunions – dont deux réunions purement organisationnelles – avant la pause du Parlement pour l’été et le comité a ensuite été dissous en août en raison du déclenchement des élections fédérales.
Alors que tous les autres comités de la Chambre des communes ont été rapidement reconstitués après les élections et ont repris leurs activités, le comité mixte sur l’aide à mourir n’a toujours pas été rétabli, même s’il est théoriquement censé rendre son rapport en mai.
Un porte-parole du leader du gouvernement à la Chambre, Mark Holland, a déclaré que le gouvernement attend avec impatience que le comité « soit reconstitué lors de la prochaine session de la Chambre » qui reprendra le 31 janvier, « afin qu’il puisse agir rapidement pour faire son travail dans les mois à venir ».
Mais même si le comité est formé immédiatement, la sénatrice Pamela Wallin, qui devait représenter le Groupe des sénateurs canadiens au sein du comité, prédit qu’il n’y a aucun moyen qu’il parvienne à bout de son travail complexe et chargé d’émotion en seulement quatre mois.
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« Vous devez vraiment vouloir que cela se produise pour que cela se produise », a-t-elle déclaré dans une interview, ajoutant qu’elle n’avait aucune idée que le gouvernement souhaitait agir rapidement.
Wallin a déclaré que les cinq sénateurs nommés au comité en mai dernier sont tous prêts à commencer mais n’ont reçu aucune explication pour le retard dans la nomination des députés. Les 10 députés qui ont été nommés au comité au printemps dernier ont tous été réélus le 20 septembre et pourraient vraisemblablement être reconduits sans difficulté.
« C’est tout simplement frustrant pour nous tous », a-t-elle déclaré, attribuant le retard à la « réticence générale » du gouvernement à devancer les tribunaux sur la question de l’accès à l’aide médicale à mourir.
« Je pense que ce sera à long terme, comme cela a toujours été le cas sur cette question: les tribunaux mèneront », a déclaré Wallin, qui s’est fait le champion de la question des demandes anticipées.
L’approche du gouvernement impose un lourd fardeau financier et physique aux personnes déjà gravement malades qui sont obligées de s’engager dans de longues batailles juridiques pour avoir accès à l’aide médicale à mourir, a-t-elle déclaré. Pour les personnes atteintes de démence, qui n’ont pas des années à consacrer aux contestations judiciaires, « cela les prive de ce choix très, très fondamental » de mourir dans la dignité.
En plus des questions entourant les mineurs matures, la maladie mentale et les demandes anticipées, le comité est également censé étudier une foule de questions connexes, telles que l’état des soins palliatifs au Canada et la protection des Canadiens handicapés.
Lorsque l’aide à mourir a été légalisée au Canada en 2016, la législation comprenait un engagement à un examen parlementaire quinquennal de la nouvelle loi, qui limitait la procédure aux personnes dont la mort naturelle était «raisonnablement prévisible».
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Les libéraux ont été critiqués l’an dernier pour avoir apporté des modifications à la loi – en réponse à une décision d’un tribunal du Québec, qui a annulé l’exigence de décès prévisible – sans même avoir lancé l’examen promis. Mais il n’y a aucune conséquence juridique apparente à ignorer ces engagements ou délais statutaires.
Dans le cadre du projet de loi C-7 adopté en mars dernier, le gouvernement a promis de mettre enfin sur pied le comité parlementaire dans les 30 jours (un délai qu’il a raté d’environ une semaine) et de lui faire rapport dans l’année suivant sa première réunion, qui a été tenu en mai. Il n’a pas tenu compte d’une perturbation des travaux du comité par une élection.
Bien que le comité soit censé étudier la question de l’élargissement de l’accès à l’aide médicale à mourir aux personnes souffrant uniquement de maladies mentales, le gouvernement a déjà accepté dans C-7 de lever l’interdiction actuelle à ce sujet en 2023 et a mis sur pied un comité distinct d’experts donner des conseils sur les règles qui devraient s’appliquer dans ces cas.
Ces experts ont procédé dans les délais prévus et devraient publier leur rapport d’ici le 17 mars, selon le bureau du ministre de la Justice David Lametti.