Le Fonds de la mer Rouge, lancé en 2019, soutient le financement de films arabes et africains, ayant déjà contribué à plus de 230 productions. Avec des succès notables comme « Quatre Filles », il a permis à plusieurs œuvres de briller dans des festivals prestigieux. Emad Eskander, son responsable, met en avant l’approche collaborative du comité de sélection. Ce fonds encourage également une narration culturelle riche, renforçant l’industrie cinématographique régionale et suscitant l’émergence de nouvelles histoires.
Le Fonds de la mer Rouge : Un soutien essentiel pour le cinéma arabe
Établi en 2019, le Fonds de la mer Rouge représente une initiative de financement de la Fondation du film de la mer Rouge d’Arabie Saoudite, dédiée à l’encouragement des cinéastes émergents et des talents confirmés issus du monde arabe et d’Afrique. En l’espace de cinq ans, ce fonds a contribué à la réalisation de plus de 230 films provenant de plus de 40 pays, incluant des œuvres notables comme « Quatre Filles » de Kaouther Ben Hania, qui a été nominé aux Oscars, et le film à succès saoudien « Mandoob ». De plus, de nombreux films soutenus par le fonds ont fait leurs débuts dans des festivals prestigieux tels que Cannes, Berlin, Venise et Toronto.
Un impact significatif sur le paysage cinématographique
Emad Eskander, le responsable du Fonds de la mer Rouge, exprime sa surprise face aux réalisations rapides du fonds. « Nous avons enregistré tant de succès en si peu de temps », confie-t-il. En prenant ses fonctions en 2021, il avait fixé des objectifs modestes, espérant une présence aux Oscars d’ici 2027. Cependant, cette année, sept films soutenus ont été présélectionnés pour le meilleur film international, avec « Quatre Filles » culminant avec une nomination.
Eskander souligne également l’importance d’avoir des collègues cinéastes au sein du comité de sélection, ce qui favorise une approche collaborative et émotionnelle dans l’évaluation des projets. « Nous analysons chaque projet en détail », déclare-t-il. Le comité attribue des subventions variant de 25 000 $ pour des projets en développement jusqu’à 500 000 $ pour des productions en cours, en mettant l’accent sur des films de genre et des histoires ayant un large attrait.
Asmae El Moudir, récipiendaire du prix de la meilleure réalisatrice à Cannes en 2023 pour « La Mère de tous les mensonges », soutenu par le fonds, évoque le sentiment d’appartenance et d’autonomisation qu’offre un fonds régional. « Il permet une compréhension plus profonde du contexte culturel, essentielle pour des films comme le mien », explique-t-elle.
Avant l’émergence du Fonds de la mer Rouge, de nombreux cinéastes de la région se tournaient vers des organisations établies pour obtenir du soutien. El Moudir souligne que la création d’un fonds régional a permis une approche plus ciblée, enrichissant ainsi le paysage narratif des films produits.
D’autres acteurs de l’industrie, comme Ahmed Shawky de CineGouna en Égypte, reconnaissent également l’impact positif du Fonds de la mer Rouge sur le nombre croissant de projets reçus. « La présence du Fonds a été un ajout précieux aux coproductions dans la région », affirme-t-il, mettant en avant l’aide apportée à de nombreux films arabes au cours des trois dernières années.
Après avoir atteint les Oscars en un temps record, Emad Eskander aspire à voir émerger des romances saoudiennes. « Je veux que le monde découvre que nous aussi, nous tombons amoureux », déclare-t-il, évoquant également l’idée de cycles de financement thématiques dans un avenir proche. « Nous sommes humains et nos films doivent explorer tous les aspects de la vie. »