Le film de la réalisatrice française Catherine Corsini a été retiré de la compétition cannoise après des plaintes

Le film de la réalisatrice française Catherine Corsini a été retiré de la compétition cannoise après des plaintes

La réalisatrice française Catherine Corsini devait être la septième réalisatrice en compétition à la 72e édition de Cannes avec son film « Le Retour ». Mais son créneau de compétition est suspendu pour le moment après l’annonce de plusieurs incidents présumés inappropriés pendant le tournage.

La veille de la conférence de presse du 13 avril, le chef cannois Thierry Fremaux a confirmé à la réalisatrice qu’elle aurait un créneau en compétition, mais peu de temps avant le début de l’annonce, le conseil d’administration du festival a décidé de suspendre l’inclusion du titre dans le cadre de la gamme.

Le retard est survenu après que le conseil d’administration a découvert que Corsini aurait été accusé de harcèlement par des membres d’équipage, tandis que d’autres membres de l’équipage auraient été accusés d’actes inappropriés contre deux actrices, selon des informations françaises. Frémaux a dit Variété le « conseil d’administration a souhaité recueillir plus d’informations sur la situation autour du film avant de prendre une décision sur l’inclusion ou non du film dans sa sélection officielle ».

Contacté par Variété, la productrice du film, Elisabeth Perez, a qualifié les accusations de « rumeurs malveillantes » et a déclaré que ces allégations ne devraient pas « conduire à la vie ou à la mort d’un film ». Ils ne devraient pas non plus « lui retirer le droit d’être sélectionné pour Cannes », a-t-elle affirmé.

L’un des incidents impliquait une organisation appelée CCHSCT, dont la tâche est de prévenir la violence, le harcèlement et le sexisme sur les tournages. L’organisme a audité la production de « Le Retour » à la suite de plaintes et a alerté le procureur général, selon la publication d’information Le Parisien.

Un autre problème est survenu, selon le Centre national de la cinématographie (CNC), après qu’une scène à caractère sexuel impliquant la protagoniste du film, âgée de 15 ans, a été ajoutée au scénario et aurait été filmée sans le consentement de la Commission des enfants du Spectacle, une organisation soutenue par le gouvernement. En réaction à cet incident précis, le CNC a déclaré avoir « décidé, compte tenu du non-respect des obligations sociales de la production, de retirer ses subventions » au film.

Le CNC a déclaré vouloir « éviter de retirer la totalité du montant des subventions pour ne pas pénaliser l’ensemble du film » et « toutes les personnes et membres de l’équipe qui ont travaillé sur le film, les privant d’être rémunérés », en raison d’un  » manquement commis par le producteur ». Le montant total des subventions est d’environ 580 000 €, selon Le Parisien.

L’organisation a déclaré qu’elle envisageait de réduire une partie de ces subventions pour couvrir les salaires des acteurs et des membres de l’équipe qui ont travaillé sur le film.

« Le Retour » suit Kheìdidja, une femme qui s’occupe des enfants d’une famille aisée pendant un été en Corse. Le travail permet à Kheìdidja de retourner sur l’île avec ses propres filles après l’avoir fuie 15 ans auparavant dans des circonstances tragiques.

Le film marque la suite de Corsini à « The Divide » qui a concouru à Cannes en 2021 et a remporté un prix Cesar pour l’acteur de soutien Aïssatou Diallo Sagna.

La décision du CNC de retirer au moins une partie de ses subventions de la production de « Le Retour » souligne l’engagement de l’organisation à faire respecter la réglementation pour prévenir le harcèlement, les violences sexuelles et le sexisme pendant les tournages. Le CNC a également rendu obligatoire pour les producteurs français de suivre une formation de sensibilisation au harcèlement sexuel et aux violences basées sur le genre afin d’être éligibles aux subventions. Mais de nombreux professionnels du secteur pointent du doigt le fait que le président du CNC, Dominique Boutonnat, est resté en poste pour un second mandat malgré sa mise en examen pour agression sexuelle et est désormais jugé.

Cannes a battu son propre record cette année avec un record de six films de réalisatrices en compétition. Le festival, qui a été le premier événement cinématographique international à signer un engagement en matière de parité hommes-femmes en 2018, a été critiqué ces dernières années pour ne pas avoir tenu cette promesse. Frémaux a dit Variété suivant le presseur que plus de femmes barreurs seront ajoutées à la sélection officielle et a ajouté que « amener plus de femmes en compétition fait partie de notre effort mondial pour atteindre plus de diversité et de parité ».

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