Le drame de science-fiction intelligent sur HBO Max qui vous accompagnera pendant des jours

Jared Leto dans le rôle de M. Personne.

Photos de Magnolia/YouTube

Quand il s’agit de drame de science-fiction qui suscite la réflexion, vous ne ferez pas mieux que Mr. Nobody. Du moins, c’est ce que pensaient les critiques lors de sa première en 2009 – atteignant les meilleures listes de films de l’année. Pourtant, personne ne l’a vu jusqu’à sa sortie deux ans plus tard aux États-Unis, portant quelques victoires à la Mostra de Venise sous le bras.

Il a Jared Leto jouant différentes versions d’un homme nommé M. Nobody. De 34 à 118 ans, nous voyons la chronologie complète d’un homme à différentes étapes de sa vie – et d’un acteur sous différents niveaux de prothèses.

Les deux sont impressionnants.

M. Personne n’est assis dans le coffre de HBO Max en ce moment. Un joyau culte de plus d’une décennie, qui attend que vous manquiez d’autres choses à regarder.

Jared Leto incarne le titulaire M. Nemo Nobody, un homme de 118 ans vivant dans un avenir où la « quasi-immortalité » est la norme. Le dernier homme mortel, M. Nobody fascine le public de partout, qui attend patiemment qu’il meure et dise quelque chose de significatif dans un spot télévisé.

Nous nous installons dans l’histoire de la vie de M. Nobody, mais l’histoire de la vie de M. Nobody n’a aucun sens.

Du début des temps à la toute fin des temps – d’un vide blanc tourbillonnant d’anges à un vaisseau spatial se dirigeant vers la planète rouge – nous voyons toute la durée de l’existence de M. Nobody.

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Jared Leto dans le rôle de M. Nobody, 118 ans.

Photos de Magnolia/YouTube

Pourtant, à bon escient, le film reste proche des relations humaines qui unissent sa vie.

Nous revenons à Jared Leto ne portant pas de prothèses alors que nous couvrons des périodes charnières dans la vie de M. Nobody. Ils sont tous liés à ses relations ratées qui remontent aux années 80, avec Elise (Sarah Polley), Anna (Diane Kruger) et Jeanne (Linh Dan Pham).

Ces périodes, colorées de motifs bleus, rouges et jaunes, représentent différentes mentalités : Dépression et désespoir (bleu), passion et amour (rouge) et richesse matérielle (jaune).

M. Nobody est en quête de la meilleure façon de vivre sa vie. Sa tête est remplie de tous les résultats possibles de chaque décision qu’il prend. Épouse-t-il Elise, Anna ou Jeanne ?

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L’avenir.

Photos de Magnolia/YouTube

Nous voyons ces résultats dans un album de cadres somptueux évoquant des versions colorées de contes de fées de The Matrix, Inception et 2001: A Space Odyssey.

Nous tournons de page en page via les transitions créatives de pointe du superviseur des effets visuels Louis Morin. Les portes d’une rive austère s’ouvrent sur une plage blanche envahie par des hélicoptères – des hélicoptères hissant littéralement les dalles de l’océan en place comme un puzzle. C’est Louis Morin qui a travaillé sur Eternal Sunshine of the Spotless Mind, pour vraiment marquer le paysage onirique qui s’offre à vous.

En plus d’une partition minimaliste primée, vous avez Buddy Holly, Hans Zimmer, Otis Redding, Eurythmics et quatre versions différentes de M. Sandman pour vous aider à vous transporter dans ce conte de fées de science-fiction.

S’il y a un défaut, c’est que l’histoire qui tient le tout est tamponnée avec un bâton de colle à moitié séché. M. Personne ne va vraiment nulle part. C’est peut-être le but : il explore ses options, recule, se jette dans le futur.

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Le jeune Nemo choisit entre sa mère et son père.

Photos de Magnolia/YouTube

Et pourtant, M. Nobody vous garde assis pendant le générique de fin. En son cœur se trouve une décision impossible : M. Nobody, en tant que jeune garçon, doit choisir de vivre avec son père ou sa mère, après leur divorce. Brutal.

Voici le twist : ajoutez un troisième choix à cela. Et si vous n’aviez pas du tout à choisir ?

Le choix et les choix significatifs sont ce qui préoccupe le célèbre réalisateur-scénariste belge Jaco Van Dormael. Il l’explique à travers le concert de M. Nobody en tant que présentateur de télévision scientifique : nous couvrons la théorie du chaos, l’effet papillon, la superstition des pigeons et le continuum espace-temps. Nous couvrons le Big Crunch et l’entropie, un terme qui sera familier à tous ceux qui ont recherché la signification de Principe. (Quelqu’un devrait coller la section d’entropie de Mr. Nobody dans une amorce de principe.)

À ce stade, vous saurez probablement si ce film est fait pour vous.

Il faut du temps pour former son message final, un message sur la prise de grandes décisions. Si vous craignez de sauter dans des trains en mouvement dans des directions différentes, vous serez peut-être rassuré par l’idée que tous les résultats sont précieux à leur manière. Selon M. Nobody, une décision n’éclipse pas nécessairement l’autre.

Ce qui fait mal, c’est de ne pas prendre de décision. Ce n’est pas le fait de prendre des décisions qui fait de vous un…

Monsieur Personne.

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