Trudeau devrait être le meneur de file pour attirer les investissements dans le secteur du logement, et non l’ennemi
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La construction de logements au Canada n’a pas suivi le rythme de la croissance démographique depuis le début des années 1970. Mais malgré les preuves et la prise de conscience que l’offre insuffisante de logements a le plus contribué à aggraver l’abordabilité du logement, le premier ministre Justin Trudeau accuse désormais les investisseurs et les entreprises d’avoir contribué à la crise.
Trudeau estime que le logement a été marchandisé par des investisseurs et des entreprises qui utilisent « les maisons comme un véhicule d’investissement – plutôt que par les familles qui les utilisent comme un lieu où vivre, développer leur vie et constituer une valeur nette pour leur avenir ».
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Les commentaires du premier ministre, qui reflètent sa compréhension de la crise du logement, ou de son absence, devraient alarmer les Canadiens, en particulier ceux qui sont confrontés à de graves problèmes d’abordabilité. La Société canadienne d’hypothèques et de logement (SCHL), l’agence de logement du gouvernement fédéral, estime que 5,8 millions de logements doivent être construits d’ici 2030 pour rétablir l’abordabilité du logement. La SCHL estime en outre, de manière plutôt prudente, que cette construction nécessitera plus de 1 000 milliards de dollars.
Si l’argent ne vient pas des investisseurs, d’où proviendront plus de 1 000 milliards de dollars au cours des huit prochaines années ?
Trudeau était à Brampton, en Ontario, pour annoncer un financement de 114 millions de dollars pour des initiatives de logement provenant du Fonds d’accélération du logement de son gouvernement, doté de 4 milliards de dollars, lorsqu’il a fait ses commentaires cette semaine. Aujourd’hui, 4 milliards de dollars peuvent sembler beaucoup, mais le coût pour construire suffisamment de logements pour rétablir l’abordabilité s’élève à plus de 1 000 milliards de dollars, laissant quelqu’un, quelque part, trouver les 996 milliards de dollars restants.
Si le premier ministre croit réellement que les investisseurs immobiliers font partie du problème, les problèmes du logement au Canada risquent de s’aggraver et les objectifs visant à rétablir l’abordabilité resteront certainement hors de portée. Diffamer les investisseurs est la raison pour laquelle les investissements dans le logement dans ce pays font défaut depuis des décennies. Ses commentaires n’aident pas à un moment où le pays cherche désespérément à investir dans le logement à une échelle sans précédent.
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Trudeau aurait pu être justifié dans sa critique des investisseurs s’il avait identifié des sources de financement alternatives. Mais il ne l’a pas fait.
Soyons réalistes, le logement est une marchandise. Les maisons sont achetées, louées et vendues. Chaque transaction immobilière implique un échange d’argent. Suggérer autre chose ne rend pas service aux besoins non satisfaits du pays en matière de logement.
Les logements dans les grandes villes ont toujours été financés par des investisseurs. Même Paris ne fait pas exception. En 2018, nous avons expliqué comment la forme bâtie tant admirée de Paris était le résultat d’investissements, vous l’aurez deviné, d’investisseurs et de spéculateurs.
Dans Vendre Paris, Alexia Yates, professeur à l’Université de Manchester, a relaté « les personnes, les pratiques et les politiques qui ont déclenché le plus grand boom de la construction du XIXe siècle, transformant la construction urbaine en grande entreprise dans la capitale française ». Elle a décrit « la façon dont le logement et la propriété sont devenus des marchandises au cours d’une période cruciale de l’urbanisation (française) ».
Comment se fait-il que la littérature sur l’urbanisme en Amérique du Nord soit saturée d’éloges sur les villes françaises – leur forte densité, leurs systèmes de transport adaptés aux vélos, aux piétons et aux transports en commun, et leurs boulevards haussmannisés – mais ignore complètement les contributions habilitantes des investisseurs et des spéculateurs ?
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Presque tous les locataires au Canada vivent dans un logement appartenant à un investisseur. De la Colombie-Britannique à Terre-Neuve, cinq millions de ménages sont hébergés dans des logements fournis par des investisseurs, dont beaucoup sont des sociétés qui possèdent des logements locatifs spécialement construits. Pourtant, Trudeau croit que les investisseurs et les entreprises font partie du problème.
Depuis 2015, lorsque les libéraux ont pris le pouvoir à Ottawa, les investissements dans le logement sont restés pour l’essentiel stables, à l’exception d’un cycle d’expansion et de récession inattendu lié à la COVID-19. Depuis mars 2021, la valeur des permis d’habitation unifamiliale est en baisse. Dans le même temps, les prix des logements et les loyers ont augmenté au-delà de la portée des ménages à faible revenu.
Considérez que le prix moyen des maisons au Canada, selon l’Association canadienne de l’immeuble, a bondi à 703 574 $ en 2022, contre 441 766 $ en 2015, soit une augmentation de 60 pour cent.
Le gouvernement fédéral a été actif dans le domaine du logement avec une Stratégie nationale sur le logement de 75 milliards de dollars sur 10 ans, dévoilée en 2018. Mais les investissements du gouvernement fédéral n’ont pas été en mesure de faire progresser l’abordabilité, ce qui suggère que le gouvernement fédéral ne peut pas faire le travail seul. .
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Le Canada a besoin d’investissements massifs et de tonnes d’investisseurs pour progresser en matière d’abordabilité du logement. Cela n’aide pas si la plus haute instance du pays accuse les investisseurs de contribuer à la dégradation de l’accessibilité financière.
Le Cabinet du Premier ministre doit changer de cap et adopter un discours différent qui reconnaît l’incapacité du gouvernement fédéral et des autres gouvernements à fournir des fonds suffisants pour répondre aux besoins en logements du Canada. Le Cabinet du premier ministre devrait être le principal meneur pour attirer les investissements dans le secteur du logement, et non l’ennemi.
Murtaza Haider est professeur de gestion immobilière et directeur de l’Urban Analytics Institute de la Toronto Metropolitan University. Stephen Moranis est un vétéran du secteur immobilier. Ils peuvent être contactés sur le site Web du Haider-Moranis Bulletin, www.hmbulletin.com.
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