Le déménagement d’un couple en Ontario met des millions en jeu dans une affaire de divorce à enjeux élevés

Parfois, un accord formel ne suffit pas pour satisfaire les tribunaux de droit de la famille

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Les familles riches ne sont pas étrangères aux contrats de mariage. Mais parfois, un accord formel ne suffit pas pour satisfaire les tribunaux de droit de la famille. C’était l’une des leçons d’une récente bataille de divorce à enjeux élevés qui a mis en évidence les différents régimes de droit de la famille en Ontario et au Québec.

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À la suite d’un mariage de 29 ans qui a commencé au Québec et s’est terminé en Ontario, une épouse a demandé une ordonnance du tribunal pour annuler les contrats de mariage qu’elle et son mari avaient conclus alors qu’ils résidaient au Québec.

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Si l’épouse réussissait, elle aurait droit à environ 8 millions de dollars du mari en raison du partage des biens. Sans surprise, le mari a résisté à la demande de la femme.

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Lorsque les parties se sont rencontrées en 1985, elles poursuivaient toutes deux un MBA à l’Université McGill à Montréal. À l’époque, l’épouse était titulaire d’un visa d’étudiant et n’avait pas le statut de résidente permanente au Canada. Peu de temps après avoir obtenu son diplôme de McGill, l’épouse s’est vu offrir un emploi et a eu cinq semaines pour accepter l’offre d’emploi. Malheureusement, son statut d’immigrante l’a empêchée de travailler au Canada. Le couple a demandé des conseils juridiques et s’est vu proposer deux options : 1) demander le statut de résident permanent, ce qui prendra du temps, ou 2) se marier. Compte tenu de la sensibilité temporelle de l’offre d’emploi, le couple s’est marié.

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Un an plus tard, alors qu’il résidait toujours au Québec, la famille du mari a insisté pour que le mari conclue avec sa femme un contrat qui protégerait l’entreprise familiale du mari. Malgré le mécontentement de l’épouse face à l’ingérence de sa belle-famille, le couple a signé un contrat intitulé « Modification du régime matrimonial des biens ». Le contrat stipulait que le couple devait être « séparé quant aux biens ». En raison de modifications ultérieures de la législation québécoise régissant les biens matrimoniaux, le couple a signé un autre contrat deux ans plus tard confirmant que les modifications ne s’appliqueraient pas à eux. Ils sont restés séparés quant à la propriété.

En 1993, le couple a déménagé du Québec à l’Ontario, où ils ont vécu jusqu’à leur séparation en 2015. À cette époque, la valeur nette du mari s’élevait à plusieurs millions, y compris des actions de sociétés privées, dont beaucoup étaient des sociétés de portefeuille immobilier ayant des intérêts. dans, par exemple, les centres commerciaux de Montréal. La valeur nette de la femme n’était qu’une fraction de celle du mari.

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Peu de temps après la séparation, l’épouse a intenté une action devant la Cour supérieure de justice de l’Ontario. La question principale dans l’affaire était de savoir si les contrats, signés au Québec, faisaient obstacle aux réclamations de l’épouse de partager la valeur nette de l’époux conformément aux lois sur les biens matrimoniaux de l’Ontario. Si c’est le cas, l’épouse serait inadmissible à un paiement d’égalisation qu’elle estime à plus de 8 millions de dollars.

Malgré leur désaccord, le couple s’entend sur une chose : s’ils s’étaient séparés alors qu’ils vivaient encore au Québec, les contrats auraient entièrement bloqué les prétentions foncières de l’épouse contre l’époux. Autrement dit, la loi du Québec aurait confirmé les contrats. La réinstallation du couple en Ontario et l’application subséquente de la loi de l’Ontario aux contrats québécois rendent les contrats susceptibles de contestation.

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Après une audience de deux jours en août 2022, la juge Adriana Doyle a rendu sa décision en décembre. Puisque le couple résidait en Ontario au moment de leur séparation, le juge Doyle a appliqué les lois de l’Ontario et a rapidement conclu que les contrats québécois répondaient aux exigences formelles d’un contrat familial en vertu de la Loi sur le droit de la famille de l’Ontario. Plus précisément, les contrats québécois étaient « écrits, signés par les parties et attestés et traitaient des aspects du partage des biens ».

Mais le juge Doyle a examiné de plus près les contrats et a constaté que, bien qu’ils satisfassent aux exigences formelles, ils ne contenaient «pas de langage direct et convaincant» qui empêcherait les réclamations de l’épouse en vertu des lois de l’Ontario pour l’égalisation des biens. . Selon le juge Doyle, en Ontario « il y a un seuil élevé qui doit être atteint avant de conclure qu’un contrat de mariage hors juridiction l’emporte sur les dispositions d’égalisation ».

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Elle a conclu que les contrats n’avaient pas été conclus et n’avaient pas outrepassé les lois de l’Ontario, qui permettraient un paiement d’égalisation sur les biens familiaux. Le droit précis de l’épouse sera déterminé lors d’une nouvelle audience.

Ayant obtenu gain de cause lors de l’audience devant le juge Doyle, l’épouse a demandé une ordonnance obligeant l’époux à payer ses frais juridiques d’un montant de 408 665,51 $. Le mari a résisté, affirmant que les frais de l’épouse étaient excessifs et qu’une audience de deux jours ne justifiait pas que les avocats de l’épouse lui facturent 680,8 heures de travail.

Dans sa décision rendue le 13 mars, la juge Doyle a déclaré que même si les enjeux de l’affaire étaient élevés, le montant des coûts était disproportionné et a réduit l’indemnité à 265 106,73 $.

Compte tenu de la mobilité croissante de la population, il est important que les couples tiennent compte de l’impact qu’un déménagement dans une nouvelle juridiction peut avoir sur un contrat de mariage existant. Une telle décision devrait être un catalyseur pour sortir le contrat de mariage du tiroir du bureau et le faire examiner par un avocat de la nouvelle juridiction.

Adam N. Black est associé au sein du groupe de droit de la famille de Torkin Manes LLP à Toronto.

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