lundi, mars 3, 2025

Le déclin définitif du marché des DVD en 2024 : une ère terminée

Le marché du DVD est en déclin, avec des ventes tombées à 959,6 millions de dollars en 2024, représentant une chute de 94,2 % par rapport à 2006. En revanche, les dépenses en divertissement à domicile atteignent des sommets, avec le SVOD dominant à 52,2 milliards de dollars. Bien que le DVD perde en popularité, une légère résurgence pour les éditions physiques haut de gamme pourrait offrir un espoir aux passionnés de médias.

L’état actuel du marché du DVD

Dans une pharmacie CVS ou un 7-Eleven, il est probable que vous tombiez sur une machine Redbox délaissée, vestige d’une époque révolue, en proie à l’oubli, tel un Ozymandias oublié dans le désert.

Cette image illustre parfaitement la situation actuelle de l’industrie du DVD, autrefois un géant du divertissement à domicile, désormais réduit à une simple ombre de son ancienne gloire à l’ère du streaming.

L’année dernière, VIP+ avait anticipé que 2024 marquerait le déclin du DVD, le faisant passer sous le seuil d’un milliard de dollars aux États-Unis. Les nouvelles données du « Digital Media Entertainment Report » de Digital Entertainment Group pour 2024 confirment cette prévision : l’industrie du DVD a véritablement atteint son point de non-retour.

Les ventes de disques physiques, désormais classées comme « produit physique » par le DEG, ont chuté de 23 % par rapport aux 1,3 milliard de dollars de 2023, s’établissant à 959,6 millions de dollars cette année. Ce chiffre représente une chute vertigineuse de 94,2 % par rapport au record de 16,6 milliards de dollars atteint en 2006, une tendance amorcée en 2008, peu après le lancement de Netflix.

Les nouvelles dynamiques du divertissement à domicile

À l’inverse, les dépenses totales en divertissement à domicile aux États-Unis ont atteint un sommet sans précédent de 57 milliards de dollars en 2024, soit une augmentation de 21 % par rapport à l’année précédente. Ainsi, le produit physique ne représente plus que 1,6 % de ce montant total.

Ce déclin est en partie dû au fait que le DEG a cessé de suivre les dépenses de location physique à partir de 2024. En rationalisant les données, les locations et les ventes de disques ont été fusionnées dans la catégorie « produit physique » pour 2023, alors que les dépenses pour les locations avaient chuté de plus de 50 % par rapport à 2022.

De ce fait, le rapport annuel 2023 n’a pas fourni la répartition précise entre locations et ventes dans la catégorie produit physique. Cependant, des calculs simples montrent que les locations physiques ont généré un peu plus de 300 millions de dollars, enregistrant une baisse de 39 % par rapport à 2022 et une diminution d’environ 95 % depuis 2011.

Si les locations avaient été prises en compte, l’industrie du DVD aurait probablement dépassé le cap du milliard de dollars pour une dernière année. Toutefois, avec l’arrêt du service de location par courrier de Netflix et la fermeture de Redbox, l’affirmation selon laquelle le marché de la location physique était devenu trop marginal pour être suivi est tragiquement pertinente.

Parallèlement, des géants de la distribution tels que Best Buy, Target et Walmart ont réduit, voire arrêté, la vente de DVD et de Blu-ray, rendant plausible l’idée que le produit physique pourrait disparaître complètement dans un futur proche.

En revanche, le SVOD (Subscription Video on Demand) continue d’afficher une croissance fulgurante, atteignant 52,2 milliards de dollars en 2024, soit une augmentation de 25 % par rapport à 2023. L’écart entre le SVOD et les dépenses totales en divertissement à domicile s’est rétréci, le SVOD représentant désormais 91,3 % du total.

Toutefois, sans le SVOD, l’évolution de l’industrie du divertissement à domicile au cours de la dernière décennie semble moins éclatante : les dépenses dans toutes les autres catégories hors SVOD – produit physique, vente électronique (EST) et VOD – ont chuté à moins de 5 milliards de dollars en 2024, soit une diminution de 9,6 % comparé à l’année précédente.

Les résultats de 2024 continuent la tendance à la baisse des dépenses non-SVOD, observée depuis 2011. En effet, le total non-SVOD pour cette année est en recul de 63 % par rapport aux près de 14 milliards de dollars d’il y a dix ans, lorsque le SVOD ne représentait qu’un quart des dépenses totales.

Une analyse des dépenses individuelles révèle que seul le SVOD a connu une croissance significative au cours des 13 dernières années, avec une augmentation impressionnante de 5 154 %. L’EST et la VOD ont mieux résisté que le produit physique, en maintenant des dépenses relativement stables, bien qu’elles soient également en déclin en 2024 (-10,6 % et -2,8 % respectivement).

La leçon à tirer de ces chiffres est la même que celle évoquée par VIP+ l’an dernier, mais avec une urgence accrue : dépendre d’une seule source de revenus est une stratégie risquée pour toute industrie, en particulier lorsque cette source est le marché du streaming, connu pour sa volatilité. La croissance des dépenses en SVOD ne pourra pas perdurer indéfiniment, surtout avec l’augmentation des prix des abonnements et le recours croissant à des alternatives plus économiques comme le FAST et l’AVOD.

Bien que le DVD semble avoir tiré sa révérence en tant que pilier de l’industrie, une résurgence à la manière du vinyle, en tant qu’objet de collection et symbole de statut pour les passionnés, est déjà en cours.

En conclusion, le DEG note que les ventes de titres physiques en 4K UHD sont restées stables depuis 2023, tandis que les titres avec un « packaging premium en steelbook » ont vu une augmentation de la demande en 2024. Bien qu’aucun chiffre précis n’ait été communiqué, cela laisse entrevoir une lueur d’espoir pour les amateurs de médias physiques dans un monde de plus en plus tourné vers le numérique et l’abonnement.

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