The Crystal Horizon: Everest—The First Solo Ascent, de Reinhold Messner, traduit de l’allemand par Jill Neate et Audrey Salkeld, est le récit d’un célèbre grimpeur de son assaut réussi et en solo sur la plus haute montagne du monde. En 1980, sans l’aide de bouteilles d’oxygène ou d’une autre aide « de haute technologie », Messner, trente-cinq ans, est devenu la première personne à atteindre le sommet du mont Everest en solitaire. Plus tard dans sa carrière, l’aventurier italien est devenu le premier homme à gravir les 14 montagnes du monde qui dépassent 8 000 mètres ou 26 247 pieds. Messner, qui avait écrit un certain nombre de livres avant la publication de celui-ci en 1989 et qui en a écrit depuis beaucoup d’autres, façonne une histoire pleine de curiosité, de crainte, de peur et de détermination. Il propose un historique sélectionné des tentatives précédentes d’ascension de l’Everest au cours des décennies, y compris un certain nombre d’efforts de groupe réussis ainsi que plusieurs échecs célèbres et deux précédentes expéditions en solo qui se sont terminées avant le sommet. Ces récits sont adaptés de livres d’autres auteurs. Le texte de Messner, entrecoupé de photographies prises par lui et rassemblées à partir d’autres sources, traite également de l’histoire, de la culture et de l’état contemporain du Tibet, qui avait été fermé aux étrangers jusqu’à l’année avant que Messner n’entreprenne son expédition.
Il est accompagné en partie par deux Sherpas mais sa principale compagne est une jeune Américaine du nom de Nena Holquin qui est devenue sa petite amie peu avant l’ascension de l’Everest. Nena est le seul compagnon de Messner lors de la randonnée jusqu’au camp de base supérieur à une altitude de 6 500 mètres où elle attend quatre jours pendant que Messner achève la montée finale vers le sommet à 8 848 mètres et la descente. Le cœur du livre est la description de Messner de la lente détérioration de son état physique et psychologique alors qu’il travaille toujours vers le haut, à travers l’air si mince que seulement quelques pas peuvent être faits avant que le repos ne soit nécessaire. La volonté indomptable requise pour un tel effort, surtout sans contact avec qui que ce soit et avec le danger constant d’avalanches ou de chute dans une crevasse, est puissamment dessinée. Au plus fort du drame, Messner doit lutter non seulement contre l’épuisement, mais aussi contre les voix et autres aberrations mentales qui assaillent souvent les alpinistes à haute altitude. Des extraits du journal de Nena Holquin sont éparpillés dans le texte, ajoutant un aperçu précieux de la personnalité et des humeurs du mercuriel Messner. Ses propres réflexions sur les raisons pour lesquelles les gens grimpent et ce qui le motive sont également révélatrices. En offrant un aperçu de l’esprit et de la personnalité d’un alpiniste intrépide alors qu’il réalise un exploit formidable, le livre démontre comment la volonté pure peut porter une personne au-delà de ce qui serait normalement les limites de la capacité physique et émotionnelle.