La Fédération Internationale des Échecs a été poussée à modifier ses règles après le retrait de Magnus Carlsen, champion du monde, en raison d’un conflit sur sa tenue vestimentaire. En réponse à sa protestation concernant le port de jeans, la FIDE a autorisé ce vêtement, permettant ainsi à Carlsen de revenir au tournoi. Cet incident soulève des interrogations sur l’ingérence des instances sportives dans les choix personnels des athlètes, une problématique également observée dans d’autres sports comme la Formule 1.
La Fédération Internationale des Échecs (FIDE) a récemment été contrainte de réviser ses règles après que le joueur le plus célèbre du tournoi ait décidé de se retirer en guise de protestation.
Les décisions de Magnus Carlsen
Magnus Carlsen, le champion du monde d’échecs qui occupe cette position depuis 13 ans, était en route pour participer aux Championnats du Monde d’Échecs Rapides et Blitz de la FIDE à New York la semaine dernière, lorsqu’il a choisi de quitter le tournoi à cause d’un différend sur sa tenue vestimentaire.
Arrivé au tournoi en jeans, Carlsen était prêt à défendre ses titres jusqu’à ce qu’on l’informe, après quelques rondes, qu’il risquait une sanction pour son choix vestimentaire.
On lui a ensuite dit qu’il ne pourrait pas continuer à jouer s’il ne changeait pas de vêtements. Cette demande n’a pas plu au Norvégien, qui a refusé de se défaire de son jean et a plutôt décidé de se retirer du tournoi.
Après avoir assisté à un déjeuner avant son arrivée, il a précisé : « J’ai mis une chemise, une veste et honnêtement, je n’ai même pas pensé aux jeans. »
Il a également mentionné son intention de se rendre dans un endroit au climat « un peu plus agréable » et a ajouté : « Je suis trop vieux pour me soucier de ça à ce stade. »
La FIDE, réalisant la perte de son numéro un, a rapidement modifié ses règles pour permettre le port de jeans, ce qui a permis à Carlsen de revenir et de participer, une décision que la fédération a qualifiée d’« excellente nouvelle pour le monde des échecs ».
Dans une interview, Carlsen a déclaré : « La situation a été mal gérée. »
« J’étais sur le point de réserver mes billets d’avion. »
Confrontée à la nécessité de rétablir son autorité après la réaction de Carlsen, la FIDE a mis en place des « assistants spéciaux » pour aider les arbitres à évaluer les tenues des joueurs et s’assurer de leur conformité.
Arkady Dvorkovich, le président de la FIDE, a commenté : « J’espère sincèrement que personne n’essaiera de perturber l’ambiance festive, y compris en abusant de cette flexibilité. »
Leçons à tirer pour la FIA
Le récent incident soulève des questions sur l’ingérence de la FIA dans des affaires qui pourraient ne pas nécessiter son intervention. Sous la présidence de Mohammed Ben Sulayem, cette ingérence est devenue plus marquée en 2022, touchant des sujets comme le port de bijoux et le type de sous-vêtements autorisés.
En réponse à la controverse sur les règles du Grand Prix d’Abou Dhabi 2021, la FIA a commencé à appliquer ses règles à la lettre. Le retrait de la règle sur les bijoux par l’ancien directeur de course Niels Wittich a été vivement critiqué par Lewis Hamilton, septuple champion du monde de F1.
En guise de réponse, Hamilton a fait une apparition en conférence de presse avec trois montres et huit bagues, tout en portant des piercings aux oreilles et un stud au nez.
Il a déclaré : « Je pense que ce sont des choses personnelles. Vous devriez pouvoir être qui vous êtes. Il y a des choses que je ne peux pas enlever. »
De plus, Sebastian Vettel, quadruple champion du monde de F1, a soutenu Hamilton en portant des sous-vêtements par-dessus sa combinaison de course lors du Grand Prix de Miami 2022, dénonçant un règlement qui impose des restrictions sur le port de vêtements normaux sous des combinaisons ignifuges.
En 2024, des modifications au Code Sportif International ont abouti à des sanctions infligées à Max Verstappen et Charles Leclerc pour avoir utilisé un langage jugé inapproprié lors de conférences de presse officielles de la FIA.
Les efforts de Ben Sulayem pour instaurer des normes plus strictes ont suscité des réactions partagées. Originaire des Émirats Arabes Unis, certains interprètent ses actions comme une expression de valeurs conservatrices, tandis que d’autres considèrent que le langage utilisé par les pilotes ne devrait pas entraîner de sanctions, surtout s’il n’est pas offensant.
Bien que les athlètes au sommet de leur discipline doivent respecter des normes de décence, la question demeure : où tracer la ligne entre la réglementation et la liberté personnelle ? En effet, dans un sport professionnel comme la F1, pourquoi le choix de mots d’un pilote devrait-il être soumis à l’examen de la fédération, surtout s’il s’agit d’une expression neutre sur des objets inanimés ?