Le chef-d’œuvre inconnu

La version suivante du livre a été utilisée pour créer ce guide d’étude : Balzac, Honoré de. Le chef-d’œuvre inconnu, traduit par Richard Howard New York Review Books Classics. 2001.

« Le chef-d’œuvre inconnu » est une nouvelle d’Honoré de Balzac dans laquelle le jeune et ambitieux artiste Nicolas Poussin et l’artiste établi François Porbus tentent d’apercevoir le chef-d’œuvre du légendaire artiste Frenhofer, en préparation depuis dix ans mais que personne n’a vu. Lorsque l’histoire commence en 1612, Nicolas tente de se faire une place à Paris en tant qu’artiste. Il est jeune, plein de passion et est prêt à conquérir le monde. Il doit rencontrer et étudier avec l’artiste de la cour royale Porbus, mais la visite est interrompue par l’apparition du vieil et légendaire artiste Frenhofer. Frenhofer est un maître peintre, il est riche et célèbre, mais dans sa vieillesse, il est devenu fou dans l’esprit de Porbus. Frenhofer est aussi prompt à peindre qu’à parler philosophiquement de l’art.

Dans l’atelier de Porbus, Frenhofer critique et encourage le travail de Porbus, puis se lance dans une discussion philosophique sur la nature de l’art, affirmant que la peinture doit impliquer un amour du sujet et un amour du métier lui-même. L’art, affirme-t-il, ne consiste pas simplement à copier la vie, mais à l’exprimer et à y trouver la beauté et l’amour. Il emmène ensuite Nicolas et Porbus dans son propre atelier, où Nicolas est émerveillé par le travail de Frenhofer. Frenhofer refuse cependant toutes les demandes des deux artistes de voir son chef-d’œuvre en cours sur lequel il travaille depuis une décennie, sans jamais le trouver tout à fait terminé ou tout à fait parfait. De retour chez lui, Nicolas est déterminé à trouver un moyen de voir le tableau, il décide donc d’offrir son amante et muse, Gillette, comme modèle à Frenhofer en échange d’un aperçu du tableau. Gillette est jeune et d’une beauté époustouflante, ainsi que d’une loyauté, d’une douceur et d’une affection indéfectibles. Elle est blessée que Nicolas l’ait offerte de cette façon, mais elle accepte par amour pour Nicolas.

Nicolas et Porbus confrontent Frenhofer à ce marché. Frenhofer ne permettra pas que son chef-d’œuvre – qu’il considère comme l’amour de sa vie – soit utilisé dans un tel commerce. Frenhofer décrit son tableau – celui d’une jeune femme nue sur un couvre-lit, entourée de rideaux et d’encens brûlant – mais il ne permet pas qu’il soit vu. Cependant, lorsque Frenhofer pose les yeux sur Gillette, il est stupéfait par sa beauté et inspiré, et il permet donc que le marché se poursuive afin de ne passer qu’un moment avec Gillette. Frenhofer trouve en elle l’amour de la vie et la beauté de l’existence – des choses que Nicolas ne voit pas en elle, ni en quoi que ce soit d’autre qu’en lui-même. Nicolas et Porbus sont stupéfaits par le chef-d’œuvre lui-même : c’est un chaos – plein de formes, de couleurs, de lignes et de couches, mais rien d’identifiable à part un seul pied magnifiquement rendu. Frenhofer renvoie tout le monde. Cette nuit-là, il brûle tous ses tableaux et meurt.