La NASA a confirmé mardi qu’elle reportait le lancement de sa prochaine mission d’astronautes vers la Station spatiale internationale, Crew 9, au moins jusqu’au 24 septembre. Il s’agit d’un recul important par rapport à la date précédente, fixée au 18 août.
L’agence spatiale a déclaré que ce report était nécessaire pour des raisons de « flexibilité opérationnelle » alors qu’elle continue de délibérer sur la viabilité du vaisseau spatial Starliner de Boeing. Dans le communiqué, la NASA a déclaré : « Cet ajustement donne plus de temps aux responsables de mission pour finaliser la planification du retour du Boeing Crew Flight Test de l’agence, actuellement amarré au laboratoire en orbite. »
La NASA a également cité d’autres raisons pour expliquer le retard, notamment une déconfliction de trafic à la station spatiale, comme un lancement de Soyouz prévu à la mi-septembre.
Plus de détails à venir mercredi
Cette annonce intervient plus d’un jour après qu’Ars a initialement annoncé que le lancement ne serait pas prévu avant le 24 septembre en raison de problèmes avec le vaisseau spatial Starliner de Boeing, amarré à la Station spatiale internationale depuis deux mois. Le vol d’essai de l’équipage de Starliner devait initialement durer huit jours, mais la NASA et les ingénieurs de Boeing ont évalué certains propulseurs défectueux observés pendant le voyage vers le laboratoire en orbite.
Ce retard donne à la NASA plus de temps pour déterminer si Starliner est apte à voler et s’il est possible de ramener ses deux membres d’équipage, Butch Wilmore et Suni Williams, à la maison en toute sécurité. Cependant, comme l’a rapporté Ars lundi, il existe une autre raison à ce retard : la nécessité de mettre à jour le logiciel de vol de Starliner si un désamarrage autonome est préféré.
Des sources bien placées ont indiqué que le logiciel de vol actuel à bord de Starliner, tel que configuré, ne peut pas effectuer un désamarrage automatique de la station spatiale et une entrée dans l’atmosphère terrestre. Il faudra environ quatre semaines pour mettre à jour et valider le logiciel pour un retour autonome, si la NASA décide qu’il serait plus sûr de ramener Wilmore et Williams sur Terre à bord d’un vaisseau spatial Crew Dragon.
Le communiqué de presse de la NASA ne dit rien sur ce sujet, mais une conférence de presse prévue mercredi à 12h30 (heure de l’Est) offrira aux journalistes l’occasion de poser des questions sur la capacité de Starliner à revenir sur Terre sans membres d’équipage à bord du véhicule. Le communiqué ne précise pas non plus si deux ou quatre astronautes seront embarqués à bord du vaisseau spatial Crew 9. Il est probable que la NASA n’ait pas encore pris cette décision.
Nelson prendra la décision finale
En ce qui concerne les délibérations de la NASA sur la viabilité de Starliner, le communiqué de presse indique ceci : « Les équipes au sol de Starliner prennent leur temps pour analyser les résultats des récents tests à chaud en mode amarré, finaliser la justification du vol pour le système de propulsion intégré du vaisseau spatial et confirmer la fiabilité du système avant le retour de Starliner sur Terre. La NASA et Boeing continuent d’évaluer l’état de préparation du vaisseau spatial, et aucune décision n’a été prise concernant le retour de Starliner. »
Ars a eu l’occasion de s’entretenir avec l’administrateur de la NASA, Bill Nelson, mardi après-midi, alors que l’agence spatiale publiait son communiqué de presse. Lorsqu’on lui a demandé s’il avait confiance dans le processus de prise de décision de la NASA concernant le retour de Wilmore et Williams à bord du Starliner, Nelson a répondu : « Oui, je l’ai. J’ai d’autant plus confiance que c’est moi qui prend la décision finale. »
La mise à jour de la NASA a également ajouté une autre nouvelle notable. La mission Crew-9 devrait désormais être lancée depuis le complexe de lancement spatial 40 de la base spatiale de Cap Canaveral en Floride. Il s’agira du premier lancement avec équipage depuis ce complexe, que SpaceX a construit en plus de sa tour d’équipage du complexe de lancement 39A du centre spatial Kennedy voisin. Cela n’entrera pas en conflit avec les préparatifs de la plateforme 39A pour la mission Europa Clipper de la NASA, qui pourrait être lancée en octobre à partir de là sur une fusée Falcon Heavy.