Opinion : Le Canada n’a peut-être pas la préférence d’imposer des tarifs douaniers sur les produits chinois, mais nous ne pouvons pas nous permettre d’être naïfs ou lents
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Il n’y a pas si longtemps, semble-t-il, une grande partie du monde acceptait l’idée qu’une libéralisation des échanges allait permettre à tous de sortir de l’impasse. On sentait alors un sentiment d’optimisme et d’opportunités partagées, une volonté de mettre fin à la méfiance et d’abandonner une mentalité de jeu à somme nulle.
Malheureusement, ce n’est pas le monde dans lequel nous vivons actuellement. Si certains accords de libre-échange fondés sur des règles prospèrent, des menaces persistantes et croissantes persistent.
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L’économie canadienne dépend grandement de la circulation des biens en Amérique du Nord et de l’Accord Canada-États-Unis-Mexique (ACEUM). Un grand nombre de nos emplois sont étroitement liés à un ensemble d’engagements fondés sur la confiance que ces trois pays ont pris les uns envers les autres. Permettre que cet accord soit mis à mal serait une grave erreur qui pourrait nuire gravement aux intérêts de millions de travailleurs canadiens.
La Chine est devenue la deuxième économie mondiale et le plus grand perturbateur de la dynamique commerciale mondiale. Elle constitue un marché important pour les ressources, l’agriculture et d’autres produits et services canadiens. Il est donc logique de s’efforcer d’entretenir les meilleures relations possibles avec la Chine.
Mais il y a des limites que nous devons fixer pour protéger nos propres intérêts.
Des milliers d’emplois bien rémunérés sont en jeu au Canada. La question se pose également de savoir si le Canada conservera une forte capacité de production. Le choix que nous faisons aujourd’hui aura d’énormes conséquences pour l’avenir.
Le gouvernement chinois a injecté des centaines de milliards de dollars pour créer une surcapacité de production d’acier, d’aluminium et de véhicules électriques. Cela constitue un problème pour tous ceux qui gagnent leur vie dans ces secteurs à travers le monde, car la Chine tente de pousser ces produits artificiellement bon marché sur le marché.
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Permettre aux produits subventionnés par le gouvernement chinois d’accéder librement à notre marché pourrait facilement anéantir notre capacité à avoir nos propres secteurs de l’acier, de l’aluminium et des véhicules électriques en bonne santé.
De plus, nous accepterions tacitement des pratiques de travail et des normes environnementales que nous n’autoriserions pas dans notre propre pays, et nous importerions des véhicules fabriqués et expédiés avec des émissions de carbone plus élevées que celles des véhicules que nous fabriquons ici.
Les États-Unis et le Mexique ont décidé d’imposer des droits de douane sur ces produits pour défendre leurs travailleurs contre les efforts de la Chine visant à exporter des produits subventionnés en Amérique du Nord.
Le Canada, pour l’instant, étudie ses options.
Il ne faut pas que cela prenne trop de temps et cela ne devrait pas être une décision très difficile à prendre.
Le Canada doit aligner ses politiques tarifaires sur l’acier, l’aluminium et les véhicules électriques chinois sur celles de ses partenaires commerciaux, le Mexique et les États-Unis. Ne pas le faire exposerait notre économie à de graves risques.
L’un des risques est que les produits subventionnés par le gouvernement chinois puissent anéantir la production canadienne et, par là même, les emplois bien rémunérés dont dépendent de nombreux Canadiens.
Deuxièmement, nos partenaires commerciaux, les États-Unis et le Mexique, seraient exposés à l’arrivée de métaux chinois via le Canada, ce qui éroderait nos marchés nord-américains de l’acier, de l’aluminium et de l’automobile.
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Certains craignent que toute mesure que nous prendrions pour nous protéger ne se traduise par des représailles de la part de la Chine contre les exportations canadiennes. Mais voici le problème avec cette façon de penser : le gouvernement chinois dispose de ressources considérables qu’il est prêt à utiliser pour miner et démanteler des pans importants de l’économie de nombreux pays, dont le Canada.
Si nous ne faisons rien pour nous protéger des efforts déployés par des États étrangers pour affaiblir notre souveraineté économique, le Canada serait comme la grenouille dans une casserole d’eau qui chauffe lentement : le temps que nous nous rendions compte de ce qui s’est passé et que nous réagissions, il pourrait être trop tard.
Le Canada n’a peut-être pas la préférence d’imposer des tarifs douaniers sur les produits chinois – notre boussole devrait généralement être orientée vers le commerce équitable, davantage de commerce et un commerce plus libre – mais nous ne pouvons pas nous permettre d’être naïfs ou lents lorsqu’il s’agit de protéger nos intérêts nationaux et ceux des travailleurs lorsqu’un autre pays les met en danger.
Les partenaires commerciaux de l’Amérique du Nord doivent s’unir pour protéger nos économies pleinement intégrées par l’intermédiaire de nos chaînes de valeur, les moyens de subsistance de nos travailleurs et notre capacité à déterminer notre avenir économique. Les producteurs canadiens d’acier et d’aluminium emploient des milliers de Canadiens dans différentes régions du pays, des emplois bien rémunérés dont dépendent les familles et les collectivités. Nos entreprises sont des chefs de file en matière de réduction des émissions de carbone, ce qui nous offre des avantages stratégiques à long terme.
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Catherine Cobden est directrice générale de l’Association canadienne des producteurs d’acier. Jean Simard est directeur général de l’Association de l’aluminium du Canada.
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