Les entreprises qui ont déjà installé des équipements Huawei ou ZTE devront les retirer d’ici la fin de 2027
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Le gouvernement du premier ministre Justin Trudeau s’est joint aux plus proches alliés du renseignement du Canada pour interdire à Huawei Technologies Co. les réseaux sans fil de cinquième génération.
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L’entreprise de télécommunications chinoise, championne d’État, constitue une menace pour la sécurité nationale du Canada, a déclaré jeudi le ministre de l’Industrie François-Philippe Champagne, confirmant un précédent rapport de Bloomberg News. Les équipements de ZTE Corp. seront également interdits.
Les entreprises qui ont déjà installé des équipements Huawei ou ZTE devront les retirer d’ici la fin de 2027, a déclaré le département de Champagne dans un communiqué. Le gouvernement Trudeau avait retardé la décision pendant plus de trois ans, alors que les relations entre le Canada et la Chine se détérioraient, et une interdiction attiserait presque certainement les tensions.
L’annonce tant attendue sera bien accueillie par l’administration du président Joe Biden, qui a cherché à éloigner les pays de Huawei. Les responsables américains affirment que son équipement pourrait permettre au gouvernement chinois d’interférer avec les réseaux 5G. Depuis 2019, les États-Unis ont imposé ce qui pourrait être les sanctions les plus sévères qu’ils aient jamais imposées à une seule entreprise.
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Les relations entre les deux nations se sont détériorées de façon spectaculaire après l’arrestation par le Canada du directeur financier de Huawei, Meng Wanzhou, suite à une demande d’extradition des États-Unis en décembre 2018. La Chine a emprisonné deux Canadiens, l’ancien diplomate Michael Spavor et l’entrepreneur Michael Kovrig, quelques jours après l’arrestation de Meng.
L’impasse à enjeux élevés a été résolue en septembre dernier après que les États-Unis ont conclu un accord de poursuite différée avec Meng, lui permettant de retourner en Chine et aux deux Canadiens de rentrer chez eux.
Mais la querelle a laissé de la rancune. L’annonce de jeudi intervient seulement trois jours après que les législateurs ont voté pour relancer un comité spécial chargé d’étudier les liens du pays avec la Chine. Mercredi, le gouvernement canadien a annoncé que la Chine avait levé les restrictions sur les importations de canola.
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Cependant, cette décision ne devrait pas poser de gros problèmes aux entreprises comme BCE Inc. et Telus Corp. qui ont utilisé l’équipement Huawei. Craignant une éventuelle interdiction, les deux sociétés ont déjà commencé à exclure la société chinoise championne d’État de leurs développements 5G.
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Huawei a longtemps joué un rôle clé dans les réseaux sans fil canadiens. Elle a remporté son premier grand projet nord-américain auprès de BCE et de Telus en 2008 – un contrat clé qui a contribué à consolider la réputation du fournisseur chinois en tant qu’acteur mondial capable de rivaliser sur la qualité. L’accord lui a ouvert la voie pour devenir un fournisseur majeur des plus grandes entreprises de télécommunications du Canada au cours de la prochaine décennie.
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Dans la perspective de la décision, les dirigeants militaires du Canada ont fait valoir que l’entreprise posait un risque de sécurité potentiel trop important pour l’autoriser dans les réseaux 5G. Cependant, les agences de renseignement humain et électromagnétique du pays auraient été divisées sur la meilleure façon de traiter avec Huawei.
Le plus grand fournisseur de services sans fil au Canada, Rogers Communications Inc., s’est associé au rival de Huawei Telefonaktiebolaget LM Ericsson sur la 5G. Le vice-président de la société basée à Toronto a fait valoir en 2019 que le géant chinois posait un risque de sécurité trop important pour être autorisé dans les futures équations du réseau.
La technologie 5G pourrait finir par être 100 fois plus rapide que les réseaux haut de gamme existants, avec des vitesses de données atteignant 10 gigabits par seconde. Cela améliorerait considérablement la capacité des consommateurs à diffuser des vidéos haute définition et aiderait également à développer le soi-disant « Internet des objets » qui peut tout relier, des appareils électroménagers aux feux de circulation.
En juillet 2021, les entreprises de télécommunications canadiennes se sont engagées à payer 8,9 milliards de dollars pour acheter des licences pour les ondes 5G lors d’une vente aux enchères gouvernementale record. Rogers, qui est en train d’essayer d’acheter son petit rival Shaw Communications Inc., a ouvert la voie avec un achat de spectre de 3,3 milliards de dollars.