samedi, novembre 30, 2024

Le boom démographique s’avère un joker dans la décision sur les taux de la Banque du Canada

La flambée de l’immigration pourrait donner l’impression que le marché du travail est plus serré qu’il ne l’est en réalité

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Les dirigeants de la Banque du Canada ont passé « un temps considérable » à discuter de l’essor démographique du pays lors de leurs dernières délibérations sur les politiques, concluant que l’augmentation de l’immigration pourrait donner l’impression que le marché du travail est plus serré qu’il ne l’est en réalité.

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Le gouverneur Tiff Macklem et ses adjoints ont choisi de laisser le taux d’intérêt de référence inchangé le 12 avril, mais pas avant d’être perplexes sur les données sur l’emploi au Canada qui montrent que l’embauche est restée forte malgré tous leurs efforts pour ralentir l’économie avec des taux d’intérêt plus élevés.

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Les modèles de la banque centrale auraient prédit un taux de chômage plus élevé après une série de hausses de taux d’intérêt parmi les plus agressives de l’histoire de l’institution. Au lieu de cela, le taux de chômage oscillait autour de 5 %, un niveau bas selon les normes canadiennes. La résilience pourrait aider à ouvrir la voie à un atterrissage en douceur, mais elle pourrait également être une autre clé dans le plan de la Banque du Canada pour ramener l’inflation à la cible.

Les décideurs ont flirté avec l’augmentation du taux d’intérêt de référence au cours de leurs délibérations, selon le résumé de ces discussionssorti le 26 avril.

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L’une des raisons pour lesquelles ils ont choisi de laisser les taux inchangés était leur conclusion que l’augmentation rapide de la population – le pays a ajouté environ un million de nouveaux résidents en 2022 – donnait probablement l’impression que le marché du travail était plus fort qu’il ne l’était en réalité.

La Banque du Canada doit comprendre ce qui se passe, car la population augmentera encore plus si le Canada atteint son objectif d’admettre 1,4 million d’immigrants au pays au cours des trois prochaines années. Ce serait une bonne nouvelle pour les propriétaires d’entreprise qui luttent depuis des années pour pourvoir les postes vacants, mais cela pourrait également contribuer à des pressions élevées sur les prix si l’offre ne parvient pas à suivre la demande.

« Les membres du conseil d’administration ont reconnu que même si cela contribuait à atténuer les pressions de la main-d’œuvre, cela ajoutait à la demande ainsi qu’à l’offre, étant donné que les nouveaux arrivants au Canada sont aussi des consommateurs », indique le résumé.

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Les décideurs ont conclu que l’afflux de nouveaux travailleurs pourrait masquer l’effet de la hausse des coûts d’emprunt sur les dépenses des ménages. Ils ont noté qu’une population croissante faisait augmenter la consommation globale, mais que la consommation par habitant s’était affaiblie. Macklem et ses adjoints ont convenu que les dépenses de consommation chuteraient au second semestre de l’année et resteraient modérées l’année prochaine après une série de hausses de taux agressives.

« Dans ce contexte, les chiffres élevés d’embauche dans l’Enquête sur la population active au cours des derniers mois n’étaient peut-être pas surprenants », indique le résumé. « Avec une croissance démographique plus rapide, la croissance de l’emploi pourrait être plus forte que la tendance historique sans ajouter au resserrement du marché du travail. »

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Alors que les décideurs se sont persuadés que l’économie ralentissait, ils ont néanmoins passé du temps à discuter de la nécessité d’une politique monétaire « restrictive plus longtemps » pour ramener l’inflation à l’objectif de 2 %. Ils ont été troublés par les prix du marché qui montraient que de nombreux investisseurs anticipaient des baisses de taux plus tard cette année, et ils ont tenté de comprendre ce que les commerçants voyaient.

Les banquiers centraux ont déterminé que l’une des justifications des baisses de taux était que certains investisseurs anticipaient une « sévère contraction économique » qui obligerait la Banque du Canada à faire marche arrière. Une autre possibilité pourrait être que les investisseurs pensent que l’inflation reviendra à la normale, permettant à la politique monétaire de s’ajuster.

Les décideurs politiques ne voient aucune de ces choses se produire. « Les membres du Conseil des gouverneurs ont convenu que bien qu’un risque de ralentissement plus marqué subsiste, sur la base de leurs perspectives actuelles, une baisse des taux plus tard cette année ne semblait pas être le scénario le plus probable », indique le résumé.

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